Sapristi mes amis, mais non ce n’est pas le jour ! Le Club de Lecture Virtuel se réunit tous les premiers lundis du mois d’habitude… Et alors que le mois de février est déjà bien court, voilà que je vous prive d’encore deux jours ! Mais quel livre m’a donc heurtée pour que j’en vienne ainsi à vous malmener ?! Rassurez-vous mes chers petits, je ne suis guère fâchée : Seulement débordée ! De nouvelles perspectives me sont ouvertes et mon planning était trop chargé pour me permettre de les aborder en toute sérénité, raison pour laquelle j’ai préféré modifier mon planning pour désormais vous réunir le premier samedi du mois… Vous trouverez plus d’explications à ce sujet par ICI mais, quoi qu’il en soit : Ce samedi est bel et bien le nouveau jour du Club de Lecture Virtuel !
Une bien belle façon pour vous et moi de commencer le week-end tout compte fait ! Une nouvelle session qui s’achève et n’a rien à envier à la précédente s’agissant du nombre de participants, puisque nous étions encore 16 à bouquiner par ici durant le mois le plus court de l’année… Et tout de même 13 challengers ont franchi la ligne d’arrivée, c’est déjà très bien joué !
Clôturons donc la session de février et découvrons ce que “Le coeur des hommes” vous a donc inspiré…
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M’octroyant une fois encore le petit privilège d’inaugurer ces nouvelles festivités, j’ai pour ma part choisi de découvrir un petit bouquin dont l’auteur lui-même m’avait parlé en décembre dernier : “L’Envol des Baisers – Petite encyclopédie à lire sur les lèvres” d’Erwan Gabory, paru en 2013 chez Christophe Lucquin Editeur et en tout cas disponible au format numérique… Avec une couverture bien plus jolie :
Quatrième de couverture :
L’Envol des Baisers raconte notre vie à travers tous ceux que l’on se donne, du premier au dernier.
Baiser de cinéma, baiser amical, évanescent, parfumé, ou furtif. Baiser morsure, baiser mains glacées, passionné, soupirant, supplice, fantôme, baiser en coin…
Baiser assassin, jaloux, désespéré, orgueilleux, virtuel, ou inassouvi…
Et vous quel est votre baiser préféré ?
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Tout simplement parce que je ne l’ai pas oublié ! Je m’explique : J’ai rencontré l’auteur de ce petit livre en décembre dernier, à l’occasion d’une des soirées consacrées au magnifique projet “L’Amour, c’est…” impulsé par Jack Koch, soutenu par 200 contributeurs et mis en papier par Livre de Poche… De l’amour aux baisers en passant par le coeur des hommes, vous conviendrez que le chemin était déjà tracé !
Qu’avez-vous pensé de cette lecture ?
Le sujet est beau, l’abord original, le rendu élégant ! Parce qu’il est une des plus belles façons d’exprimer ce que le coeur et tout un être ressent, le baiser sait se décliner en une multitude d’instants privilégiés et rêvés, au fil du temps et au rythme des saisons… Que l’auteur a tenté de compulser dans ce charmant petit recueil, avec toute la poésie qui caractérise sa plume pour une lecture pleine de douceur et de légèreté !
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Dans un tout autre genre, je vous avouerai bien volontiers que je ne suis pas peu fière d’avoir su inciter deux lecteurs parmi les plus habitués de ce petit Club à découvrir ce magnifique bouquin… Je laisse donc le soin à mon cher compagnon Franck ainsi qu’à la charmante Hamida de vous présenter “La plus précieuse des marchandises” de Jean-Claude Grumberg paru chez Seuil en janvier 2019 :
Quatrième de couverture :
Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron.
Non non non non, rassurez-vous, ce n’est pas Le Petit Poucet ! Pas du tout. Moi-même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons…
Dans ce grand bois donc, régnaient grande faim et grand froid. Surtout en hiver. En été une chaleur accablante s’abattait sur ce bois et chassait le grand froid. La faim, elle, par contre, était constante, surtout en ces temps où sévissait, autour de ce bois, la guerre mondiale.
