Quand les souvenirs s’en mêlent, les larmes me viennent… Et ma chronique ne reflètera jamais assez mon coup de cœur pour cette petite merveille : “Rue du rendez-vous” de Solène Bakowski, paru ce 20 mai aux éditions Plon.
Le pitch : A 25 ans, Alice Beausoleil offre son sourire à tous ceux qu’elle croise et notamment aux clients de la boulangerie Patach’ au sein de laquelle elle travaille, parce qu’il constitue le meilleur des masques depuis deux ans, trois mois et quatre jours. Mais ce soir le destin s’en mêle, soulève une grève générale des transports parisiens et invite un véritable déluge à s’abattre sur la Capitale pour conduire la jeune femme jusque dans la rue du Rendez-vous où l’attend, sans le savoir, l’ancien bottier Marcel Dambre, ses 87 printemps et son chien Lucien… Mais alors que le temps s’écoule et la pluie s’éternise, l’atelier-refuge ne serait-il pas le meilleur endroit pour libérer ses souvenirs et révéler ses secrets…?
De mémoire de blogueuse, et plus encore de lectrice, je crois n’avoir jamais ressenti autant d’émotions à travers un livre… Autant d’émotions qui ont submergé mon cœur et mon âme jusqu’à en faire déborder mes yeux en un véritable torrent de larmes, et ce à plusieurs reprises, et ce même après la dernière page tournée… Autant d’émotions dont je ne me suis toujours pas remise tant ce roman m’a happée, transcendée et bouleversée, tant je me suis attachée à ces personnages qui me manquent comme jamais… Autant d’émotions que je suis absolument incapable de retranscrire à travers une chronique… Pour autant, je me dois d’essayer…
J’ai succombé au charme de la “Rue du rendez-vous” avant même d’en connaître son synopsis… Parce qu’il est aussi mystérieux que poétique, tout autant que la couverture sur laquelle il s’est discrètement installé… Parce qu’au plus profond de mon être, je savais que cette lecture allait me plaire et me toucher, que ce rendez-vous, c’est aussi à moi qu’il était donné et destiné : En librairie le 20 mai, Solène Bakowski m’attendait…
Un BiblioLive a suffi pour avancer ce rendez-vous de quelques jours : La vie est faite de hasards et autres petits bonheurs dont il ne faut pas se priver, aussi me suis-je plongée dans cette lecture bien volontiers… J’ai sillonné les rues de Paris pour rallier la rue du Rendez-vous… J’ai chaussé les souliers adaptés pour m’installer confortablement sur le canapé du vieux bottier, j’ai rencontré Alice et Marcel pour les laisser me raconter leur histoire, me dévoiler leurs souvenirs, me confier leurs secrets… J’ai rencontré Georgette et la fantasque Nini, la Jaunisse et Suzanne aussi…
A leurs côtés je me suis révoltée, inquiétée, amusée, effondrée… J’ai craint et soufflé, pesté et rouspété, ri et dansé, souffert et pleuré… J’ai appris et compris surtout… J’ai aussi goûté la pluie et couru jusqu’à la Gare de l’Est, j’ai capturé une ou deux idées-papillons et admiré les pétunias sous les branches du grand chêne, j’ai écouté le mystérieux pianiste et gribouillé quelques zigouigouis sur les tickets… J’ai pris quelques photos, lu plusieurs lettres et trouvé le temps de (me) pardonner…
Parce que je n’ai pas lu mais bien vécu cette histoire qui m’a émue et chamboulée comme jamais, j’ai aimé et j’aime encore ces personnages pour lesquels mon affection ne tarira jamais, j’ai adoré cette plume fluide, délicieusement élégante et délicate, tellement poétique et musicale, ce style plein de douceur, de pudeur et de sensibilité mais non dénué d’un certain suspense et même teinté de légèreté… J’ai tout aimé de ce livre et je regrette terriblement de l’avoir terminé…
En bref, quand les souvenirs s’en mêlent, les larmes me viennent et je ne remercierai jamais assez Solène Bakowski pour ce fabuleux moment de lecture qu’elle m’a offert… Heureux les chanceux qui n’ont pas encore lu ce livre : Vous voilà prêts à vivre la plus belle des expériences littéraires !