Le marionnettiste littéraire a encore frappé : “Trois vies par semaine” de Michel Bussi, paru le 02 mars 2023 aux Presses de la Cité.
Le pitch : Un mort. Deux disparus. Trois femmes amoureuses.
Un corps est retrouvé dans la vallée de la Meuse, au cœur des Ardennes. Accident, suicide, meurtre ?
La révélation de l’identité de la victime plonge la capitaine Katel Marelle dans la sidération.
Renaud Duval menait-il… trois vies par semaine ?
Trois femmes attendent son retour. Chacune revendique d’être son unique amour.
Ensemble, elles vont tenter de percer l’énigme d’une impossible triple vie…
Mais comme dans un théâtre d’illusions, des ombres rôdent, prêtes à se venger.
Qui sait la vérité ? Qui manipule ? Qui tire les ficelles ?
Maître incontestable du suspense, Michel Bussi est un auteur qui me passionne autant qu’il “m’agace”, au sens le plus élogieux du terme : Car à chaque roman je me dis que non, cette fois, il ne m’aura pas, que oui, cette fois, je saurai moi-même assembler toutes les pièces du puzzle… Et à chaque roman, il parvient à m’illusionner sans s’échiner, ne me laissant rien voir ni percevoir alors que j’avais tout sous le nez ! Alors évidemment je me suis précipitée sur ce nouveau bouquin sitôt que j’ai rencontré son auteur – C’était aux Quais du Polar, un mois après sa sortie – et évidemment la magie a encore opéré…
Un mort… Mais trois identités… Qui est vraiment le cadavre retrouvé au Belvédère des Quatre Fils Aymon, au cœur des Ardennes ? C’est à la Capitaine Katel Marelle de répondre à cette délicate question lorsqu’elle annonce le décès de Renaud à sa femme, Nanesse… Tandis que Vicky attend des nouvelles de Hans et Eléa un message de Pierre… A l’instar de notre enquêtrice, chacune de ces trois femmes se lancent corps et âme sur les traces de cet inconnu si connu… Et nous avec elles, sans hésiter, peu importe les dangers qui pourraient poindre à l’orée de la prochaine page.
D’un chapitre à un autre, chacune de ses héroïnes se dévoile en même temps que l’être aimé et recherché… D’un chapitre à un autre, les révélations nous assaillent et pourtant le mystère s’épaissit… D’un chapitre à un autre, le piège s’est déjà refermé : Impossible de refermer ce livre tant qu’on ne comprend pas ce qui est en train de se dérouler…
Car la prouesse est là, encore et toujours : Usant de son talent comme de son esprit retors, l’auteur nous happe sans délai au cœur d’une intrigue maîtrisée de main de maître et redoutablement ficelée, distille ça et là ce qu’il faut d’indices pour mieux nous égarer entre rebondissements et révélations, nous balade aux quatre coins de la France et jusqu’en Tchécoslovaquie dans l’ombre de Milana et Arthur Rimbaud, nous manipule autant que ses lecteurs tout en abordant des thématiques fortes, tire toutes les ficelles sans jamais se louper jusqu’à un dénouement dont on avait envisagé 1000 versions… Mais pas celle-ci qui nous explose au visage !
Servie par des chapitres courts, une plume fluide, dynamique et attrayante, un style vif et efficace, l’histoire n’en est que plus prenante, plus palpitante… Toujours plus !
En bref, encore une fois j’ai cherché à prendre l’auteur de court, encore une fois, c’est lui qui s’est joué de moi, pauvre marionnette, et ce de la plus brillante des manières : Bravo M. Bussi mais rendez-vous est pris pour le prochain… Je vous aurai un jour, je vous aurai !