La guerre mondiale, oui oui oui oui oui.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Franck : Bien que souhaitant participer au Club de lecture ce mois-ci, je ne savais absolument pas quel titre choisir pour répondre au thème proposé. Tu m’as finalement suggéré ce titre dont tu disais le plus grand bien. Un conte dont tu disais que la rapidité de lecture n’a d’égale que l’émotion qu’il procure, lequel entrait dans le thème pour de bien nombreuses raisons, à moi d’en choisir une…
Hamida : Depuis le temps que je suis ton blog, je t’estime comme toujours (et évidemment !) de très bon conseil pour choisir ma prochaine lecture ! Je ne voulais pas tomber dans la romance, trop facile pour répondre au thème de ce mois-ci… Je souhaitais une lecture différente tout en restant émouvante et tu m’as proposé de découvrir ce livre… Non tu m’as même dit : “Tu DOIS lire ce bouquin !”, je m’en souviens très bien !
Qu’avez-vous pensé de cette lecture ?
Franck : A côté des récits et des romans traitant de l’horreur de la Shoah, on peut ajouter la forme de la fable. C’est ce genre qu’a choisi Grumberg pour raconter la déportation d’une famille juive. Un conte extraordinaire, bref, mélange de délicatesse et de mordant, de féérie et d’horreur, une écriture faussement naïve qui suscite l’inquiétude. Dans l’épilogue enfin, Grumberg ironise et fait un pied de nez à tous les négationnistes. Un texte indispensable pour ne pas oublier.
Hamida : Encore une fois j’ai bien fait de suivre ton précieux conseil, car voilà une lecture dont je me souviendrai très longtemps. Un conte qui répond à ton thème à bien des niveaux – ce père prêt à tout pour sauver son enfant ; cette mère de substitution qui recueille le nourrisson comme un cadeau du Ciel et du train ; ce pauvre bûcheron horrifié d’avoir un “Sans Coeur” sous son toit alors même qu’il travaille précisément pour ceux qui n’en ont pas – mais qui va bien au-delà et doit être lu par tous à l’heure où les gens ne savent plus ce que la Shoah signifie. Merci pour cette lecture !
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Ravie de les retrouver ce mois-ci par ici, notre charmant duo de lectrices revient plus enthousiaste et motivé que jamais, avec une même lecture comme elles en ont l’habitude désormais – et nous aussi, n’allons pas nous leurrer ! Pascale et June ont donc choisi de se plonger dans “Frère d’âme” de David Diop, également paru chez Seuil en août 2018, lauréat du dernier Prix Goncourt des Lycéens :
Quatrième de couverture :
Un matin de la Grande Guerre, le capitaine Armand siffle l’attaque contre l’ennemi allemand. Les soldats s’élancent. Dans leurs rangs, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent alors sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d’Alfa, son ami d’enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom. Détaché de tout, y compris de lui-même, il répand sa propre violence, sème l’effroi. Au point d’effrayer ses camarades. Son évacuation à l’Arrière est le prélude à une remémoration de son passé en Afrique, tout un monde à la fois perdu et ressuscité dont la convocation fait figure d’ultime et splendide résistance à la première boucherie de l’ère moderne.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Pascale : J’ai entendu parler pour la première fois de “Frère d’âme” de David Diop dans une émission de La Librairie Francophone de novembre 2018. “Frère d’âme” relate l’histoire d’un tirailleur sénégalais qui perd son ami, “son plus que frère”, au front pendant la guerre 14-18. Cette perte va tourmenter son cœur et son âme.
June : Il était dans ma PAL, il ne me manquait que la motivation pour le lire. En découvrant le thème de ce mois-ci, je me suis dis qu’il serait cool de ne pas lire de la romance justement, mais un livre qui reflète ce que les hommes ont vraiment au fond du coeur. Ce livre m’a paru parfait, Pascale a approuvé !
Qu’avez-vous pensé de cette lecture ?
Pascale : C’est un roman inattendu par son écriture poétique et rugueuse mais parfois naïve, par la tenue du récit, sous forme d’introspection, avec ce que cela comporte de retours en arrière et de répétitions, et par la situation de l’intrigue dont on ne connaît ni l’année, ni le lieu exact pour sa partie française.
Le lecteur est dans la tête du narrateur, Alfa, qui s’interroge sur ce qu’est être sauvage devant cette humanité cruelle qui s’entretue et qu’on force à aller se faire tuer par l’ennemi sous peine de mourir sous les balles de ses propres frères d’armes.
J’ai beaucoup aimé cette lecture. J’en suis sortie bouleversée, j’ai même relu la fin plusieurs fois, comprenant une fin différente à chaque fois. La voix d’Alfa est à la fois proche, flottant dans la tête, et insaisissable, rongée par la culpabilité et la folie.
