Quand fiction et réalité se mêlent savoureusement dans une comédie policière décalée : “La vie n’est pas un roman de Susan Cooper” de Stéphane Carlier, paru en avril 2024 aux éditions du Cherche Midi.
Le pitch : Susan Cooper, romancière britannique établie à Paris, écrit des polars lus dans le monde entier. Alors qu’elle s’apprête à se rendre au Salon du livre de Monaco, une jeune femme qu’elle ne connaît pas la contacte via Instagram et lui annonce qu’elle a tué un homme quelques heures plus tôt. Que répondre à cet étrange message ? D’ailleurs, faut-il y répondre ? Le plus sage serait sans doute de l’ignorer. Mais, c’est bien connu, les écrivains sont par nature des gens curieux…
De cet auteur, j’avais déjà “L’enterrement de Serge” et “Clara lit Proust” dans ma PAL. Mais le salon des “Livres dans la Boucle” de Besançon m’a finalement conduite à me plonger d’abord dans “La vie n’est pas un roman de Susan Cooper” pour découvrir sa plume que j’imaginais déjà pleine de malice et de poésie… Ma lecture a confirmé sans mal et sans tarder mes premières suppositions.
Associant suspense et humour avec autant d’habilité que d’espièglerie, Stéphane Carlier nous invite dans le monde du livre avec beaucoup d’originalité, au gré d’une intrigue jubilatoire et addictive. L’intérêt n’est pas tant sa crédibilité que sa mise en lumière du pouvoir de l’imagination et du processus créatif. Dès lors on se laisse volontiers embarquer dans cette histoire pleine de surprises et de rebondissements, de ses premières pages jusqu’aux dernières lignes.
Parce que ces aventures sont menées tambour battant par une poignée de personnages hauts en couleurs, qu’ils soient secondaires ou sur le devant de la scène, à commencer par l’inénarrable Susan Cooper, autrice de best-sellers, un brin fantasque et toujours aussi pimpante en dépit d’un succès légèrement déclinant. Improbable désagrément des réseaux sociaux, ce sont ces derniers qui l’entraîneront bien malgré elle au cœur d’une affaire criminelle dont il lui faudra bien se dépêtrer à grand renfort d’inspiration.
Sans temps mort, le récit est rythmé par des chapitres courts, servi par une plume fluide et immersive, facétieuse voire caustique, soutenu par un style tout à la fois attrayant ou distrayant pour un moment de lecture des plus divertissants.
En bref, ce fut un plaisir que de naviguer entre les bouquins dans les allées du Salon du livre de Monaco en compagnie de Susan Cooper et sous la plume de Stéphane Carlier qui rend là un bel hommage au pouvoir des livres avec cette comédie policière so british !