Crime atroce et humour noir pour auteur inspiré et polar décalé : “Du plomb dans la tête” d’Olivier Bocquet, initialement paru en mars 2020 aux éditions Michel Lafon et désormais disponible aux éditions Pocket.
Le pitch : Enlevé, torturé, aveuglé. Il ne pense qu’à se venger.
Ce n’est qu’en sentant le plomb fondu couler dans ses orbites que Thomas Bourriol a compris qu’il ne verrait plus.
Que s’il survit, désormais, ce sera pour crier vengeance. Une vengeance aveugle…
Que s’est-il passé, cette nuit-là, au fin fond de la forêt de Fontainebleau ? À en juger par les policiers mis sur l’affaire, un lieutenant gaffeur et une stagiaire sans expérience, personne ne s’en soucie vraiment. Un ” monstre “, pourtant, rôde dans la ville. Et il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir…
Le hasard fait bien les choses… Car c’est le hasard qui m’a d’abord conduit à découvrir “Turpitudes“, le précédent roman d’Olivier Bocquet l’été dernier dans une bouquinerie durant mes congés, pour m’y plonger très rapidement à l’occasion du BookLanta. C’est le hasard ensuite qui m’a permis de croiser la route de l’auteur en décembre lors d’un ApéroPolar organisé par les éditions Pocket, ce livre étant par ailleurs sélectionné pour le Prix des Nouvelles Voix du Polar. Le hasard a voulu que je trouve enfin un moment pour me plonger dans cette lecture… Il était temps, n’est-il pas vrai ?
Si l’auteur ne nous présente (toujours) pas la ville de Fontainebleau sous son meilleur jour – je lui laisse le soin de s’en expliquer avec l’office du tourisme ! ^^ -, il en fait le décor parfait pour un polar sombre et prenant mais aussi moderne et truculent.
Le roman démarre par une scène choc pour mieux nous happer dans une intrigue intelligente et bien ficelée, plus retorse qu’il n’y paraît. Entre fausses pistes, révélations et autres rebondissements, l’auteur maintient remarquablement le suspense et fait monter la tension jusqu’à un dénouement dont on ne peut quitter les pages tant qu’on n’a pas atteint le mot de la fin.
Si la vengeance ne m’a pas nécessairement paru au centre du roman, ce dernier aborde des thématiques actuelles très intéressantes, mais surtout l’auteur alterne judicieusement les points de vue au gré d’une belle construction narrative, nous permettant ainsi de rencontrer une petite galerie de personnages atypiques (chacun à sa façon), dont on savoure les échanges et apprécie les personnalités nuancées. On retiendra évidemment Thomas Bourriol, victime au cœur de ce roman ainsi que son acolyte Conrad sans oublier son auxiliaire de vie Marilou, mais aussi l’hyper gaffeur lieutenant Toulouze et sa stagiaire Rachel qui forment un attachant duo de bras cassés (ou pas), dont la dissemblance n’a d’égale que leur ténacité.
En bref, si Fontainebleau n’apparaît pas sous son meilleur jour à travers ce polar détonant, venez donc y découvrir Toulouze et vous voudrez y revenir investiguer, à n’en point douter !