Sombre enquête pour Capitaine meurtrie… Combo gagnant pour découvrir Céline de Roany : “Les beaux mensonges” de Céline de Roany, paru en 2021 aux Presses de la Cité.
Le pitch : Fraichement débarquée à la PJ de Nantes après dix années passées à la BRI soldées par une terrible agression qui l’a profondément meurtrie dans son âme comme dans sa chair, la Capitaine Céleste Ibar(bengoetxea) est envoyée chez une notable connue pour sa bienveillance et appréciée de tous afin de constater son suicide… Suicide auquel toutefois personne ne croit. Tandis que le vernis éclate et les apparences s’effondrent, l’enquête, qui s’annonçait banale et vite classée, ne fait ainsi que commencer…
Avant même de la lire, ma rencontre avec Céline de Roany promettait déjà une aventure rocambolesque… Manquée aux Quais du Polar malgré trois jours de folie tout en sachant que je la louperais aussi à “La Touquettoise” alors que ma libraire préférée Delphine m’en avait dit le plus grand bien, je désespérais de parvenir à rencontrer cette autrice avant son retour en Australie, ce d’autant plus que j’envisageais de la solliciter pour un BiblioLive… Jusqu’à tomber par hasard sur une rencontre organisée à Chantilly le 09 avril… Oui, précisément dans MON département : C’était un signe du destin, une occasion immanquable ! C’est ainsi que je me suis ruée à la librairie “Entre les lignes” en compagnie de ma collègue Sylvie pour faire connaissance avec Céline de Roany, me procurer ses deux romans, papoter une bonne demi-heure avec elle et l’inviter au BiblioLive pour une table ronde avec Céline Denjean, proposition qu’elle a gentiment acceptée… C’était le 12 mai dernier et j’en profite encore une fois pour la remercier du fond du cœur ! Maintenant… Place à la chronique !
Au terme d’un prologue absolument sidérant, l’autrice nous entraîne au cœur d’une intrigue toute en noirceur et trompe l’œil, particulièrement complexe et franchement bien ficelée. Rien n’est laissé au hasard et aucun répit ne nous est accordé, ainsi l’autrice nous balade de révélations en rebondissements tout en abordant avec une effroyable justesse nombre de thématiques difficiles, donnant voix aux femmes de manière assez inédite.
Car si ce roman marque autant, c’est incontestablement grâce à ses nombreux protagonistes, qu’il s’agisse de Céleste Ibar, notre Capitaine dont il faut craquer l’armure qu’elle s’est solidement forgée, ou bien d’Anne Arnotte, notre défunte victime pourtant omniprésente. Ainsi chaque personnage s’est vu croquer avec autant de soin que de minutie pour être doté d’un véritable supplément d’âme en plus d’une vraie personnalité. Tout en failles, blessures et autres faiblesses, chacun d’entre eux fait preuve d’une certaine ambivalence et se révèle à nous en cinquante nuances de gris qu’il s’agit d’analyser au fil des pages et des chapitres…
L’histoire est d’autant plus prenante qu’elle est servie par une plume fluide et efficace, un style vif et percutant, rythmée par des chapitres assez courts pour un polar qu’on dévore en quelques heures.
En bref, un premier roman aussi malaisant que palpitant… Méfiez-vous des apparences : Elles sont dangereuses…