Livres et vous ? Livrez-vous… Avec Sylvie Gibert !

Voilà déjà deux semaines que j’ai lancé cette nouvelle rubrique en partant à la rencontre d’auteurs, bloggeurs, libraires, etc… Tous ces gens indispensables à notre beau monde livresque, afin de découvrir leurs lectures et le lecteur qui se cache derrière chacun d’eux…

C’est aujourd’hui au tour de Sylvie Gibert de relever mon petit challenge ! Auteure de trois romans – « Derrière les Portes », « La Grange au Secret » et « Fleurs Bleues » –, parus aux éditions De Borée, c’est dans un tout autre style qu’elle s’est désormais lancée avec la parution de « L’Atelier des Poisons », formidable roman paru chez Plon en début d’année et pour lequel j’ai eu un véritable coup de cœur ! Je suis donc particulièrement ravie qu’elle m’ait fait l’honneur d’accepter de répondre à mes petites questions !

Trêve de bavardages, je ne vous fais pas languir plus longtemps et vous laisse donc découvrir ses réponses… Bonne lecture !


Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je pourrais même me présenter en un seul mot – ou presque -, je suis une touche-à-tout. J’ai eu plusieurs métiers, comme architecte, enseignante ou sculpteur, et mes loisirs sont aussi très variés et très changeants. 

Petit ou gros lecteur ? Quelle place tient la lecture dans votre vie ?
Enorme ! J’ai toujours beaucoup lu, et je lis encore davantage depuis que j’écris, car la documentation nécessaire à l’écriture d’un roman historique est presque infinie.

Quel a été votre premier coup de cœur littéraire ? Et le dernier ?
J’étais encore au cours préparatoire, et je venais de comprendre comment les lettres assemblées arrivent à former des mots. Quelqu’un m’a offert « Les petites filles modèles » de la Comtesse de Ségur, dans la bibliothèque rose. J’ai très vite su que je venais de découvrir la machine à remonter le temps. Aussitôt, la lecture est devenue facile, même avec cette langue un peu étrange venue du XIXème siècle.
Mon dernier coup de cœur, c’est un livre trouvé par hasard dans une brocante : « Le bal des sauvages », de Paul Vialar. Un roman autobiographique écrit à la fin des années 40, qui peut aujourd’hui être lu comme un roman historique. Le récit est absolument passionnant et les personnages sont vus avec beaucoup de finesse. Pour mon plus grand bonheur, ce livre est le premier tome d’une série de huit. Comme le petit poucet, il me faut donc trouver, un à un, les tomes suivants chez les bouquinistes. 

Y a-t-il un livre/auteur qui vous a poussé à écrire ? Quel a été votre déclic ?
Si quelques auteurs – je pense à Simenon ou à Maupassant – ont un style qui me sert de ligne de mire (une sorte d’idéal que je n’atteindrai jamais, parce qu’un style d’écriture est comme une voix, on ne peut pas le contrefaire longtemps) aucun livre en particulier ne m’a poussé à écrire.
Le déclic ne vient que lorsqu’un sujet me passionne à un tel degré que je ressens la nécessité impérieuse de le partager.

Quel livre auriez-vous rêvé d’écrire ?
« Les Mémoires d’Hadrien » de Marguerite Yourcenar. C’est pour moi le roman parfait. Le récit très juste d’une passion amoureuse écrit avec une plume à la fois puissante et ciselée.

Si vous deviez comparer votre vie à un roman, lequel serait-ce ?
Là, je sèche ! Il me semble que ma vie ferait un roman manquant tellement d’intérêt pour un lecteur potentiel que je n’ose citer un titre… Il est vrai que Virginia Woolf a réussi à faire un roman passionnant avec la vie sans intérêt d’une personne sans intérêt : « Mrs Dalloway ». Alors, peut-être celui-ci.

Quel est votre livre de chevet ? Et celui qui cale votre bibliothèque ?
Mon livre de chevet n’est pas un roman, c’est un essai sur l’éthologie des grands singes : « Le singe en nous », de Frans Waal. Il me semble que tout le monde devrait  l’avoir lu pour bien comprendre comment fonctionnent les êtres humains et connaître aussi les lois immuables qui régissent les relations sociales.
Pour celui qui cale ma bibliothèque… J’utilise certains livres pour former les piédestaux de quelques-unes de mes sculptures. Très pratique ! Comme j’ai positionné la reliure côté mur, je ne peux même plus lire les titres. Mais il me semble me souvenir qu’il y a quelques best-sellers. Vous allez me dire que c’est de la jalousie…

Que nous préparez-vous pour votre prochain roman ?
Je suis en train d’écrire la suite de L’atelier des poisons. On y retrouvera les élèves de l’atelier des femmes de l’académie Julian, qui vont s’engager dans le premier mouvement suffragiste. Quant au  Commissaire d’Arbourg, il va encore avoir besoin des talents de Zélie pour enquêter dans les milieux royalistes, car il soupçonne un complot contre la très jeune Troisième République. 
Tout ceci, sous réserve que je n’aie pas d’autres idées en cours d’écriture, car j’arrive rarement à suivre mes propres plans. Un comble, pour un architecte!

Un petit mot pour la fin ?
Pour la fin, je dirai quelques mots sur vous, Aurélie. Je ne sais comment vous arrivez à mener de front une vie professionnelle très prenante et l’animation d’un blog littéraire (activité très chronophage). C’est grâce à votre travail de bloggeuse que l’on parle de livres qui n’ont bénéficié d’aucun soutien dans la presse et qui, sans vous, passeraient totalement inaperçus. Donc, un grand « merci ! » à vous.

Voilà donc la lectrice qui se cache derrière cette formidable auteure, bien plus passionnante qu’elle ne le prétend et dont les derniers mots m’ont profondément touchés ! Je la remercie encore une fois de m’avoir fait le plaisir de répondre à mes questions !

Retrouvez son superbe roman, publié chez Plon, dans toutes les bonnes librairies !

Et pour plus d’informations, retrouvez ma chronique ICI !

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