Mes amis, qu’on se le dise… Je suis une Blog’Trotteuse overbookée et légèrement fatiguée… Revenant à peine du Salon de l’Autoédition, organisé hier à Pierre Bénite par l’Association “Ecriture Plurielle“, au cours duquel j’ai fait de formidables rencontres et appris énormément de choses, voilà déjà que j’ai la Journée des Influenceurs Littéraires en ligne de mire ! Alors oui, ma PAL s’alourdit de jour en jour et mes chroniques s’accumulent, mais ne vous inquiétez pas : En dehors de moi, je n’oublie rien ni personne ! Et surtout pas mes petites interviews chéries que je prépare toujours avec grand plaisir, même si mon PC rechigne aujourd’hui à la tâche, bien peu décidé à y mettre du sien pour frapper un article que je rédige plus vite que lui… Qu’à cela ne tienne, de gré ou de force je remplirai mon objectif qui est de partir à la rencontre d’auteurs et autres protagonistes essentiels à notre environnement littéraire, ceci afin de vous révéler le lecteur qui sommeille en chacun d’eux…
Et figurez-vous que c’est justement grâce au Salon de l’Autoédition que j’ai le plaisir de vous présenter un auteur dont je viens tout juste de savourer la plume au travers d’une histoire particulièrement prenante et qui, j’en suis sûre, saura en emporter plus d’un parmi vous… Je ne l’ai certes pas (encore ?) rencontré, mais c’est en effet après avoir posté une annonce sur Twitter pour récupérer quelques marque-pages en vue de les offrir au public du Salon que Franck Hervson me contactait pour m’en transmettre quelques-uns, m’offrant ainsi l’opportunité de le faire découvrir tout en le découvrant moi-même… Séduite dès le marque-pages, je ne tardais pas à me plonger dans ce roman et, alors que la fin se profilait à l’horizon, je ne voyais plus qu’une seule solution pour prolonger le voyage : L’interviewer ! Je lui ai donc sauté dessus (virtuellement bien sûr !) pour lui proposer de relever mon petit défi littéraire, ce à quoi il a répondu favorablement pour le plus grand bonheur de la lectrice passionnée que je suis, et je lui en suis d’ailleurs extrêmement reconnaissante !
Trêve de bavardages, je ne vous fais pas languir plus longtemps et vous laisse donc découvrir ses réponses… Bonne lecture !
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Par où commencer… Déjà, vous vous en doutez sûrement, mais Franck Hervson est un pseudonyme.
J’ai 30 ans, je suis né et j’ai grandi dans la banlieue de Dijon, mais je vis, aujourd’hui et depuis plus de 3 ans, à Paris.
J’ai eu un parcours assez sinueux, qui m’a mené d’études en archéologie à un job dans la Finance de marché. Pas à un paradoxe près ! Un boulot assez prenant au final, qui ne me laisse pas autant de temps que je voudrais pour écrire. Peut-être un jour ferai-je le grand saut ! C’est un rêve, mais toutes les conditions ne sont pas encore réunies pour ça. Alors pour le moment, je continue à passer mes journées devant des courbes sur un écran Bloomberg et à retrouver mes mondes et mes personnages le soir devant mon cahier…
Petit ou gros lecteur ? Quelle place tient la lecture dans ta vie ?
Très gros lecteur plus jeune, un peu moins aujourd’hui, par manque de temps. Mais la lecture tient chez moi une place primordiale.
D’une part en tant qu’auteur, car j’ai du mal à concevoir qu’on puisse écrire – et écrire bien – en ne lisant pas. Certains mettent en avant le risque d’être influencé par tel ou tel auteur, mais pour moi ce n’est pas un problème, au contraire : comme dans la musique, le cinéma ou tous les autres arts finalement, c’est aussi grâce aux multiples influences que l’on peut recevoir qu’on forge sa propre identité, sa propre patte, son propre style. De plus, la lecture force l’imagination à travailler, ce qui est absolument indispensable à mon sens pour garder une certaine fraîcheur lorsqu’on écrit.
D’autre part à titre plus personnel, tout simplement car la lecture est le plus merveilleux moyen de s’évader complètement du quotidien, du réel, de ce monde qui, parfois, sans sombrer dans le pessimisme, n’a franchement pas de quoi faire sourire. C’est une autre manière de voyager, de découvrir le monde et même d’autres mondes !
Et je “lis” également pas mal par l’oreille, avec les livres audio. Lorsqu’on manque un peu de temps, c’est une super alternative pour continuer à lire d’une autre façon.
