Club de lecture – Février 2025 \ Et si on lisait rouge pour la Saint-Valentin ?

Mes petits Bookinautes adorés : Si février s’est révélé plus laborieux qu’escompté, notamment pour raison de santé, le Club de Lecture a tenu bon, et revient avec un petit bilan de toute beauté autour du thème suivant :

Et si on lisait rouge pour la Saint-Valentin ?

Un thème qui nous a grandement inspirés et, en dépit de plusieurs abandons pour raisons diverses et variées – il n’y a pas que moi qui ai connu un mois compliqué ! ^^ -, c’est à 14 lecteurs que nous vous proposons autant d’idées livresques que je vous laisse découvrir : Bonne lecture !

L’idée lecture d’Ingrid : Les orchidées rouges de ShanghaiJuliette Morillot (Les presses de la cité / Charleston poche)
Corée, 1937.
Alors que toute l’Asie ploie sous la pression impérialiste japonaise, Sangmi, une jeune Coréenne de quatorze ans, voit son destin basculer à la sortie de l’école. Avec des dizaines d’autres jeunes filles, elle est enlevée par des soldats nippons et embarquée de force à destination de la Mandchourie, où elle rejoint l’unité des « femmes de réconfort ». Déracinée et projetée dans l’enfer des maisons closes, elle trouvera néanmoins en elle l’ardeur pour lutter contre son terrible sort, animée par l’espoir fou de retrouver ses proches et par une force de caractère hors du commun.
Inspiré d’une histoire vraie, l’incroyable récit d’une femme qui éprouvera l’amour, la passion, la loyauté, de Séoul à Shanghai et de Singapour à Hiroshima.

Pourquoi avoir choisi ce titre ? J’ai pris ce nouveau thème au sens littéral : du rouge ! Même si on est loin de la thématique de la Saint-Valentin pour ce roman inspiré d’une histoire vraie…

Qu’as-tu pensé de cette lecture ? En 1937, Sangmi, une jeune coréenne de 14 ans, voit sa vie basculer : elle est enlevée avec d’autres camarades par l’armée japonaise pour aller en Mandchourie afin de devenir les esclaves sexuelles des militaires. Malgré la dureté de la vie dans les maisons closes, elle va puiser en elle et se battre pour sauver sa vie. Car l’histoire ne s’arrête pas là, Sangmi s’enfuit, mais l’horreur la rattrape à travers la tourmente de l’Asie dans les années 40.
C’est un roman historique, glaçant, violent mais également plein d’espoir, de courage et de résilience. On découvre les coutumes asiatiques de l’époque et les petits détails (description des paysages, des sons, des odeurs…) rendent le récit réaliste. Bref, une pépite à lire absolument !

L’idée lecture de Geneviève : Trois soeursLaure Poggioli (L’Iconoclaste / Collection poche)
Moscou, 2018. Après avoir vécu des années dans le monde violent de leur père, les sœurs Khatchatourian, âgées de 17 à 19 ans, se sont vengées. La Russie se déchire à propos de cette affaire. Avec justesse et sensibilité, Laura Poggioli raconte leur destin. Elle mêle le récit dense et captivant de l’histoire de cette famille avec celui de sa vie de jeune femme amoureuse à Moscou. Dans un pays où le dicton populaire dit que ” s’il te bat, c’est qu’il t’aime “, jusqu’où la violence
des hommes peut-elle rester impunie ?

