Mes amis voilà un week-end qui n’est pas commun… Alors même que nous vivons encore une fois des heures bien sombres pour notre société mais aussi pour l’humanité toute entière, touchée au plus profond d’elle-même pour avoir vu la plus belle artère du monde touchée de la plus horrible des manières, le sort a également décidé de nous envoyer aux urnes dans le même temps pour décider de l’avenir politique de notre pays… Mais c’est aussi un week-end littérairement important, puisque près de 500 libraires fêtent aujourd’hui la 19ème édition de la librairie indépendante, avant d’enchaîner avec la journée mondiale du livre et du droit d’auteur ce dimanche. Des occasions idéales pour profiter du week-end et alléger son cœur tout en se dotant des meilleures armes qui soient pour lutter contre l’obscurantisme et la radicalisation : la culture, la littérature et l’ouverture d’esprit. Aussi est-ce avec plaisir et détermination que je reprends ma plume de blogueuse pour vous offrir aujourd’hui une nouvelle interview, dont je rappelle le principe aux nouveaux venus qui me font l’honneur de nous rejoindre : Il s’agit pour moi de partir à la rencontre d’auteurs et autres protagonistes essentiels à notre monde du livre, ceci afin de vous révéler le lecteur qui sommeille en chacun deux…
Et c’est un immense bonheur pour moi que de recueillir aujourd’hui les petites confidences littéraires d’une auteure aussi passionnante à la vie qu’à travers l’écriture, mes amis laissez-moi donc vous présenter Solène Bakowski. Véritable pépite de l’autoédition, c’est finalement par hasard et dans sa version éditée chez Milady que je croisais la route de cette auteure, à l’occasion d’une de mes nombreuses visites en librairie, lorsque mes yeux se sont posés sur “Un sac“, son intrigante couverture et son immanquable pastille “Best-Seller – Le phénomène de l’auto-édition”… Ne tardant pas ensuite à me plonger dans cette lecture, je prenais une sacrée claque et ne manquais pas de succomber à la plume de l’auteure, dont j’apprenais l’existence de deux autres écrits que sont “Parfois on tombe” (aux éditions Favre) ainsi que “Chaînes” et qui, évidemment, se trouvent d’ores et déjà dans ma PAL ! Souhaitant poursuivre ma pleine découverte de cette sympathique auteure, je ne tardais pas à la contacter pour lui proposer de se soumettre à mon petit défi littéraire, défi qu’elle a bien gentiment accepté et je lui en suis infiniment reconnaissante !
Trêve de bavardages, je ne vous fais pas languir plus longtemps et vous laisse donc découvrir ses réponses… Bonne lecture !
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Bien sûr ! Pour ce qui concerne l’état civil, j’ai 35 ans, je suis mariée et j’ai une fille. J’habite à Paris, une ville que j’adore, et j’ai la chance de pouvoir me consacrer à l’écriture. Auparavant j’étais professeur des écoles.
Petite ou grosse lectrice ? Quelle place tient la lecture dans votre vie ?
La lecture tient une place centrale dans ma vie. Je n’imagine pas rester un seul jour sans une lecture en cours. En revanche, mon rythme de lecture est assez aléatoire. Il dépend beaucoup de mes activités du moment, de mes envies aussi. Par exemple, certains mois, il m’arrive de dévorer plus de quinze romans quand, d’autres mois, j’en lis difficilement deux ou trois. Je ne suis pas très régulière. Mais je ne me force pas, je fais en fonction de mes envies.
Quel a été votre premier coup de cœur littéraire ? Et le dernier ?
Mon premier coup de cœur littéraire a été pour un livre que j’ai lu à quinze ans. C’était “La ferme des animaux” de Georges Orwell. Je suis issue d’une famille qui lit très peu, et ce roman m’avait été offert bien plus tôt, lors de l’opération de l’appendicite que j’ai subie à l’âge de onze ans. C’était un Folio et, sur la couverture, était dessiné un cochon, si bien que la personne qui m’avait fait ce cadeau était persuadée qu’il s’agissait d’un roman jeunesse. Bien sûr, quand je me suis mis à le lire, à onze ans donc, je ne suis pas parvenue à entrer dedans : je le trouvais compliqué, loin de moi. Et puis, à quinze ans, je l’ai repris. À cet âge, mon bagage culturel était plus important. Les cours d’histoire du lycée m’avaient permis d’appréhender la révolution russe et le régime soviétique. Or, en lisant ce roman (je précise que je n’avais pas lu la quatrième de couverture, et que je partais donc vierge de toute analyse), j’ai réalisé la magnifique métaphore qu’il constituait. C’est à ce moment-là, sans doute, que j’ai réellement compris que la littérature pouvait avoir une fonction autre que celle du plaisir pur, et que les mots possédaient un sacré pouvoir. Et ça, ça m’a bouleversée.
Mon dernier coup de cœur va sans conteste pour “En attendant Bojangles” d’Olivier Bourdeaut. Jamais auparavant je n’avais lu un livre aussi magistral. Tout est contenu dans si peu de pages ! Et cette histoire bouleversante ! Et la force de chaque mot ! Vraiment, si je ne devais retenir qu’un seul livre, ce serait celui-là.
Y a-t-il un livre/auteur qui vous a poussé à écrire ? Quel a été votre déclic ?