June : Ce livre fait partie de ceux dont j’ai du mal à parler. Je ne saurais dire si j’ai aimé ou pas en fait. L’histoire reflète effectivement ce que les hommes ont dans le coeur, la peur, l’amour, la folie… J’ai beaucoup aimé pour cet aspect. On sent dès le début les sentiments du protagoniste et on vit cette histoire avec lui. En revanche, l’écriture m’a dérangée. Le style est assez complexe et confus, on s’y perd, on ne comprend pas tout… Je ne regrette pas d’avoir lu ce livre, mais je pense être passé à côté, d’une certaine manière.
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Mais si le Club de lecture connaît maintenant quelques fidèles lecteurs, il est aussi ravi d’accueillir de nouveaux aventuriers, au premier rang desquels ma très chère Sally que je côtoie régulièrement sur les réseaux sociaux… Avant de la retrouver avec plaisir au hasard d’un salon ! Elle a choisi de nous rejoindre avec “Foulques” de Véronique Boulais, paru chez JC Lattès en janvier 2019 :
Quatrième de couverture :
« Foulques se lève à sept heures du soir et se couche le lendemain vers midi. Une sorte d’astre, qui jette tous ses feux la nuit, et que la lumière du jour fait pâlir. Peu d’entre nous ont pu l’apercevoir le matin. »
Lui, c’est Foulques-Marie Béranger-Castex : abonné à ses séances de psy qui sont sa principale occupation dans la vie, monomaniaque et soupe au lait, célibataire sans argent ni emploi, il est en décalage complet avec le reste du monde.
Elle, c’est la narratrice : enseignante chahutée par ses élèves, récemment quittée par son grand amour Jacques, elle semble attirer à elle les catastrophes comme un aimant.
Ces deux-là se rencontrent, se lient d’amitié, puis se brouillent. Dix ans plus tard, ils se retrouvent. Dans l’intervalle, Foulques a hérité d’une fortune colossale, qu’il dépense inconsidérément, en offrant à ses amis des téléviseurs, des voitures, des dîners, et des séjours en groupe dans des palaces aux quatre coins de l’Europe…
À sa suite, et avec une improbable petite troupe de solitaires rassemblés par Foulques, la narratrice se laisse entraîner à Venise, puis à Londres, dans une série d’aventures cocasses qui la renvoient à son passé amoureux et amical, et dont elle ne sortira pas tout à fait indemne…
Drôle et désespéré, ce roman raconte ce qui se joue lorsque les solitudes s’entrechoquent, et questionne avec sagacité notre rapport aux autres, à l’amitié, à l’amour, à l’argent et à la mort.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Je l’avais sollicité sur la plateforme de Netgalley pour son accroche : « Avec lui, on ne sortait pas de sa solitude mais au moins on sortait. » Le thème de la solitude ressentie alors que l’on est entouré est une problématique contemporaine, d’autant plus proche de mon quotidien qui se déroule dans une grande ville. J’étais donc curieuse de voir sous quel angle l’auteure allait aborder ce sujet.
Qu’avez-vous pensé de cette lecture ?
Pas beaucoup de bien, pas vraiment du mal non plus. Le récit est conduit par une femme qui cherche à qualifier sa relation avec ledit Foulques. Elle cherche à travers ses traits de caractère ce qui a pu l’amener à accepter de cet homme qu’elle s’ennuie alors qu’il lui offrait restaurants chics et voyages dans le plus grand confort. Le personnage est plutôt antipathique, arrogant, inculte et asocial. Néanmoins, il évolue au centre d’une cour de courtisanes qui préfèrent s’ennuyer avec lui et seules. Le paradoxe est donc bien mis en avant mais fait davantage l’objet d’un constat que d’une réflexion. Bref, rien ne me restera de cette lecture.