Pourquoi avoir choisi ce titre ? Le thème du club de lecture de ce mois est très inspirant ! J’ai choisi “Trois sœurs” de Laura Poggioli (son premier roman) pour le rouge de la couverture, mais aussi pour d’autres raisons : Moscou et sa place rouge, trois sœurs rouges de colère et de rage, et enfin rouge comme le sang.
Force est de constater que ce roman est, selon moi, idéal au vu du thème de février.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ? Moscou. Juillet 2018. Krestina, Angelina et Maria Khatchatourian, âgées de 17 à 19 ans, assises côte à côte dans l’entrée d’un appartement, attendent la police à quelques mètres du cadavre de leur père. Des années qu’elles subissaient des violences tant physiques que psychologiques. Alors elles l’ont tué.
“S’il te bat, c’est qu’il t’aime” dit un proverbe russe.
Laura Poggioli, dans une écriture fluide, déclenche le compte à rebours ayant conduit au parricide tout en y mêlant son histoire personnelle, ayant vécu en Russie.
C’est un récit-enquête passionnant et puissant qui nous fait nous interroger et nous renseigne sur la condition de la femme en Russie.
Ce roman révoltant ne peut aucunement vous laisser indifférent(e). Je vous le recommande vivement.

L’idée lecture d’Aurore F. : Rouge CongoChloé Tristan (Autoédition)
Rouge Congo : colorant organique, rouge sang, qui n’est plus employé en raison de sa toxicité.
En 1952, le Congo belge est en proie à la remise en question du pouvoir colonial. Des Rebelles d’obédience communiste s’emparent de la deuxième cité du pays, Elisabethville, proche des ressources du Katanga. S’ouvre alors un sanglant conflit ethnique.
Une poignée de volontaires refuse de fuir la ville et va se dresser contre les massacres pour sauver les Congolais menacés. Pourtant, leur entente ne va pas de soi, quand tout les oppose : nationalités, idéologies, croyances.
Alors que la civilisation coloniale commence à s’effondrer, la lutte pour la survie commence, jusqu’au sacrifice, jusqu’à défier les oppositions de la Guerre Froide. Une Belge, un Américain, un Britannique, un Franco-Sénégalais, une Russe et un Ukrainien ont plus de motifs de s’affronter que de coopérer. Mais entrer en résistance est un puissant moteur d’action collective.
Cela pourrait mal finir. A moins que les sentiments ne s’en mêlent.
Un roman historique plein de suspense, avec une magnifique histoire d’amour, dans un contexte de colonisation et de guérilla urbaine.

Pourquoi avoir choisi ce titre ? J’avoue que j’ai fait assez basique au niveau de la couleur rouge dans le titre. Pour le côté Saint-Valentin, la romance glissée dans cette histoire fait l’affaire.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ? Ce roman nous plonge dans une période charnière pour beaucoup de peuples. L’Europe se remet doucement de la Seconde guerre mondiale, les Etats-Unis et l’Union Soviétique se défient, et la puissance de l’empire colonial commence à vaciller. Au milieu de tout cela, les personnages sont tiraillés entre leurs valeurs, leur culture, leur pays d’origine. La vérité varie selon d’où on vient, mais le constat est malheureusement le même : la vie humaine a peu de poids face aux idéologies. Pourtant quelques personnages dans ce roman nous apportent une bouffée d’espoir et nous redonnent foi en l’humanité. Un roman passionnant à découvrir !

L’idée lecture de Mélodie : L’attrape-coeurs J.D. Salinger (Pavillons Poche / Pocket)
Le roman mythique de J. D. Salinger, un chef-d’œuvre universellement acclamé.
Issu d’une famille aisée à New York, Holden Caulfield intègre le pensionnat Pencey Prep en Pennsylvanie. Renvoyé après avoir échoué dans quatre matières, il entreprend alors une aventure de délinquance innocente. Entre taxis, boîtes de jazz et rencontres au sein du New York transi de froid de l’époque McCarthy, Holden va tenter de trouver sa place.
Une histoire captivante qui dresse un portrait incontournable de l’Amérique de l’après-guerre au travers de l’un des personnages les plus aimés de la littérature.
Après soixante ans, L’Attrape-cœurs, premier et unique roman de J. D. Salinger conserve toute sa puissance. Objet de réflexions sur la souffrance de l’adolescence et la transition de l’enfance à l’âge adulte, le livre reste un classique incontournable pour les jeunes de tous âges.

