Un passionnant polar mettant en lumière une sombre période de l’Histoire espagnole : “L’Evangile des Ombres” de Nicolas Nutten, paru le 17 septembre 2025 aux éditions Harper Collins.
Le pitch : Ici, tout est fiction, mais tout est vrai.
1987. Paul Sarda est gendarme dans un village des Hautes- Pyrénées, près de la frontière espagnole. Une nuit, il a un accident et perd connaissance durant quelques minutes. Il l’ignore encore, mais sa vie vient de basculer.
Trente-cinq ans plus tard, son fils, Raphaël, commandant de police à Paris, reçoit une lettre anonyme : « VOTRE PÈRE SAVAIT. » Mais savait quoi ? En retournant sur les terres de son enfance, Raphaël va faire resurgir des histoires tragiques que certains auraient aimé garder enfouies.
Nicolas Nutten nous livre une fresque poignante sur la terrifiante affaire des enfants volés sous l’ère franquiste et ses ramifications insoupçonnées.
Honte à moi qui ne suis pas à jour de la bibliographie de Nicolas Nutten, alors même que je le suis depuis son premier roman… Je le découvrais alors avec “Disparition“, c’était en 2020, à une époque trouble durant laquelle j’organisais des lectures communes, entre deux confinements… S’en est suivi “Comme deux gouttes de sang” que j’ai lu également, mais c’est “Terra Mater” qui s’est retrouvé coincé dans ma PAL, sans la moindre raison… Je me rattraperai tout prochainement mais, ayant retrouvé l’auteur à la “Foire du Livre de Brive” en novembre dernier, où je me suis procurée “L’Evangile des Ombres“, je n’ai pas résisté à la tentation de m’y plonger sans délai (cette fois-ci !) pour vous en parler avant la fin de l’année : Mission accomplie !
Il semblerait que l’auteur s’avère particulièrement doué, autant pour se renouveler que pour nous surprendre. S’emparant d’un délicat sujet ayant fait trembler l’Espagne, énième drame de la sinistre période franquiste, Nicolas Nutten nous propose une impressionnante fresque littéraire se déroulant sur trois périodes différentes, un ambitieux projet, certes mais redoutable maîtrisé, je puis vous l’assurer !
C’est ainsi qu’on se retrouve à côtoyer Trinidad dans les geôles espagnoles en 1937, le gendarme Paul Sarda dans les Hautes Pyrénées en 1987 puis son fils Raphaël, devenu policier, d’abord en région parisienne en 2023 avant que celui-ci ne reviennent sur les terres de son enfance pour déterrer de vieux secrets et révéler toute la noirceur de l’humanité.
A n’en point douter, l’auteur s’est considérablement documenté pour nous offrir cette intrigue tout à la fois prenante et glaçante, haletante et sidérante, poignante et percutante. Sans trop en dire sur le sujet principal, l’auteur nous tient en haleine et nous met à l’épreuve au fil des pages, tant son récit s’avère immersif. La tension est palpable, l’atmosphère oppressante, les personnages fouillés, permettant par la même occasion d’aborder les relations d’un parent à son enfant. Il sera question de message, d’héritage, de souvenirs et de transmission, le tout à un rythme soutenu, porté par une plume fluide, vive et soignée, un style efficace et attrayant. L’histoire est riche, s’inscrit parfaitement au cœur de l’Histoire sans jamais nous égarer pour autant, pour un moment de lecture aussi saisissant qu’enrichissant.
En bref et comme je l’indiquais au début de cette chronique, je vous confirme que Nicolas Nutten sait autant se renouveler que nous surprendre, puisqu’il en fait la brillante démonstration à travers ce thriller captivant. Mais je dois désormais vous confier “L’Evangile des Ombres” et repartir à l’aventure : La “Terra Mater” m’attend !
