Chroniques 2016 La Palmeraie de Marrakech de FAT

Une comédie sérieuse : “La Palmeraie de Marrakech” de FAT, disponible sur Amazon.
Le pitch : Alors qu’elle fuit Paris pour combattre ses vieux démons, oublier sa déchéance, distancer son passé pour envisager un avenir possible dans la construction d’une nouvelle vie, Fanny débarque à Marrakech pour gérer le centre d’accueil des enfants au Palace “La Palmeraie de Marrakech”. Au terme d’une rencontre aussi burlesque que fracassante avec Walter, le directeur de l’établissement, cette jeune femme d’origine kabyle, désabusée et cynique, va vite pointer du doigt les nombreux dysfonctionnements de l’hôtel. Dès lors confrontée à ses relations désastreuses avec Barbara, la sournoise DRH de l’hôtel, mais aussi aux nombreuses magouilles à peine voilées de l’Emir, principal actionnaire de l’établissement aux mœurs bien rétrogrades, Fanny va vite réaliser qu’elle a mis les pieds dans un véritable panier de crabes… Et découvrir qu’il ne fait pas si bon vivre sous le soleil et les palmiers marocains…
C’est au terme d’un échange fort sympathique par mail avec son auteure, qui m’a très généreusement envoyé ses romans, que j’ai finalement découvert celui-ci, qui répond selon moi à tous les critères d’une “comédie sérieuse”.
L’auteure nous emmène en effet à Marrakech, dans ce riche hôtel où tout n’est pourtant pas si rose. L’auteure alterne ici passages humoristiques, phases sérieuses et parenthèses critiques avec brio. L’intrigue, intelligemment menée, a ainsi pour fil rouge la relation haute en couleurs entre Fanny et Walter, permettant de faire plus amples connaissance avec eux au rythme de leurs nombreuses péripéties. Mais surtout, l’auteure ne se prive pas pour nous livrer, non sans une belle dose d’un humour particulièrement grinçant, une critique acerbe mais pétillante sur la place de la femme dans la société musulmane actuelle. L’auteure a certes la fâcheuse tendance à se disperser, ce qui entraîne parfois quelques longueurs, pour autant le message passe en douceur, avec ironie, malice et légèreté.
Bien plus profonds qu’il n’y paraît au premier abord, on s’attache rapidement aux personnages, bien qu’ils se révèlent parfois exaspérants. On se régale de la gaucherie exagérée de Walter, amoureux transi qui n’a de directeur que le titre. On se plaît à découvrir Fatima, sa sœur Rania et leurs histoires d’amour rocambolesques. On fond devant la petite Leïla qui ne mérite pas d’être traitée comme une femme à son jeune âge. On se régale de la jeunesse de Margot, de sa fraîcheur et de sa spontanéité. Mais surtout, surtout on adore immédiatement Fanny, cette femme ayant déjà connu bien des déboires dans la vie, ses délicieux sarcasmes et autres expressions savoureuses… M’enfin…!
Bien que le texte mériterait d’être purgé de ses coquilles et d’être bien davantage aéré, la plume de l’auteur est agréable et son style moderne et fluide, ce qui rend cette lecture charmante.
En bref, un roman moderne et novateur, plaisant !

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