Pourquoi avoir choisi ce titre ? La couverture rouge et le titre se prêtaient parfaitement au thème du mois.
L’amour fraternel puissant entre Holden, le personnage principal, et sa petite sœur Phoebe était également parfait.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ? Ce livre parle d’un ado paumé, pas tout à fait adulte mais plus enfant non plus.
Il ne sait pas ce qu’il veut et finit par errer dans les rues de New York suite à son renvoi de son collège.
En quelques jours, il vivra des expériences, parfois destructrices, qui le mèneront à réfléchir sur sa façon d’envisager son avenir.
Un grand classique des années 1950 qui représente tout à fait le mal-être et les questionnements des ados de tous temps. Le sujet reste donc intemporel.

L’idée lecture de Sarah : Le mouron rouge – Baronne Orczy (Editions du Trioomphe)
Au milieu des bouleversements parfois sanglants qui marquent la Révolution française, apparaît un gentilhomme anglais qui, au péril de sa vie, va s’élever contre les excès de la Terreur. Il rend l’espoir à des victimes promises au couperet de la guillotine et dont le seul crime est d’avoir le sang bleu. Le nom de ce redresseur de torts ? L’identité de ce parfait pourfendeur de l’injustice et du crime ? C’est là le plus grand mystère. C’est en effet en se cachant sous le surnom de “Mouron Rouge” que ce héros de légende, insaisissable, enflammé, galant, amoureux et invincible passera à la postérité.

Pourquoi avoir choisi ce titre ? Parce que, pour le thème de ce mois-ci, c’était parfait ! Rouge dans le titre, rouge la tranche de l’intégrale, parce que le récit se situe pendant la Révolution française, et qu’il est question de sauver des nobles de la guillotine… Dans le thème rouge, c’était plus qu’un appel du pied !Et parce qu’il me contemple sur ma PAL depuis bien trop longtemps…

Qu’as-tu pensé de cette lecture ? Mon seul regret est de ne pas avoir lu ce petit bijou bien plus tôt ! Rédigé dans un français de qualité et d’une très grande fluidité de lecture, cette intégrale regroupe toutes les aventures du Mouron Rouge. Sorte d’Arsène Lupin anglais du XVIIIème siècle, le héros s’est fait une spécialité de dérober les victimes innocentes du couperet de la Veuve, sans oublier d’échapper à son ennemi juré, un commissaire révolutionnaire qui lui tient la dragée haute et nous fait avoir quelques sueurs froides. Le récit, de plus de 1200 pages, mêle habilement aventure, ruse, dissimulation, stratégie, déguisement, et les récits sont régulièrement ponctués de belles histoires d’amour et de passion. Alors, bien sûr, cela reste très “courtois”, autant dans les actes que dans les discours, faisant de ce livre un superbe roman d’aventure, qui peut convenir aussi bien aux adultes qu’aux pré-adolescents. Un beau moment de lecture comme j’aime !

L’idée lecture de Lucile : Le gibierNicolas Lebel (Editions du Masque / Livre de Poche)
Trente ans après la chute de l’apartheid, les Furies, déesses du châtiment, viennent à Paris initier leur danse macabre. Qui sont-elles venues venger ?
La journée du commissaire Paul Starski commence assez mal : son épouse demande le divorce, son chien adoré est mourant et une prise d’otages l’attend dans un appartement parisien. L’âme morose, il se rend sur place avec sa coéquipière, la glaciale et pragmatique Yvonne Chen, et découvre les corps d’un flic à la dérive et d’un homme d’affaires sud-africain. Tous les indices accusent Chloé de Talense, une brillante biologiste. Starski n’ose y croire : Chloé était son grand amour de jeunesse. Afin de prouver son innocence, le commissaire prend l’enquête à bras le corps – et certainement trop à coeur –, tandis que les meurtres se multiplient. Car l’étau se resserre autour de la biologiste qui semble être le gibier d’une chasse à courre sanglante lancée à travers la capitale. Starski prend peu à peu conscience que rien n’arrêtera les tueurs. Pire, qu’à fureter au-delà des évidences, il vient peut-être lui-même d’entrer dans la Danse des Furies…