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Autre nouvelle recrue que je suis enchantée d’accueillir par ici alors que nous nous côtoyons régulièrement sur les réseaux sociaux, c’est Frédéric ! Pour sa première participation au Club de lecture, il a choisi de (re)découvrir “Berlin Alexanderplatz : Histoire de Franz Biberkopf” d’Alfred Döblin, réédité chez Gallimard en 2009 et disponible au format poche chez Folio :
Quatrième de couverture :
Franz Biberkopf sort de prison, où il purgeait une lourde peine pour avoir tué sa femme. Il est fermement décidé à mener désormais une vie honnête. Mais dès la rencontre avec Reinhold, souteneur et petite frappe sans scrupule, ce voeu pieu semble impossible à tenir. Mêlé à toutes sortes de trafics, Franz commence à en savoir trop sur Reinhold. Dès lors commence pour lui une lente et terrifiante descente aux enfers…
Le roman d’Alfred Döblin, paru en 1929 à Berlin, est un monument unique de la littérature mondiale. Il capte les bruits de la ville, nous plonge dans la vie du petit peuple des prostituées et des malfrats, nous fait sentir les fracas d’une métropole qui broie ceux qui se perdent dans sa nuit.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Cela faisait longtemps que je voulais relire ce roman mais je repoussais à chaque fois pour de nouvelles découvertes. Le thème du mois est entré en collision avec cette envie de relecture : le cœur des hommes est ici mis à l’épreuve dans une période charnière de l’histoire de Berlin. Cette période de bascule sociétale (fin des années 20) m’attire particulièrement, et la faire découvrir par ce titre me semble pertinent.
Qu’avez-vous pensé de cette lecture ?
La relecture m’a tout autant enthousiasmé que la découverte.
Les ambiances et les parlers de quartier sont saisis comme si on avait placé des micros dans ce Berlin de 1928 : gloire à l’auteur et au traducteur ! Les situations sont parfois glauques et inconfortables mais le style de l’écriture et le rythme des événements nous emmènent jusqu’aux tréfonds de l’âme de ces hommes et femmes perdues. Le personnage principal, Franz Bieberkopf, oscille dans sa conduite, dans sa morale et le suivre dans ses aventures et déboires tient en haleine le lecteur. Cœur brisé jusque dans le sens de la vie.
Par ailleurs, il existe une excellente adaptation télévisuelle réalisée par Rainer Werner Fassbinder.
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Mon petit Club de lecture est également enchanté d’accueillir Laure parmi ses membres, fidèle mais discrète lectrice de mon petit blog comme je viens de l’apprendre ! Elle a choisi de se lancer dans l’aventure avec “Réparer les vivants” de Maylis de Kérangal paru en 2014 aux éditions Verticales et désormais au format poche chez Folio :
Quatrième de couverture :
“Le coeur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps.” Réparer les vivants est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de geste, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d’accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le coeur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l’amour.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Lectrice régulière de ton blog, cela fait un moment que l’expérience du Club de lecture me tentait. Ce livre aussi. Et le thème du mois de février a sonné comme une rencontre qui ne pouvait plus attendre.
Qu’avez-vous pensé de cette lecture ?
C’est une découverte que je regrette d’avoir tant retardée. Ce livre me permettant d’aborder ton thème au sens propre du terme, je pense comme beaucoup qu’il devrait être lu par tous, parce que le don d’organes est important, que cela peut sauver des vies. Mais au-delà du thème, c’est aussi la façon dont l’auteure l’a abordé, avec beaucoup de pudeur et de respect, qui est bouleversante.
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Retrouvons à présent quelques grands habitués de mon petit Club de lecture et notamment ma très chère Marie-Julie, sympathique et talentueuse blogueuse que j’ai malheureusement manqué à la Foire du Livre de Bruxelles… En attendant la prochaine occasion de nous rencontrer, je la laisse vous parler du roman présenté comme le chef d’œuvre d’Henning Mankell, “Les chaussures italiennes“, paru chez Seuil en 2009 et désormais disponible au format poche chez Points :
Quatrième de couverture :
Fredrik Welin vit reclus sur une île de la Baltique. À soixante-six ans, sans femme ni amis, il a pour seule activité une baignade quotidienne dans un trou de glace. L’intrusion d’Harriet, l’amour de jeunesse abandonnée quarante ans plus tôt, brise sa routine. Mourante, elle exige qu’il tienne une promesse : lui montrer un lac forestier. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient de recommencer.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’étais en fait en train de lire ce roman prêté par une collègue lorsque j’ai découvert le thème de ce mois de février et je trouvais qu’il collait parfaitement à ce thème. En effet, c’est un roman magnifique qui met en scène un anti-héros misanthrope redécouvrant les rapports humains grâce à une vieille connaissance débarquant sur son île. Rongé par le remord, Fredrik va devoir ouvrir son cœur pour avancer sur le chemin de la rédemption.
Qu’avez-vous pensé de cette lecture ?