Quel a été ton premier coup de cœur littéraire ? Et le dernier ?
S’agissant du premier, ça va faire cliché mais je pense que c’était “Le Seigneur des Anneaux” de J.R.R. Tolkien. Je l’avais emprunté par hasard à la médiathèque de ma ville quand j’avais 10 ans et, à l’époque, personne ne connaissait dans ma famille, mes proches ou autres. Je me rappelle même que j’avais fait le tour des librairies de Dijon sans parvenir à trouver une édition de poche, et que les vendeurs me regardaient avec des yeux ronds car ils n’en avaient jamais entendu parler. Il a fallu attendre la sortie des films pour que tout le monde le redécouvre. Je pense que ma passion de la Fantasy vient de là.
Pour mon dernier coup de cœur, c’est vraiment dans un tout autre style puisqu’il s’agit d’un essai, sous forme de chroniques, intitulé “Un candide à sa fenêtre“, de Régis Debray. Un écrivain à la vie passionnante (ami intime de Che Guevara, proche de Castro à ses débuts, conseiller de Mitterrand par la suite), qui nous invite à la réflexion sur la France et le monde d’aujourd’hui, le tout avec une plume de très très grande qualité. Du très haut niveau !
Pour mon dernier coup de cœur, c’est vraiment dans un tout autre style puisqu’il s’agit d’un essai, sous forme de chroniques, intitulé “Un candide à sa fenêtre“, de Régis Debray. Un écrivain à la vie passionnante (ami intime de Che Guevara, proche de Castro à ses débuts, conseiller de Mitterrand par la suite), qui nous invite à la réflexion sur la France et le monde d’aujourd’hui, le tout avec une plume de très très grande qualité. Du très haut niveau !
Y a-t-il un livre/auteur qui t’a poussé à écrire ? Quel a été ton déclic ?
J’ai toujours plus ou moins écrit, donc il n’y a pas vraiment de livre ou d’auteur qui m’ait donné envie ou m’ait poussé à écrire… Par contre, il y a un bouquin qui a été un vrai déclic, c’est “Ecriture – Mémoire d’un métier” de Stephen King. Ça a été le vrai coup de pied au cul qu’il me fallait pour m’y mettre sérieusement et arrêter de faire ça en dilettante. Je l’ai lu en avril 2016 et, à cette date, “La Route des Montagnes“, mon premier roman, ne comptait que 12000 mots, écrits entre 2011 et 2016 ! J’ai écrit les (un peu moins de) 70 000 restants en quelques mois après ça !
Quel livre aurais-tu rêvé d’écrire ?
Je crois qu’il n’y en a pas vraiment. J’ai adoré beaucoup de livres, mais quelque part je me dis qu’ils sont comme ça car leurs auteurs les ont écrits. Les livres que je rêverais d’écrire sont ceux dont j’ai les idées en tête et que j’espère écrire un jour…
Par contre, je rêverais d’atteindre le niveau de certains auteurs sur des points particuliers : la galerie de portraits et l’incroyable habilité à manier les mots d’un Alain Damasio, la capacité à créer un univers entier dans ses moindres détails comme Tolkien, la prose chantante, poétique et rêveuse d’un Sylvain Tesson… Si j’arrive un jour à leur frôler la cheville, je serai satisfait !
Si tu devais comparer ta vie à un roman, lequel serait-ce ?
Aïe ! Voilà la question que je redoutais car j’avoue ne pas avoir vraiment de réponse… Peut-être parce que je ne suis pas sûr que ma vie (pour l’instant en tout cas !) ait matière à faire un roman. Si je devais vraiment choisir, je pense que des livres mêlant voyages et philosophie, comme “Petit traité sur l’immensité du monde” de Sylvain Tesson ou “L’Usage du monde” de Nicolas Bouvier seraient les plus appropriés.
Quel est ton livre de chevet ? Et celui qui cale ta bibliothèque ?
Un seul livre de chevet ? Ça va être compliqué ! Je vais m’autoriser à en donner trois pour les raisons que j’ai déjà évoquées : “Le Seigneur des Anneaux” de J.R.R. Tolkien, “La Horde du Contrevent” d’Alain Damasio et “Dans les forêts de Sibérie” de Sylvain Tesson.