Pourquoi avoir choisi ce titre ? Parce que la couverture est rouge, tout simplement. Bon, il me semblait aussi, à la lecture de la 4ème de couverture, qu’il y aurait pas mal de sang.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ? Et du sang, il y en a eu, et du bien rouge ! L’intrigue était pleine de rebondissements et j’ai été surprise jusqu’à la fin. J’ai donc hâte de lire la suite, parce que ce cliffangher à la fin me rend folle ! Les personnages sont charismatiques, bien qu’un peu manichéens. On adore détester Yvonne au départ, mais plus du tout à la fin et, sans spoiler, noooooooonnnnnnnnn Paul Starski ! L’écriture est très fluide et les éléments s’enchainent sans temps mort, dans une valse qui peut vous perdre un peu pour mieux vous retrouver. Mais, après tout, n’est-ce pas ce qu’on attend d’un bon livre ?

L’idée lecture de Margaux : RougePascaline Nolot (Gulf Stream / Pocket)
Réécriture sombre et fantastique du Petit Chaperon rouge
Accroché au versant du mont Gris et cerné par Bois Sombre se trouve Malombre, hameau battu par les vents et la complainte des loups. C’est là que survit Rouge, rejetée à cause d’une particularité physique. Rares sont ceux qui, comme le père François, éprouvent de la compassion à son égard. Car on raconte qu’il ne faut en aucun cas toucher la jeune fille sous peine de finir comme elle : marqué par le Mal. Lorsque survient son premier sang, les villageois sont soulagés de la voir partir, conformément au pacte maudit qui pèse sur eux. Comme tant d’autres jeunes filles de Malombre avant elle, celle que tous surnomment la Cramoisie doit s’engager dans les bois afin d’y rejoindre l’inquiétante Grand-Mère. Est-ce son salut ou bien un sort pire que la mort qui attend Rouge ? Nul ne s’en préoccupe et nul ne le sait, car aucune bannie n’est jamais revenue…

Pourquoi avoir choisi ce titre ? J’ai décidé ce mois-ci de respecter le thème de manière très… Littérale, puisque le roman que j’ai choisi se nomme “Rouge”. Ecrit par l’autrice Pascaline Nolot, il narre l’histoire d’une jeune fille qui est née avec une tâche rougeâtre sur le visage. C’est de cette particularité physique que son nom “Rouge” lui sera donné. La jeune fille est exclue du village et fait l’objet de nombreuses brimades et moqueries de la part des villageois. On la considère comme étant un enfant du démon et tous la rejettent. Lorsque ses premières règles arrivent, Rouge se voit dans l’obligation de suivre la tradition du village et doit dès lors s’exiler dans les bois où l’attendent mille dangers.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ? “Rouge” fait partie de ces livres qui démontrent parfaitement que ce n’est pas le nombre de pages qui font la qualité de l’œuvre. Roman court, il se lit d’une traite, parfois en apnée tellement le suspense est prenant, et que l’on souhaite ardemment lever le voile sur les nombreux mystères qui entourent la jeune fille, mais surtout la forêt dans laquelle elle s’engouffre. C’est une réécriture très intelligente du conte du Petit Chaperon Rouge. On retrouve les codes du conte originel, mais le roman a su savamment s’en éloigner en insufflant une réelle touche de modernité. C’est un livre profondément féministe qui, sous son faux air de livre fantastique, vient creuser des thématiques liées aux violences faites aux femmes, de manière sombre mais avec toujours une dose d’espoir. C’est une lecture que j’ai profondément aimé et que je recommande vivement, particulièrement aux lecteurs et lectrices de romans noirs qui sauront s’y retrouver.