Je ne vous le cache pas, il m’a fallu un petit moment pour entrer pleinement dans ce roman. Je ne l’ai peut-être pas commencé au moment le plus propice et au début, je ne lisais que d’une manière très hachée, quelques pages par jour, ce qui ne m’a pas aidée à m’immerger dans l’histoire. L’intrigue s’installe ainsi calmement pendant que l’on découvre le quotidien de cet étrange personnage qui m’a semblé profondément antipathique dans un premier temps mais aussi délicieusement loufoque. Je suis passée du rire aux larmes constamment, un véritable ascenseur émotionnel. Plusieurs scènes sont remplies de drôlerie comme la rencontre avec le bottier italien tandis que d’autres sont déchirantes. Tout est juste dans l’écriture de Mankell et il sait explorer les sentiments humains de la plus belle des manières. La psychologie des personnages est particulièrement fouillée et même si la fin est un peu cousue de fil blanc, j’ai quand même été touchée grâce à l’écriture du Suédois et la traduction d’Anna Gibson. Bien que terriblement irritant au début, le personnage de Fredrik évolue beaucoup et j’ai fini par m’y attacher. Dit comme cela, le livre peut paraître déprimant mais il se révèle en fait de plus en plus lumineux au fur et à mesure de la lecture malgré la noirceur qui l’imprègne. Je vous conseille donc ce roman bouleversant empreint d’humanité et à l’ambiance très réussie !
A noter qu’un avis plus complet de Marie-Julie vous attend sur son blog juste ICI !
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Une autre charmante blogueuse participant régulièrement à cette folle aventure, c’est ma très chère Aurore, que je serais ravie de peut-être retrouver à Livre Paris mais à qui je laisse, dans l’attente, vous présenter “L’ombre de la fauvette” de Jean-Louis Desforges paru en juin 2018 aux éditions De Borée :
Quatrième de couverture :
De retour dans la ferme familiale depuis quelques années, Joseph mène un combat auprès de ses amis et voisins paysans pour sauver leurs terres qui risquent de disparaître sous le béton d’une ville nouvelle. La nuit, c’est une autre bataille qui se livre contre ses propres fantômes, ceux de la guerre d’Algérie. Pourtant, lorsqu’il rencontre Adèle, une institutrice souhaitant faire visiter l’exploitation à ses élèves, il lui semble que la vie va enfin lui sourire et que le bonheur peut tout effacer. Mais il ignore encore que la jeune femme est rongée par son propre passé…
Pourquoi avoir choisi ce titre :
C’est tout d’abord la couverture qui m’a attirée. Ce vélo abandonné au pied d’un arbre dans ce beau paysage… Puis la quatrième de couverture m’a convaincue. Pour une fois que l’on connaît déjà les secrets de l’homme mais que ce sont ceux de la femme à découvrir, ça me plaisait ! De plus, les Editions de Borée proposent toujours de bons romans de terroir et j’avais hâte de découvrir cette nouvelle plume.
Qu’avez-vous pensé de cette lecture ?
Quand on choisit un livre, on espère toujours faire le bon choix. En choisissant L’Ombre de la fauvette, je ne me suis pas trompée ! J’ai juste regrettée d’avoir attendu six mois avant de le lire. La plume de Jean-Louis Desforges nous plonge dans le Cergy-Pontoise des années 60/70, années de pleines mutations où les agriculteurs se battent pour conserver leurs terres, réquisitionnées pour construire des nouvelles villes. A côté, nous suivons la romance entre Adèle et Joseph. Si l’on connaît dès le départ les fantômes qui hantent Joseph suite à la guerre d’Algérie, ceux d’Adèle sont plus mystérieux. J’ai beaucoup admiré l’abnégation de cet homme, prêt à tout pour découvrir et donner un passé à la femme qu’il aime. En plus des apports historiques sur la guerre d’Algérie, nous avons plus d’informations sur le régime nazi dans le Nord de la France, notamment sur les Lebensborn. L’Ombre de la fauvette est un roman qui m’a intéressée, captivée et surtout émue. J’ai eu de nombreux coups de coeur en ce début d’année mais L’Ombre de la fauvette vient de gagner le top du classement !
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Autre lectrice parmi les plus fidèles et régulière de ce petit Club de Lecture, c’est ma très chère Laurence, laquelle a choisi de découvrir pour cette fois “Libre d’aimer”, roman d’Olivier Merle paru aux éditions XO en janvier 2019 :
Quatrième de couverture :
Juillet 1942. Elle s’appelle Esther, elle a vingt ans, elle est juive.
