Aussi étonnant que cela puisse paraître, voici un polar historique… En réalité augmentée : “Surin d’Apache, Tome 1 – L’affaire de l’île Barbe” de Stanislas Petrosky, préfacé par Bernard Marc, complété par Amos Frappa et illustré par Michel Montheillet, paru en septembre 2022 chez AFITT éditions.
Le pitch : Janvier 1881, on découvre sur les bords de la Saône, le cadavre d’une femme mutilée. Les restes sont transportés sur la morgue flottante de Lyon, où ils seront autopsiés.
C’est pour Ange-Clément Huin le début d’une grande aventure aux côtés de son maître, le professeur Alexandre Lacassagne. Comment cette mauvaise graine, cet Apache, est devenu le fidèle auxiliaire d’un des plus grands pontes de la médecine légale, c’est ce que vous découvrirez dans ce premier carnet secret…
Mes petits Bookinautes adorés : Si je me suis procurée ce livre à l’occasion de l’excellent salon Iris Noir Bruxelles en octobre dernier, ce n’est finalement qu’à l’occasion des Quais du Polar que je me suis plongée dans sa lecture, alors qu’il était en lice pour le Prix des Lecteurs JDD/QDP… Et s’il n’en est pas l’heureux lauréat, il est incontestablement mon gagnant à moi, tant j’ai apprécié cette lecture passionnément enrichie, raison pour laquelle il m’a d’abord fallu vous en parler en compagnie de l’auteur lui-même à l’occasion d’un BiblioLive avant de vous en livrer la chronique… Ce que je suis précisément en train de faire en écrivant ces quelques lignes !
Si j’ai toujours aimé la plume de Stanislas Petrosky, peu importe l’intrigue ou le genre littéraire dans lequel il nous entraîne, il n’est jamais aussi talentueux qu’en remontant le temps, il n’est jamais aussi captivant qu’à travers ce récit. Car il ne s’agit pas d’un roman. Qu’il soit historique ou policier. Non. Pas seulement. C’est bien plus que cela mes Bookinautes adorés : C’est un roman que je qualifierais d’augmenté !
Parce qu’à l’exception de son narrateur – sur lequel je reviendrai -, tout y est rigoureusement exact, authentique, avéré. Fort d’un travail de recherche si fastidieux que je peine encore à me l’imaginer, l’auteur nous ramène donc au cœur de la Capitale des Gaules en 1881 avec un réalisme si minutieux qu’on s’y croirait : Nous voici dès lors aux côtés de l’illustre Professeur Alexandre Lacassagne à bord de sa morgue flottante installée face à l’Hôtel Dieu, à la naissance de l’anthropologie criminelle, à l’aube de la police scientifique, aux prémices de la médecine légale.
A travers ces pages, Stanislas Petrosky redonne ainsi vie et voix à ce grand précurseur de la discipline… Seulement le faire renaître est une chose… Parler à sa place en est une autre ! Raison pour laquelle le thanatoprat(aut)eur a judicieusement préféré lui apporter le soutien d’un assistant, le mystérieux Ange-Clément Huin dont la soif de connaissances n’a d’égale que son envie de faire oublier son sulfureux passé : Le parfait narrateur pour fictionner, romancer cette histoire d’autant plus prenante qu’elle est vraie. Un personnage fort bien croqué d’ailleurs, dont les secrets ne demandent qu’à être dévoilés dans les prochains tomes de cette série que j’attends d’ores et déjà avec une franche impatience !
Car si ce livre est aussi immersif, c’est non seulement parce qu’il est servi par une plume incroyablement fluide et visuelle, mais aussi parce qu’il est remarquablement bien introduit par une préface du Docteur Bernard Marc, médecin légiste de son état, complété par un dossier signé Amos Frappa, Docteur en Histoire et spécialiste du Professeur Lacassagne, agrémenté d’une série de photos d’époque et illustré par le grand Michel Montheillet… Comment voulez-vous ne pas être captivé ? J’en profite même pour saluer AFITT éditions – un éditeur que je ne connaissais pas avant cette publication pour être spécialisé dans l’édition d’ouvrages plus techniques et professionnels – pour son audace ainsi que pour la qualité, la beauté de l’ouvrage qu’il nous offre ici.
En bref, que vous dire d’autre si ce n’est que je suis vraiment ravie d’avoir découvert ce livre d’autant plus fascinant qu’il est bigrement enrichi et nous permet, de façon fictive mais au plus proche de la réalité, d’assister aux débuts d’une discipline désormais essentielle aux côtés d’un si grand homme ! Un immense merci à Stanislas Petrosky et ses acolytes pour ce bel objet livre !
Merci beaucoup pour ton retour Aurélie…