L’idée lecture d’Aurore J. : Le rouge vif de la rhubarbeAudur Ava Olafsdottir (Zulma)
“Souvent aux beaux jours, Ágústína grimpe sur les hauteurs du village pour s’allonger dans le carré de rhubarbe sauvage, à méditer sur Dieu, la beauté des nombres, le chaos du monde et ses jambes de coton. C’est là, dit-on, qu’elle fut conçue, avant d’être confiée aux bons soins de la chère Nína, experte en confiture de rhubarbe, boudin de mouton et autres délices.
Singulière, arrogante et tendre, Ágústína ignore avec une dignité de chat les contingences de la vie, collectionne les lettres de sa mère partie aux antipodes à la poursuite des oiseaux migrateurs, chante en solo dans un groupe de rock et se découvre ange ou sirène sous le regard amoureux de Salómon. Mais Ágústína fomente elle aussi un grand voyage : l’ascension de la « Montagne », huit cent quarante-quatre mètres dont elle compte bien venir à bout, armée de ses béquilles, pour enfin contempler le monde, vu d’en haut…”

Pourquoi avoir choisi ce titre ? J’ai découvert la plume d’Audur Ava Olafsdottir il y a plusieurs années avec “Rosa Candida”, livre qu’on m’avait offert et recommandé. J’avais adoré. Aussi, après l’avoir beaucoup offert, moi aussi, j’ai profité d’une virée en librairie pour ajouter un nouveau titre de cette auteure à ma PAL. Il ne fallait que le rouge de la Saint-Valentin pour enfin le lire.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ? Il s’agit d’un tout petit livre, poétique à souhait. Les personnages sont fort bien croqués. La plume de l’auteure m’a embarquée dans la nature islandaise, avec ses jardins de rhubarbe, dans ce petit village côtier, auprès de ses habitants, tous plus attachants et loufoques les uns que les autres. Même si j’ai préféré “Rosa Candida”, ce livre, le 1er de l’auteure, a déjà en germe tout ce qui fait son univers. J’ai hâte de découvrir la suite de la bibliographie d’Audur Ava Olafsdottir.

L’idée lecture de Camille : Le sang des innocentsS.A. Cosby (Sonatine / Pocket)
Le Sud n’a pas changé. Ce constat, Titus Crown y est confronté au quotidien. Ancien agent du FBI, il est le premier shérif noir à avoir été élu à Charon County, la terre de son enfance. Mais pour la communauté qu’il a juré de servir, la ligne Mason-Dixon existe toujours bel et bien, et Charon County est au sud de celle-ci. Et si l’élection de Titus a fait la fierté de son père, elle a surtout provoqué la colère des Blancs, qui ne supportent pas de le voir endosser l’uniforme, et la défiance des Noirs, qui le croient à la solde de l’oppresseur. Bravant les critiques, Titus tente de faire régner la loi dans un comté rural frappé par la crise des opioïdes et les tensions raciales. Jusqu’au jour où Lattrel, un jeune Noir, tire sur M. Spearman, le prof préféré du lycée, avant de se faire abattre par la police. Fanatisme terroriste, crient les uns. Énième bavure policière, ripostent les autres. À mesure que les dissensions s’exacerbent, Titus est lancé dans une course contre la montre pour découvrir la vérité.

Pourquoi avoir choisi ce titre ? J’ai choisi cette lecture, déjà parce que les thèmes abordés me plaisaient beaucoup, et qu’en plus j’avais beaucoup aimé la plume de l’auteur après une première lecture. J’aime beaucoup, également, me confronter à mes idées reçues, ce que laissait prévoir la quatrième de couverture. Enfin le thème de ce mois était “pour Février, lisons rouge” et… Ne dit-on pas être de couleur rouge sang ?

Qu’as-tu pensé de cette lecture ? Quelque part, j’appréhendais un peu cette lecture. Oui, j’appréhendais le parti pris de l’auteur. Et, effectivement, c’est le point noir de la lecture, s’il fallait en retenir un. Mais j’ai globalement été séduite, à nouveau, par l’engagement, la noirceur et la complexité de Cosby. Le sujet est indéniablement maîtrisé. Les dialogues, réflexions et mises en situation sont empreintes de réalisme. Roman policier ? Roman noir ? Satire sociale ? On ne saurait dire, tant l’auteur nous balade subtilement. Profondément ancré dans un des mal-être de l’Amérique moderne, ce roman a toute sa place dans l’un des nombreux incontournables à lire !

