“L’oiseau est le génie de l’instant présent” : “Psychopompe” d’Amélie Nothomb, paru le 23 août 2023 aux éditions Albin Michel.
Le pitch : “Ecrire, c’est voler”.
Les Bookinautes qui me suivent depuis mes débuts de blogueuse passionnée savent pertinemment que la rentrée littéraire est synonyme pour moi de retrouvailles avec ma très chère Amélie. Aucune exception à cette immuable règle n’est envisageable ni tolérée et, pour la deuxième année consécutive, j’ai même eu la chance de pouvoir me plonger dans cette lecture tant désirée quelques semaines avant sa parution, tout en respectant mes principes : Me procurer MON exemplaire dès sa sortie en librairie.
J’ai découvert l’inénarrable plume d’Amélie avec “Stupeur et tremblements“. J’étais alors une toute jeune lycéenne et pourtant je sais qu’un indicible lien s’est noué entre elle et moi dès cet instant. Depuis j’ai dévoré toute sa bibliographie et j’attends chaque nouveau roman avec une douce fébrilité, curieuse de savoir dans quelle fantasque aventure mon autrice préférée veut et va m’entraîner. Mais avec ses derniers titres, j’ai le sentiment de retrouver une écriture plus personnelle, des histoires plus confidentielles, une écrivaine plus intime. Celle-là même qui m’a fait vibrer avec le roman lui ayant valu le Grand Prix du Roman de l’Académie Française. Elle a côtoyé Jésus dans “Soif“, rappelé son père dans “Le Premier Sang“, dévoilé son indéfectible sororité avec Juliette dans “Le Livre des Sœurs“. Aujourd’hui c’est Amélie qui nous conte Amélie. Avec pudeur et sincérité, avec splendeur et authenticité.
Amélie maîtrise l’art du “roman autobiographique” comme personne. Tout en nous confiant son incommensurable amour pour les oiseaux qui lui servent de totem comme de modèle depuis sa plus tendre enfance, Amélie nous retrace les grandes lignes de son existence : Ses interrogations, ses révélations, ses épreuves, ses défis, ses blessures, ses faiblesses, ses avancées, ses réussites. Un parcours semé d’embûches dont elle a su s’accommoder, dont elle a su faire une force grâce à une résilience hors norme, dont elle a su tirer les leçons et plus encore le positif en toute circonstance. Parce qu’Amélie a su prendre son envol. Parce que “Ecrire, c’est voler”. Parce que “tomber, c’est mourir”. Un envol qu’elle transcende à travers l’écriture tant elle se reconnaît dans les propos de Rilke : “Quand Rilke dit que l’écriture doit être une question de vie ou de mort, je n’y vois aucune métaphore”. C’est sans aucun doute la raison pour laquelle ce texte est aussi beau, aussi sensible, aussi vivant, aussi vibrant d’émotions. De pays en pays, d’oiseau en oiseau, la romancière forge son expérience comme son plumage et s’attelle à la tâche, avec volupté, sans jamais rechigner. En résulte cet ouvrage très inspirant, très enrichissant, dans lequel j’ai noté tant de citations que je l’ai presque recopié. La plus belle ? “Le paroxysme de l’amour, c’est de se poser sur l’épaule de l’autre”.
En bref, Amélie Nothomb est une fascinante conductrice des lettres et des âmes qui n’a pas dit son dernier mot. Et c’est tant mieux !