Quant à celui qui cale ma bibliothèque, il s’agirait incontestablement de “L’Homme qui voulait être heureux” de Laurent Gounelle. On me l’avait conseillé et, de prime abord, le thème me plaisait… Mais j’ai été atterré en le lisant de savoir qu’il avait eu autant de succès. C’est une succession d’enfonçage de portes ouvertes et de pseudo philosophie de la vie extrêmement plate et superficielle, le tout servi par une écriture tellement mauvaise qu’elle en est désagréable à lire. Je ne suis jamais arrivé au bout et je ne le ré-ouvrirai jamais !
Que nous prépares-tu pour ton prochain roman ?
Pour celles et ceux qui ont lu “La Route des Montagnes“, mon prochain romain se déroulera dans le même monde, et grosso modo à la même époque. Cette fois-ci, le personnage principal sera un certain Deeren Melkryan, chasseur de démons (une sorte d’exorciste, finalement) et l’action prendra place dans d’autres régions de ce monde, plutôt vers le nord. Ce ne sera pas une suite à “La Route des Montagnes“, mais il y aura certainement des clins d’œil par-ci par-là ! Il s’agira du deuxième roman d’une série de quatre (pour l’instant !), qui prend place dans le IIème Âge de ce monde, et dont chaque volume raconte les aventures d’un des “héros” de cette époque. Ensuite, il y aura d’autres romans, qui prendront place au Ier et au IIIème Âges. Beaucoup de Fantasy au programme donc, mais je ferai sûrement des petites pauses Science-Fiction entre tout ça !
Un petit mot pour la fin ?
D’abord, un grand merci à Aurélie pour sa chronique et cette interview. En tant qu’auteur inconnu et indépendant, c’est inestimable d’avoir des personnes comme elle qui aident à se faire connaître !
Ensuite, un appel que j’essaie de relayer à chaque fois qu’on me donne la parole. Un appel pour qu’enfin les littératures de l’Imaginaire aient en France la place qu’elles méritent. Je trouve insupportable l’attitude du microcosme littéraro-journalistique parisien qui continue à considérer ces genres littéraires comme inférieurs. Comment peut-on porter aux nues les bouses écrites par Christine Angot ou les copiés-collés livre après livre Amélie Nothomb, et considérer en parallèle qu’un chef-d’oeuvre comme “La Horde du Contrevent” appartient à un genre qui ne mérite même pas que l’on en parle ? Les plus grands best sellers de ces dernières décennies appartiennent, pour les trois quart, aux littératures de l’Imaginaire (Harry Potter, Le Trône de Fer, Stephen King, etc…)… Mais ils sont tous anglo-saxons. Or des auteurs d’au moins aussi grande qualité existent en France. Il serait temps de leur offrir la reconnaissance qu’ils méritent !
Ensuite, un appel que j’essaie de relayer à chaque fois qu’on me donne la parole. Un appel pour qu’enfin les littératures de l’Imaginaire aient en France la place qu’elles méritent. Je trouve insupportable l’attitude du microcosme littéraro-journalistique parisien qui continue à considérer ces genres littéraires comme inférieurs. Comment peut-on porter aux nues les bouses écrites par Christine Angot ou les copiés-collés livre après livre Amélie Nothomb, et considérer en parallèle qu’un chef-d’oeuvre comme “La Horde du Contrevent” appartient à un genre qui ne mérite même pas que l’on en parle ? Les plus grands best sellers de ces dernières décennies appartiennent, pour les trois quart, aux littératures de l’Imaginaire (Harry Potter, Le Trône de Fer, Stephen King, etc…)… Mais ils sont tous anglo-saxons. Or des auteurs d’au moins aussi grande qualité existent en France. Il serait temps de leur offrir la reconnaissance qu’ils méritent !
Voilà donc quel lecteur se cache derrière ce auteur aussi sympathique que talentueux, aussi passionnant que passionné, dont les derniers propos m’ont fait :
1/ Jubiler de savoir que je vais prochainement pouvoir me replonger dans cet univers (J’ai d’ailleurs poussé un “Hiiii” de joie en lisant la réponse de l’auteur… Mais c’est un secret entre vous et moi, hein !) !
2/ Rougir de lire une telle reconnaissance que je ne pense pas mériter… C’est plutôt à moi de remercier l’auteur pour le voyage qu’il m’a offert !
3/ Espérer que cet appel, très juste à propos (Sauf pour Amélie Nothomb… On ne TOUCHE PAS à Amélie Nothomb… Sinon je me transformerai sûrement en Liche et ça va piquer… Non mais alors !!!) sera entendu pour enfin attribuer à la littérature de l’Imaginaire la place qu’elle mérite !
Encore une fois je remercie vivement Franck Hervson de s’être si gentiment et rapidement prêté au jeu de mes petites questions indiscrètes !