L’idée lecture de Nathalie : SurvivantesCédric Sire (Michel Lafon)
Elles ont soif de justice… Et de vengeance.
“Comme les autres, Tanya a traversé l’enfer. Comme les autres, on a fait d’elle une proie, et elle a survécu. Proie elle n’est plus. Proie plus jamais elle ne sera.”
Farrah, Kate, Tanya et Cheryl sont des survivantes. Rescapées de meurtriers sadiques, elles n’ont d’autre choix pour se relever que la vengeance et la traque de leurs bourreaux. Mais si le sang appelle le sang, la vengeance aussi…

Pourquoi avoir choisi ce titre ? Le rouge, en février, ça évoque forcément l’amour ! Mais l’amour n’est pas toujours synonyme de bouquet de roses et, dans ce que j’aime lire, ce serait plutôt un bouquet d’épines ! Comme ces épines mortelles qu’ont reçues les héroïnes de Cédric Sire, des « Survivantes » qui ont échappés au pire ! Et, cerise (rouge !) sur le gâteau, la couv’ est rouge ! C’est tout bon, là, non ?

Qu’as-tu pensé de cette lecture ? L’auteur a plusieurs objectifs : le premier, totalement maîtrisé, est de divertir ! Ce qu’il réussit brillamment à l’aide d’une action sans le moindre temps mort, des mises à mort en mode « grand spectacle », de suspense, des rebondissements… Bref, ça défouraille et ça tabasse et ça, clairement, c’est ma came ! Mais l’auteur n’oublie pas de nous faire passer par un large panel d’émotions, tout en gardant sous-jacente cette question : le remède n’est-il finalement pas pire que le mal ?
Pour autant, et eu égard à cette permissivité qu’offre la fiction, force est de constater que c’est clairement jouissif de voir les ordures traquées et dégommées de manières franchement originales. Voir les méchants payer une addition à la hauteur de leur crime, c’est cathartique ! J’ai trouvé ce roman puissant et réussi, porté par la plume très cinématographique et directe de l’auteur qui, juste sous la surface, a eu le bon sens de mettre à l’honneur ces oubliées des « faits divers » : les victimes !

L’idée lecture de Roseline : Le pull over rougeGilles Perrault (Fayard / Livre de poche)
Christian Ranucci, vingt-deux ans, a été guillotiné le 28 juillet 1976 à 4 h 13 dans la cour de la prison des Baumettes. Etait-il coupable ou innocent ?
Dans Le Pull-Over rouge, qui apporte une pièce importante au dossier de la peine de mort, on retrouve les remarquables qualités des célèbres ouvrages de Gilles Perrault : Les Jardins de l’Observatoire, Le Garçon aux yeux gris, Les Vacances de L’Oberleutnant von La Rochelle.

Pourquoi avoir choisi ce titre ? Ce livre et cette affaire m’ont toujours intriguée. Je me rappelle combien le meurtre de Marie Dolores Rambla, âgée de 8ans, par Christian Ranucci, le 3 Juin 1974, avait bouleversé les Français. Celui-ci fut condamné à mort et guillotiné le 28 juillet 1976 à 4h13, dans la prison des Baumettes à Marseille, il avait 22 ans.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ? Depuis toutes ces années, je n’ai toujours eu qu’une seule conviction. La Justice était rendue pour Marie Dolores. Christian Ranucci était un pédophile, un assassin, un violeur d’enfants. Je me suis toujours demandé combien d’enfants ont été les victimes de ce monstre, pas un seul instant, même aujourd’hui, je n’ai cru à son innocence, car c’était un manipulateur, il ne faut surtout pas oublier qu’il était très intelligent. Le livre de Gilles Perrault décortique l’affaire avec précision, les débats sur le pour ou contre la peine de mort à cette époque. Qui n’ont rien changé. Il sera un des derniers condamnés à mort sous le septennat de M. Valery Giscard d’Estaing.