Ses parents ont été arrêtés, elle erre dans les rues de Paris, perdue et terrifiée. Alors qu’elle se repose sur un banc, son regard croise celui d’une femme élégante, plus âgée qu’elle, qui fume de longues cigarettes à la terrasse d’un café.
Esther ne le sait pas encore mais sa rencontre prochaine avec Thérèse Dorval, l’épouse d’un homme cynique et violent qui collabore avec les Allemands, va bouleverser sa vie.
Naissance d’un désir irrésistible, en pleine tragédie. Amour interdit de deux femmes emportées par le feu de la passion.
À Dinard, où elles se réfugient, elles devront, sous la pluie des bombes alliées, décider de leur destin : se séparer pour tenter de survivre ou accepter de mourir par amour.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Il correspondait tout à fait au thème du mois : le cœur des hommes
Quand on emploie le mot cœur en lecture, je pense systématiquement à l’amour et ce livre est vraiment parfaitement adapté : Ces deux femmes qui se rencontrent en 1942, et qui vont apprendre à se connaitre et petit à petit à s’apprécier et à s’aimer.
Qu’avez-vous pensé de cette lecture ?
Une lecture conforme à mes attentes : une écriture très fluide et agréable, aucune longueur et des personnages très intéressants car ils viennent de milieux sociaux différents et ce qui fut vraiment intéressants, ce fut leur complémentarité.
Et l’amour dans tout cela, puisque c’est quand même le sujet de cette histoire. On assiste à cet amour naissant, timide dans les premiers moments. Aucune vulgarité dans les mots et les attitudes, une approche tendre et passionnée.
Intéressant aussi de voir l’aspect social. Le rejet de la société face à l’homosexualité, comme si c’était une tare, une maladie à soigner au plus tôt. Cela démontre en plus que les idées n’ont pas changé sur ce point depuis 1942 et c’est bien dommage.
Un roman très intéressant qui traite à la fois de la seconde guerre mondiale, de l’amour, de l’homosexualité et de la violence faite aux femmes.
Quatrième de couverture :
– Pas la peine de chialotter, je ne t’ai pas fait mal, m’assure ma mère chaque fois qu’elle me gifle.
Sud de la France, années 90. Alexandre grandit auprès d’une mère autoritaire et irascible. Elle veut à tout prix qu’il oublie l’image de son père disparu prématurément. Bon garçon, il s’exécute. Devenu photographe, Alexandre se révèle un adulte maladroit, séducteur malgré lui, secoué par des crises de migraine et la révolution numérique. A quarante ans, il échoue dans un petit village de Suède pour y classer des images d’archives. Il lui faudra un séjour en chambre noire et une voix bienveillante pour se révéler à lui-même et commencer enfin à vivre.
Oublier mon père parle de la construction de l’identité masculine, des mensonges qui nous hantent et de la nécessité de s’affranchir du passé.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Ce livre dormait dans ma pal depuis que je l’avais adopté au Vide-grenier de Noël de Babelio, pas vraiment dans mes priorités de lecture depuis. Mais ce thème “Le Coeur des hommes” m’a semblé tout indiqué pour lui puisque ce roman parle de la difficile construction de l’identité masculine lorsque de lourds mensonges familiaux vous hantent et que la nécessité de s’affranchir du passé reste inaccessible du fait justement de ce passé douloureux.
Qu’avez-vous pensé de cette lecture ?
Ce roman a beaucoup de qualité, à commencer la lucidité et la sincérité de son propos. Le sujet est fort, celui d’une quête identitaire lorsqu’on a eu une enfance violente, complexe et douloureuse entre la perte du père et la folie d’une mère violente et castratrice, sans jamais tomber dans le pathos. Si j’ai apprécié la plume précise de l’auteur, si j’ai ressenti toute son empathie pour son personnage, moi je n’en ai jamais vraiment ressenti pour lui. Sans que je ne me l’explique, je suis restée très extérieure à toutes les épreuves et souffrances extrêmes qu’il traverse. Comme si je ne savais pas où me placer face à cette descente aux enfers, face à ce trop-plein d’épisodes “glauques”. Non pas que le glauque me gêne en littérature ; dans la même veine, Edouard Louis m’avait emportée dans En Finir avec Eddy Bellegueule. Peut-être y a-t-il trop de thèmes forts abordés (harcèlement, perte du père, boulimie, homosexualité, maladie, cancer, folie…) : chacun aurait mérité d’être approfondi, plutôt que d’être ajouté à une couche de malheur qui écrase le héros irrémédiablement. Même la belle lumière de Suède, pays dans lequel le narrateur se réfugie à la recherche de la vérité, ne parvient pas à dissiper cette impression de confusion qui m’a habitée durant quasi toute ma lecture.
