Chroniques 2018 Pour éviter le pire de Caroline Van Papen

Un roman historique aussi touchant que remarquablement maîtrisé : “Pour éviter le pire” de Caroline Van Papen, disponible sur Amazon et en lice pour les Indés Awards 2018.
 
Le pitch : Patron d’une entreprise de transport, Johan tombe amoureux de la jeune et jolie Francine… Une histoire d’amour qui pourrait naître sous les meilleurs auspices, si nous n’étions pas à Amsterdam pendant la Grande Dépression, en pleine montée du fascisme, du nazisme et de l’antisémitisme… Les temps sont troubles et vont alors troubler leur idylle…
 
Ce roman, je me souviens qu’il est déjà passé entre mes mains… C’était alors sous la forme d’un extrait tandis qu’il participait aux sélections du Prix des Auteurs Inconnus, il avait alors su retenir toute mon attention… Malheureusement les places sont chères quand on participe à un concours, et celui-ci n’accédait finalement pas au Top Ten final de sa catégorie… Aussi est-ce avec plaisir que je le retrouvais, cette fois-ci dans la deuxième fournée des livres participant aux Indés Awards 2018, m’offrant ainsi la possibilité de retrouver Johan et Francine pour les suivre le temps d’un roman…
 
L’auteure nous offre ici un roman historique particulièrement travaillé et abouti, inspiré de faits et personnages réels raisonnant dans sa propre mémoire, son propre passé puisqu’il s’agit de son grand-père. Prenant ainsi le temps de remonter le temps, le décor nous est minutieusement planté, les personnages nous sont également présentés, histoire de ne pas égarer son lecteur en chemin tandis qu’elle narre de manière romancée l’histoire de son aïeul au coeur même de l’Histoire.
On sent immédiatement l’effort de documentation et l’impressionnant travail de recherche qu’a dû fournir l’auteure pour nous livrer pareil récit, remarquablement maîtrisé tout en dévoilant moult éléments historiques dont j’ignorais tout jusqu’alors. Dès lors on se laisse porter et emporter par ce roman, on le vit plus qu’on ne le lit tant les descriptions sont précises et d’un réalisme à toute épreuve. Si le récit souffre de quelques longueurs, le lecteur n’en reste pas moins tenu en haleine d’un bout à l’autre du roman sans même voir les pages défiler.
C’est en compagnie de nombreux personnages que le lecteur se retrouve à vivre une période sombre de l’Histoire. Pour autant jamais le lecteur ne se perd parmi eux et c’est avec autant d’intérêt que d’attachement qu’il partage leur quotidien, leurs sentiments, leurs émotions, leurs questionnements, leurs craintes, leurs doutes, ressentant cette insécurité dans laquelle ils se trouvent comme s’il y était, tant ce récit transpire de réalisme et d’authenticité, ce qui s’avère d’autant plus prenant et poignant.
Servi par une plume fluide et élégante, un style soigné et entraînant, rythmé par des chapitres courts, le récit est d’autant plus captivant qu’il incite à une certaine réflexion, comme le suggère d’ailleurs les paroles de Jean-Jacques Goldman à l’entrée de notre lecture…
 
En bref, une longue chronique pour un long roman historique particulièrement intense, envoûtant et touchant… Qu’on aurait même voulu poursuivre encore un peu, le temps de quelques chapitres, l’espace d’un instant…

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