L’idée lecture de Maud : Versant noirLison Lambert (Impact)
Parfois, la montagne tue. Chaque année, en moyenne, cinq alpinistes perdent la vie durant l’ascension de l’Everest.
Alex, vingt-cinq ans, ancienne championne de saut à ski et Jef, son père, guide de haute-montagne aguerri ont suffisamment l’expérience des sommets pour le savoir. Même s’ils n’ont encore jamais gravi cette éminence que les Népalais nomment « la déesse qui touche le ciel ».
Quand ils acceptent l’invitation d’Aniruddha – un jeune sherpa qui vient de fonder la première agence d’expédition commerciale népalaise – et se joignent à la cordée vers le sommet, ils pensent pouvoir maîtriser les éléments.
Mais sur l’Everest, la zone de la mort n’est peut-être pas celle qu’ils redoutaient.

Pourquoi avoir choisi ce titre ? J’ai choisi ce livre pour sa magnifique couverture rouge, et l’Everest à l’envers. Car oui, on va découvrir l’envers du décor.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ? Bienvenue sur l’Everest, où chaque pas coûte cher, en souffle comme en conscience. “Versant Noir” est un thriller qui vous glacera autant par son réalisme que par ce qu’il dénonce.
Avec une précision impressionnante, Lison Lambert nous plonge dans une ascension haletante, où chaque détail sonne vrai. L’effort, le danger, la folie des alpinistes : tout est d’un réalisme saisissant. Puis vient l’envers du décor, plus révoltant encore. L’Everest, devenu une décharge à ciel ouvert où l’on fait la queue pour une photo, incarne les dérives du surtourisme et de la marchandisation de la nature. Une triste réalité qui dépasse largement la seule montagne et qui fait écho aux dérives écologiques du monde entier.
Au cœur de ce récit, il y a Alex, une jeune femme de 25 ans dont les convictions résonnent en moi. Son combat, ses réflexions, sa détermination font d’elle un personnage puissant et inspirant. L’identification a été immédiate, même si, soyons honnêtes, jamais je ne me lancerais dans un tel défi… et encore moins après cette lecture !
Mais au-delà de son message engagé, “Versant Noir” reste avant tout un thriller de haut vol. La tension est omniprésente, le suspense parfaitement maîtrisé. Lison Lambert nous tient en haleine du début à la fin, nous poussant à tourner les pages sans relâche.
Un roman coup de poing, à la fois captivant et nécessaire.

L’idée lecture de Hamida : Ligne rouge Laure Rollier (Récamier)
Les secrets bien gardés ne le restent jamais pour l’éternité. Niels et Jennifer, anciens amis d’enfance, pensaient pouvoir composer avec leurs secrets respectifs mais le moment est venu pour eux de s’y confronter.
Niels, sapeur-pompier, se rend dans les Landes afin de vider la maison de sa grand-mère décédée. Sur place, il découvre une pièce cachée dont les murs ont été recouverts de menaces à son encontre. Jennifer, pâtissière reconnue, reçoit des messages inquiétants signés ” Ligne rouge “. Les souvenirs longtemps enfouis remontent à la surface. Qui est ce maître chanteur bien décidé à faire de leur vie un enfer ?
Niels et Jennifer n’ont plus le choix : ils doivent mettre les rancœurs et le passé de côté, et affronter leurs vieux démons s’ils veulent avoir une chance de survivre.

Pourquoi avoir choisi ce titre ? Parce que j’étais plus inspirée par le rouge que par la Saint-Valentin. Ce thriller vient juste de paraître, contenait “rouge” dans le titre… Un titre qui révèle toute son importance une fois qu’on arrive au dénouement… Bref, il m’a paru le choix parfait pour ce Club de lecture !