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Dernière lectrice et pas des moindres pour clôturer la présente session du Club de lecture, c’est ma chère Maman Roseline, grande lectrice que vous connaissez pour faire partie, au même titre que Franck, de ma DreamBookTeam adorée ! Et quoi de mieux qu’un magnifique titre pour terminer en beauté ? Je la laisse donc vous parler de “Toutes les histoires d’amour du monde” de Baptiste Beaulieu, paru aux éditions Mazarine en octobre 2018 :
Quatrième de couverture :
Lorsqu’il découvre dans une vieille malle trois carnets renfermant des lettres d’amour, le père de Jean sombre dans une profonde mélancolie.
Jean, lui, tombe des nues : Moïse, son grand-père, y raconte toute l’histoire de sa vie. Plus incroyable encore, Moïse adresse son récit à une inconnue : Anne-Lise Schmidt.
Qui est cette femme ? Et surtout qui était-elle pour Moïse ? Comment quelqu’un de si chaleureux et sensible dans ses lettres a-t-il pu devenir cet homme triste et distant que père et fils ont toujours connu ?
Naviguant entre les grands drames du xxe siècle et des histoires d’amour d’aujourd’hui glanées dans une tentative éperdue de faire passer un message à son père, Jean devra percer le lourd secret d’un homme et lever le voile sur un mystère qui va chambouler toute une famille…
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
C’est sur tes conseils que j’ai choisi ce titre. Ne sachant pas quoi choisir pour participer au Club ce mois-ci, je t’ai en effet demandé ce que tu pouvais me proposer. Tu m’as finalement suggéré plusieurs titres et je me souviens que tu avais pris celui-ci à la Foire du Livre de Brive l’an dernier et tu l’avais dévoré le soir même. J’ai voulu moi aussi découvrir de quoi il retournait.
Qu’avez-vous pensé de cette lecture ?
C’est un roman magnifique, à lire absolument. J’ai été profondément émue, touchée par l’histoire de Moïse et son secret dévoilé. C’est une vraie belle histoire d’amour qui oscille entre hier et aujourd’hui pour un moment de lecture particulièrement bouleversant. C’est apparemment basé sur les éléments d’une histoire vraie mais c’est aussi la magnifique plume de cet auteur que je retiendrai. Je lirai d’ailleurs d’autres titre de ce dernier.
Et c’est sur ce dernier titre que nous clôturer la session du mois de février… Un mois particulier riche et passionnant à n’en point douter… Mais pour lequel je ne vous félicite pas pour autant : Le nombre de titre que vous venez d’ajouter à ma Wishlist déjà blindée ! Bien évidemment je plaisante, je me suis même particulièrement fière et heureuse de vous réunir chaque mois autour d’un nouveau thème, et reste toujours impressionnée par l’engouement et la passion que vous y mettez ! Pour vous remercier de vos enthousiasme particulièrement communicatif, l’un ou l’une d’entre vous a la chance de gagner aujourd’hui le titre de son choix parmi cette très belle sélection du mois : Toutes mes félicitations cher passionné !
Février est mort ? Vive le mois de mars ! Parce qu’un mars et ça repart, il est temps de vous dévoiler le thème qui vous attend ce mois-ci :
Oui je l’avoue… Tout le monde a lu ce livre : Sauf moi…
On ne change pas une méthode qui gagne, aussi on conserve les mêmes règles que vous trouverez par ICI si jamais vous aviez besoin d’un petit rappel ! Un choix… Un mois… Deux questions : Y a plus qu’à !
Vous avez jusqu’au Vendredi 08 mars 2019 pour vous inscrire : Pour cela, rien de plus simple, il vous suffit de m’envoyer un mail à l’adresse suivante : aurelie.deslivresetmoi7@gmail.com…
A présent je vous donne rendez-vous le Samedi 06 avril 2019 pour un nouveau bilan, avec de nouveaux titres alléchants… Et un nouveau thème pour le mois suivant ! Profitez bien de ce mois de mars pour bouquiner : Bon week-end mes petits lecteurs adorés !