Quand la littérature noire n’est pas encore assez noire pour accueillir un bouquin dans son antre : “Tréfonds” de Tom Clearlake, paru aux éditions Moonlight.
Le pitch : Très investi dans son métier, le lieutenant Luca Ferrand se retrouve pourtant mis à pied à la suite d’une erreur fatale. A l’occasion d’une nuit d’errance en plein Pigalle, il croise la route de Tanya, une fleur de l’ombre qui se dit menacée et le supplie de l’aider… Il lui révèle son métier mais la belle disparaît… Plus tard on retrouvera un corps décapité, celui d’une esclave sexuelle dont les maîtres ont décidé de se débarrasser, une jeune femme portant le même tatouage que Tanya… C’est le début d’une enquête occulte pour Luca qui ne sait pas encore dans quel enfer il vient de pénétrer…
Si je connais déjà la plume de Tom Clearlake pour l’avoir côtoyé à deux reprises par le passé, cet auteur ne cessera décidément pas de m’impressionner… Déjà “L’essence des ténèbres” portait très bien son nom tant l’intrigue était sombre et fantastique à souhait… Pour autant l’auteur s’enfonce ici d’encore un cran – voire même d’une dizaine – dans la noirceur la plus extrême avec ce récit à glacer le sang…
En effet l’auteur nous entraîne ici dans les profondeurs de Paris et les abysses de l’âme humaine au moyen d’une intrigue particulièrement noire et fichtrement bien ficelée. Les plus bas instincts sont exploités et l’on apprendra bien vite à nos dépens qu’il est des vérités qui ne sont pas bonnes à mettre en lumière quand on est prisonnier des ténèbres… Des ténèbres dans lesquelles on se retrouve plongé sans crier gare…
Mais si le lecteur se retrouve aussi malmené, c’est aussi parce que les personnages en font tout autant les frais… Dépeints avec beaucoup de soin, chacun d’entre eux contribue à l’avancée du récit sans être au bout de ses (mauvaises) surprises… Et le lecteur se laisse volontiers embarquer avec eux… Pour le meilleur… Mais surtout le pire : Fallait-il seulement en douter…
Mais si les penchants les plus lugubres de l’homme sont ici au programme, ils sont aussi servis par une plume incroyablement fluide et incisive, un style remarquablement vif et efficace, entretenant l’horreur dans l’histoire qui nous est ici contée… Frissons assurés !
En bref, un récit dantesque, à la fois passionnant et terrifiant, dans lequel je vous invite à vous plonger !