Qu’as-tu pensé de cette lecture ? C’est le premier livre que je lis de cette autrice, mais certainement pas le dernier ! Laure Rollier a l’art de retenir notre attention d’emblée, pour ne plus nous lâcher jusqu’au point final. J’ai enchaîné les pages sans discontinuer, tant je voulais découvrir quelle menace planait sur Niels et Jennifer. L’intrigue est prenante, les personnages croqués avec minutie, le dénouement m’a laissée pantoise… Mais j’ai adoré. Un excellent thriller qui me donne envie de découvrir la bibliographie de cette autrice que je ne connaissais pas !

L’idée lecture d’Aurélie : La rose, l’amour, la poésieAnthologie de Jeanne Barzilaï (Seghers)
Par sa splendeur, ses formes capiteuses et éphémères, ses miroitements infinis, la rose n’a cessé de fasciner et d’inspirer les poètes.
Adorée, célébrée, la rose a été au fil des siècles le symbole de l’amour, du désir, de la beauté, mais aussi celui de la brièveté de la vie, du temps implacable, puis le symbole de l’âme, de la renaissance et du divin. Rose d’amour, rose érotique, rose mystique, rose alchimique, rose noire, fanée ou détachée, rose céleste, vibrante et inaccessible, elle a toujours inspiré et fasciné les poètes, car elle n’a cessé de leur échapper… et de leur parler un langage secret.
Cette anthologie nous invite à contempler, à travers les plus grands poèmes, l’enchantement, la fragilité de la rose, mais aussi à nous laisser cueillir par la beauté, le mystère qu’elle incarne – une splendeur avec laquelle rivalise ici la magie et la puissance incantatoire du langage – en une lumineuse étreinte amoureuse. (J. B.)
“La rose est, comme le souligne avec élégance et sensibilité Jeanne Barzilaï dans son anthologie, le symbole par excellence de la poésie mondiale, dans quelque culture qu’elle fleurisse.” Extrait de la préface de René de Ceccatty

Pourquoi avoir choisi ce titre ? J’avais une multitude d’idées pour ce Club de lecture, pourtant c’est ce livre qui s’est imposé dans mon petit cœur de lectrice passionnée. Parce que c’est un cadeau qui m’a été offert de la part d’un être qui m’est particulièrement cher, parce qu’il me fait également penser à la Rose du Petit Prince au-delà de son résumé… Et parce que ce bouquin est plus rouge que jamais : Impossible de lui résister !

Qu’as-tu pensé de cette lecture ? C’est un beau recueil de poésie qui nous est proposé ici. Un ouvrage qui se contemple, s’admire et se déguste, qui se picore plus qu’il ne se lit. On pioche un texte au hasard, on s’en imprègne, on le laisse infuser dans notre âme… Et on en savoure un autre. Puis un autre. Et encore un autre. Je n’ai pas encore tout lu, parce que je prends mon temps et je préfère en profiter au maximum ! 

Et c’est ainsi que s’achève le bilan du Club de lecture d’un petit mois de février qui n’a pas démérité en termes de belles idées livresques ! Mars se révélera-t-il aussi inspirant ? Découvrons d’abord le thème qui va nous occuper durant les prochaines semaines :

Avec mars, mardi gras est arrivé… Profitons-en pour bouquiner salé sucré !

Révisons ensemble les quelques modalités pour participer :

– On s’inscrit par mail à l’adresse suivante : aurelie.deslivresetmoi7@gmail.com
– On bouquine
– On répond aux deux petites questions
* Pourquoi avoir choisi ce livre ?
* Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Le tout en un maximum de dix lignes, transmises par mail à la même adresse au plus tard le 24 mars 2025 !

Je suis curieuse de découvrir dans quelles lectures ce thème va vous entraîner ! Pour le savoir, je vous donne rendez-vous au prochain bilan, qui vous attendra dans la Gazette du Lecteur du 31 mars, puis directement ici dans les jours qui suivront ! En attendant : Bouquinez bien !

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