Un polar à en perdre la tête… Sans perdre pied : “Les disparus de la Durance” de Sandrine Destombes, paru le 03 mai 2023 aux éditions Hugo Thriller.
Le pitch : Martin Vaas, officier de la police judiciaire à Paris est appelé sur les quais, en face du 36 Quai des Orfèvres. Des pieds dans des baskets flottent dans la Seine, mais sans aucune trace de cadavres… Il apparaît rapidement que cette affaire fait écho à d’autres cold-cases. Appuyé par son équipe et par le commandant Lazlosevic, à la tête de la nouvelle division UAC3, spécialisée dans l’analyse comportementale et criminelle et des affaires complexes, l’officier Vaas va découvrir que cette affaire prend sa source, il y a plus de vingt ans, sur les rives de la Durance.
Sandrine fait partie de ces autrices dont j’apprécie tant la plume que l’esprit, avec qui je partage sans aucun doute un goût très prononcé pour le thriller ainsi qu’une certaine vision de la noirceur… Une autrice dont j’ai pris grand plaisir à retrouver l’héroïne Maxime Tellier pour “Le dernier procès de Victor Melki” après une pause de trois bouquins… Héroïne qu’elle a toutefois choisi de laisser tranquille une fois encore pour nous intégrer dans une nouvelle équipe à travers un roman que j’ai eu la chance de pouvoir me procurer en avant-première sur un salon avant d’en parler avec l’autrice elle-même à l’occasion d’un live avec les Louves du Polar sur l’excellente page Facebook du site BePolar !
Et une fois de plus l’alchimie fonctionne. Force est de constater que Sandrine Destombes parvient en effet à se renouveler sans en avoir l’air pour nous offrir une intrigue plus sombre et complexe qu’il n’y paraît, originale et audacieuse, mais surtout redoutablement ficelée. Une histoire bien retorse qui démarre au pied levé… Ou plutôt aux pieds qui flottent sur les bords de la Seine et narguent ainsi le mythique 36 Quai des Orfèvres. Des pieds mais pas de corps et voilà une enquête construite comme un puzzle (^^) dont il vous faudra assembler toutes les pièces disséminées dans le temps comme dans l’espace.
Au gré d’une narration remarquable et pleine de suspense, les pistes et les suspects se multiplient presque autant que ces curieux petits petons tandis que la tension monte en compagnie de personnages qu’on rencontre entre ces lignes, qu’on apprend à connaître au fil des pages, qui ont tôt fait de susciter l’empathie au détour d’un chapitre.
Le récit est d’autant plus prenant qu’il est servi par une plume fluide, attrayante et soignée, un style vif, efficace et non dénué d’une certaine touche d’humour voire de cynisme ou d’ironie, tant et si bien qu’on lit se bouquin d’une traite, pris que l’on est dans l’engrenage de cette lecture, sans voir le temps passer.
En bref, je suis ravie d’avoir pu rejoindre ces enquêteurs pleins d’épaisseur et d’humanité dans ce polar singulier et haletant !