Et si “L’enfer, c’est les autres” s’était trouvé un autre bouquin pour se définir…? “La Forêt” de Luca Tahtieazym, disponible dès aujourd’hui sur Amazon.
Le pitch : Petite sortie botanique pour la classe de Mme Lambert, dans la forêt de Benon, à proximité de La Rochelle… Une excursion qui n’a rien de bath pour ces collégiens de 1958… Alors on traîne, on manque d’attention, on discute, on chahute, on se toise un peu aussi… Et sans s’apercevoir que le groupe s’éloigne inexorablement, on s’égare, on se perd… Mais si le fait d’être sept permet de se rassurer le temps de retrouver la sortie, l’inquiétude rejaillit très vite lorsqu’on tourne en rond en allant pourtant tout droit… L’inquiétude oui… Mais les tensions aussi…
Qui de la couverture ou du résumé a su me séduire ? Ça mes chers amis, je ne saurais trop vous dire ! Et comme mon coeur de lectrice passionnée a ses raisons que la raison (et mon banquier, mais… Passons !) ignore, c’est sans la moindre hésitation et en dépit d’une monstrueuse PAL que j’ai bien volontiers accepté cette généreuse proposition de lecture en avant-première alors même que cette sombre excursion s’ouvre au public dès aujourd’hui !
Je me suis donc plongée et enfoncée au coeur de cette Forêt par une orageuse soirée de juin… Faut-il être téméraire ou bien naïve d’avoir pareille idée à une heure aussi tardive ? J’aurais pourtant dû m’en douter quand on y réfléchit… Car il s’agit là d’un piège, vous vous en doutez, et je ne suis pas certaine d’en avoir réchappé…
En effet, l’air de rien, Luca l’Ensorceleur vous fait intégrer une classe de jeunes collégiens, camarades de classe à défaut d’être copains… Manque de bol, vous vous retrouvez en bout de file avec les retardataires, vous embarquant bien malgré eux dans un huis clos à ciel ouvert…
D’ores et déjà conquis par cette intrigue totalement déroutante et captivante, le lecteur n’est pourtant pas au bout de ses peines, tant il ne peut s’attendre à tout ce qui va suivre… L’environnement se fait sombre et menaçant, l’ambiance se fait lourde et angoissante, la tension monte et le coeur palpite tandis que les rebondissements s’enchaînent et le suspense s’immisce, s’invite au détour de chacune de ses pages qui filent et défilent à un rythme effréné, tant le lecteur veut obtenir les réponses à ses trop nombreuses questions qui ne cessent dès lors plus de le hanter…
Mais là encore c’est sous-estimer le machiavélisme de l’auteur que de croire ce dernier près à lâcher la moindre information sans batailler… Alors le lecteur cherche et creuse toutes les solutions qui veulent bien se présenter, pense avoir trouvé et fonce ainsi tout droit dans un arbre pour mieux le percuter et constater qu’il s’est encore fait entourlouper… Alors il cherche encore, creuse encore, s’en agace et s’en désespère au point d’en invectiver l’auteur depuis l’orée de ces pages, histoire de lui montrer de quel bois il se chauffe s’il venait à le choper (Bois…? Forêt…? J’ai osé…? Oui, j’ai osé… Veuillez m’excuser !)
Alors le lecteur suit ses compagnons de galère, fort bien dépeints, fort bien construits, auxquels il parvient plus ou moins à s’attacher même s’il n’est pas au bout de ses surprises… Dès lors on les voit avancer et trébucher, chercher et rechercher, s’interroger et s’inquiéter, s’installer et se protéger, s’entraider et se quereller, s’adapter et évoluer… On les voit et on en fait de même, tant on se sent partie prenante au récit… Préparez-vous aux difficultés…
Car même la plume a ce je ne sais quoi d’intriguant, d’hypnotisant… Fluide et légère, la plume se fait dans le même temps vive et percutante… Le style est travaillé, étudié, avec tout un tas d’originalités… Si bien que le lecteur ne sait plus très bien où il en est, plongé qu’il est dans cette histoire de fous… A moins que lui-même n’en soit devenu fou…?
En bref, ce roman a perturbé ma nuit au point de m’en faire cauchemarder, me croyant poursuivie par le Sanglor qui grondait… Si je me suis réveillée pour constater qu’il ne s’agissait que du tonnerre, sachez toutefois que vous vous passerez de moi désormais pour vos prochaines balades en forêt…
Je suis d'accord avec toi, entre le pitch et la couverture, il y a de quoi se laisser tenter. Ceci dit, je ne suis pas très fan de lecture qu'il faut faire des cauchemars, alors je me tâte encore un peu. Mais c'est tout à fait le genre de récit qui pourrait me plaire.