Chroniques 2022 \ La Capture de Nicolas Lebel

Moins sombre ? Plus dépaysant… Toujours aussi captivant : “La Capture” de Nicolas Lebel, paru en mars dernier aux éditions du Masque.

Le pitch : Plus déterminée que jamais à assouvir vengeance, la Lieutenante Yvonne Chen traque les Furies jusqu’à Morguélen, petite île bretonne sans charme pour qui aime passer ses nuits dans les bars à siroter des cocktails… Mais Yvonne n’est pas la seule en chasse sur ce petit bout de terre balayé par les vents puisqu’elle y croise la route de deux membres de l’OCLCH sur la piste d’un criminel de guerre depuis bientôt dix ans : L’heure de la capture a sonné…

Si on m’avait dit qu’Yvonne Chen reviendrait après m’être plongée dans “Le Gibier“, je ne l’aurais pas parié… Pourtant Nicolas Lebel l’a fait et, contre toute attente, voilà qui m’a enchantée tant je me suis régalée !

Fidèle à lui-même tout en sachant se renouveler, Nicolas Lebel quitte la région parisienne et nous entraîne au fin fond de la Bretagne pour nous offrir une intrigue aussi prenante que dépaysante, qui fleure bon l’arme à feu et la crêpe flambée ! Bienvenue à Morguélen donc, sinistre caillou breton où tout le monde se connaît… Quoique cela reste encore à prouver, n’en déplaise au Capitaine Romero et au Major Mortier !
Au delà d’un décor à couper le souffle que l’auteur a pris soin de retranscrire jusque dans ses expressions les plus typiques pour nous offrir un huis clos du tonnerre bigrement immersif, Nicolas Lebel s’est également soumis à un remarquable travail de recherche afin de nous proposer une histoire bien plus sombre et enrichissante qu’il n’y paraît aux côtés d’un service d’enquête que peu de gens connaissent alors que leurs investigations méritent d’être saluées : L’OCLCH.
Et c’est ainsi que l’auteur conjugue avec brio une double intrigue, une double chasse, une double enquête en compagnie de protagonistes truculents et fort bien croqués, au premier rang desquels Yvonne Chen, bien sûr, que je me suis même surprise à retrouver avec plaisir malgré son caractère de merde, que j’ai bien davantage appréciée en comparaison au premier opus, au point de vouloir la retrouver pour une prochaine aventure ! A noter d’ailleurs que, si “Le Gibier” et “La Capture” peuvent se lire de manière indépendante, je vous conseille tout de même de les lire dans l’ordre, ne serait-ce que pour comprendre les motivations que notre sulfureuse lieutenante !
Si le récit ne manque pas d’humour pour en alléger le propos avec subtilité, celui-ci est aussi servi par une plume particulièrement fluide, agréable et dynamique, un style vif et efficace, rythmé par un compte à rebours qui fait délicieusement grimper la tension, égrenant les chapitres aussi vite que les minutes !

En bref, Nicolas Lebel signe un polar étonnamment dense, haletant et exaltant… Qui sème le talent récolte le succès : J’attends donc le prochain avec une franche impatience !

Laisser un commentaire