Chroniques 2025 \ L’Œuvre du Serpent de Norman Jangot

Un roman absolument vertigineux : « L’œuvre du serpent » de Norman Jangot, paru le 22 août 2024 aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Le pitch : Paris est en ruine à la suite d’une catastrophe planétaire. Alors que la reconstruction est au cœur de toutes les préoccupations, des individus développent une étrange faculté, provoquée par l’onde de choc : celle d’interpréter les coïncidences du quotidien et de déchiffrer les signes. Certains de ces êtres hors normes, baptisés les Pythons, sont recrutés par la police pour traquer les criminels avec une efficacité redoutable. Mais lorsque l’un de ces Pythons décide de prendre ses pairs à leur propre piège, c’est toute la société, déjà sur le fil, qui vacille. À moins qu’un ancien Serpent au flair légendaire, Nathaniel Loppe, disparu des radars après un terrible accident, ne reprenne du service pour pister ce serial killer à travers le dédale d’une capitale éventrée. Lui à qui aucune enquête n’a jamais résisté va être confronté à une vérité à laquelle nul n’est préparé.

Mes petits Bookinautes adorés, avant de vous parler du roman lui-même, il me faut absolument vous raconter les folles aventures qui l’ont conduit dans ma PAL… En effet, j’ai d’abord rencontré son auteur en septembre dernier, au Salon des Livres dans la Boucle de Besançon. Le hasard a voulu que nous déjeunions à la même table, très précisément le samedi puisque ma voix ne m’avait pas encore fait faux bond. Norman Jangot s’est présenté puis m’a parlé de l’ouvrage qu’il présentait pour la rentrée… J’étais emballée… Seulement il affichait sold out avant que je n’aille le retrouver ! Qu’à cela ne tienne, nous allions nous retrouver à d’autres occasions, et notamment à Faites Lire au Mans au mois d’octobre… Seulement nous nous sommes loupés ! Il m’aura fallu patienter jusqu’à début décembre au salon du livre de Boulogne Billancourt pour me le procurer, ravie de pouvoir l’emmener avec moi en vacances à l’autre bout du monde en janvier… Où j’ai finalement préparé mes rencontres du salon Livres en fête de Saint-Raphaël… Les mois ont défilé, j’ai rencontré quelques difficultés, tout ça, tout ça… Et c’est finalement en juin dernier que j’ai pu me frotter à “L’oeuvre du serpent“… Pour vous en parler en juillet, retard chronique oblige ! Bref, mieux vaut tard que jamais, maintenant qu’il est bouquiné, il va falloir en causer !

Et la première chose que je me suis dite en tournant la dernière page, c’est “Fichtre, quel ouvrage !” (Bon… OK, c’était un tantinet moins gracieux, du genre “Put***, quel bouquin !”) En effet, mes Bookinautes adorés, l’auteur nous propose ici un polar dystopique de toute beauté ! Du fond lui-même, je ne vous dirai rien, d’une part parce que le résumé en dit bien assez, d’autre part parce qu’il vous faut absolument le découvrir de façon pleine et entière tant il le mérite !
Fort d’une incroyable puissance d’évocation à travers ses mots, Norman Jangot ne nous raconte pas une histoire, non, il nous la fait vivre, véritablement. L’univers qu’il nous décrit est très différent du nôtre… Et pourtant c’est Paris, anéantie, demain. L’Onde de choc en a changé les traits. Ses règles ont changé, ses habitants aussi. Quelques-uns ont développé un don, celui de synchronicité, et sont appelés les Pythons. Certains en usent pour aider les forces de l’ordre. Un autre s’en sert pour tuer. Et vous voilà embarquée dans une histoire complètement folle mais terriblement forte, tant sa cohérence impressionne.
Loin de vous égarer, l’auteur a minutieusement construit son intrigue pour vous offrir une immersion parfaite et authentique au cœur de son récit. La structure narrative est audacieusement pensée, son déroulement judicieusement orchestré. Le propos est bigrement intelligent en plus d’être passionnant, c’est particulièrement prenant et palpitant, aucun temps mort ne nous est accordé jusqu’à un dénouement tout à fait réussi. Les personnages que l’on côtoie se révèlent remarquablement croqués, étoffés en substance et foncièrement dignes d’émotions comme d’intérêt, au point que c’est à regret qu’on quitte ce livre, dans lequel on s’est projeté avec attrait et sans la moindre difficulté.
Notons enfin que la plume est fluide, visuelle et soignée, le style efficace, entraînant et scénaristique à souhait, le récit rythmé, entrecoupé par des extraits du “Journal du Tisseur” que je vous laisse apprécier. Le tout nous offre bien plus qu’une simple lecture mais plutôt une véritable expérience littéraire, originale et captivante, à travers laquelle l’auteur s’amuse, bouscule les genres comme les codes à volonté !

En bref, Norman Jangot nous épate avec ce roman tout à fait singulier, fascinant comme jamais, nous sortant de notre zone de confort pour mieux régaler… Je suivrai ses prochains écrits de très, très près !

Laisser un commentaire