Je ne me souviens pas avoir eu un déclic… Disons que l’écriture a toujours été de pair avec la lecture. Dès lors que j’ai commencé à aimer lire, j’ai aimé écrire. À 6 ans, j’écrivais des poèmes ; à 7, j’inventais des pièces de théâtre que je faisais jouer à mes camarades ; à 8, je plagiais allégrement les films que je voyais en réécrivant leur histoire ; à 9 et 10, je rédigeais des articles pour un journal que je distribuais dans la cour de mon école…
En revanche, il y a un livre qui a changé ma façon de penser l’écriture. C’est “Si par une nuit d’hiver un voyageur” d’Italo Calvino. C’est l’histoire d’un lecteur qui n’a que des morceaux de romans. Avec lui (facile de s’identifier, parce que le narrateur s’adresse directement à nous par un “tu”), on découvre la frustration et l’emballement qui suit la découverte des premières lignes de plusieurs romans. C’est truculent, déstabilisant et franchement intelligent pour qui souhaite penser la mécanique d’un bon roman. J’ai honte, je n’en parle pas très bien et je ne lui rends pas suffisamment hommage. Voici donc le lien Babelio dédié à ce livre, qui ne ressemble à rien d’autre, et qui a beaucoup compté pour moi et dans le rapport que j’entretiens aujourd’hui avec l’écriture, il fera beaucoup mieux le job que moi !
En revanche, il y a un livre qui a changé ma façon de penser l’écriture. C’est “Si par une nuit d’hiver un voyageur” d’Italo Calvino. C’est l’histoire d’un lecteur qui n’a que des morceaux de romans. Avec lui (facile de s’identifier, parce que le narrateur s’adresse directement à nous par un “tu”), on découvre la frustration et l’emballement qui suit la découverte des premières lignes de plusieurs romans. C’est truculent, déstabilisant et franchement intelligent pour qui souhaite penser la mécanique d’un bon roman. J’ai honte, je n’en parle pas très bien et je ne lui rends pas suffisamment hommage. Voici donc le lien Babelio dédié à ce livre, qui ne ressemble à rien d’autre, et qui a beaucoup compté pour moi et dans le rapport que j’entretiens aujourd’hui avec l’écriture, il fera beaucoup mieux le job que moi !
Quel livre auriez-vous rêvé d’écrire ?
Je rêve souvent d’avoir écrit les livres qui m’ont donné beaucoup d’émotions. Récemment, il y en a eu plusieurs : “En attendant Bojangles” d’Olivier Bourdeaut que j’évoquais plus haut, mais aussi “Réparer les vivants” de Maylis de Kerangal, ou encore “Nous rêvions juste de liberté” d’Henri Loevenbruck…
Si vous deviez comparer votre vie à un roman, lequel serait-ce ?
Question difficile… Disons que cela dépend des périodes. Pour ce qui est de ma vie aujourd’hui, je ne sais pas, mais pour ce qui est de mon adolescence, je me suis beaucoup retrouvée dans une suite de quatre livres d’Henry de Montherlant, et notamment, dans “Les jeunes filles“.
Quel est votre livre de chevet ? Et celui qui cale votre bibliothèque ?
Alors je suis en train de lire “Celle qui a tous les dons“, de M.R. Carey.
En ce qui concerne ceux (eh oui, ils sont plusieurs…) qui calent ma grosse bibliothèque, je vais utiliser mon joker ! La lecture dépend tellement de la sensibilité du lecteur. Pour ma part, je me suis retrouvée à plusieurs reprises avec des livres encensés de tous les côtés qui ne me parlaient pas du tout et qui me sont tombés des mains. Comme quoi…
Que nous préparez-vous pour votre prochain roman ?
Mon prochain roman sortira le 9 juin en numérique et au premier trimestre 2018 en librairie. Il y sera question de disparition, de secret et de bonnes intentions, de liens qui se distordent et de personnalités qui se fissurent aussi. Quel prix sommes-nous prêt à payer pour donner le change et continuer à donner l’impression d’une famille unie ?
J’ai vraiment hâte de pouvoir vous en dire plus. J’espère qu’il vous plaira…
J’ai vraiment hâte de pouvoir vous en dire plus. J’espère qu’il vous plaira…
Un petit mot pour la fin ?
Un immense merci pour cette invitation qui me fait très plaisir ! Et vive la lecture !
Voilà donc quelle lectrice se cache derrière cette charmante auteure dont le talent n’a d’égal que la simplicité, et que j’espère pouvoir rencontrer durant mon passage au Salon du Livre de Genève ce 29 avril prochain ! Il me tarde d’ores et déjà de retrouver cette plume à laquelle je viens de goûter pour ne plus souhaiter m’en passer à l’avenir, et c’est avec plaisir que je me plongerai dans ses autres écrits en attendant la sortie du petit dernier, annoncée pour juin. Encore une fois la remercie bien chaleureusement de s’être prêtée bien volontiers au jeu de mes petites questions indiscrètes !
Retrouvez dès à présent Solène Bakowski, désormais publiée aux éditions Milady pour son roman “Un sac” ! Et pour plus d’informations à son sujet, n’hésitez pas non plus à consulter ma petite chronique au sujet de ce dernier juste ICI !