Un premier roman aussi surprenant que touchant : “Ce qu’il faut de nuit” de Laurent Petitmangin, paru ce 20 août aux éditions La Manufacture de Livres.
Le pitch : Alors qu’il vient de perdre sa femme, un père se retrouve seul pour élever ses deux fils. D’abord soudée pour affronter cette tragédie et avancer dans la vie avec l’espoir d’un quotidien serein et d’un avenir heureux, leurs relations se délitent pourtant peu à peu au gré des choix de chacun tandis que les garçons grandissent…
Si j’avais à peine remarqué ce premier roman parmi les 511 titres de cette rentrée, le bouche à oreille et les bons retours que j’ai vu passer à son sujet m’ont permis de réparer ce loupé, et le Prix Stanislas qui lui a été récemment décerné m’a finalement fait craquer…
Aussi je me suis lancée dans cette lecture qui, de prime abord, n’avait rien pour me tenter, la politique et le foot n’étant pas des sujets susceptibles de m’intéresser… Seulement réduire ce récit à de tels sujets serait faire injure au talent de l’auteur, pour qui ce ne sont là que des prétextes afin de nous livrer l’histoire d’un amour profond et des tempêtes qu’il peut essuyer…
L’auteur nous entraîne ici au coeur d’une Lorraine sinistrée aux côtés d’une famille ébranlée mais unie pour résister, se relever et continuer… Avant de vaciller parce que les garçons grandissent et font leurs propres choix, des choix que ce père aimant ne comprend pas, n’accepte pas avant de renoncer, démuni et résigné, impuissant et fatigué… Seulement le cœur n’a-t-il pas ses raisons que la raison ne connaît pas ?
Dès lors on se laisse happer par cet émouvant et éprouvant récit, servi par un style saisissant et une plume pleine de sensibilité, à propos duquel on réfléchit même après sa lecture terminée…
En bref, un premier roman tout en finesse et simplicité, étonnant d’émotions et poignant de réalisme : Belle découverte de cette rentrée !