Mes amis, c’est avec les yeux encore remplis d’étoiles que je vous retrouve ce jour, un indélébile sourire gravé sur mon visage, souvenirs de ces ultimes rencontres dont j’ai raffolé toute l’année… La magie des salons laissant place à celle de Noël et au plaisir d’offrir les livres de mes chouchous pour l’occasion, espérons à présent que le blues dont je fus la consentante victime après la Foire de Brive ne me gagne pas de nouveau…
Et parce que l’un de mes remèdes préférés reste immanquablement mes petites interviews chéries, c’est pour l’une d’elles que je vous retrouve avec grand plaisir aujourd’hui ! J’aime les salons bien sûr, mais j’aime plus largement l’échange avec les auteurs et toutes les personnes intervenant dans le monde du livre, toujours enchantée de connaître quelles lectures et quel lecteur se cache derrière chacun d’eux…
Et tandis que nous attaquons la dernière ligne droite vers la fin de l’année, mon indélébile sourire ne cesse de s’élargir en pensant à la personne que je m’apprête à vous présenter… C’était en juillet 2016 – Mazette, c’est déjà si loin ?! – que je découvrais, un peu par hasard grâce au #JeudiAutoEdition, la plume particulièrement émouvante de cette jeune et sympathique auteure, en me plongeant dans la lecture d’un très court roman intitulé “Puisque tu pars“. La rencontre littéraire eut lieu, et c’est avec impatience que j’attendais de pouvoir renouveler l’expérience. Si l’auteure exauçait enfin mes vœux en publiant “Le Fou de Layla” en juin 2017, d’ailleurs finaliste du concours Amazon des Plumes francophones, ma PAL n’était pas aussi compréhensive, me narguant outrageusement du haut de ses livres et ne m’offrant cette lecture que six mois plus tard… Mieux vaut tard que jamais vous dirais-je pour une seconde rencontre encore plus belle, si belle que je vous la propose actuellement pour mon concours de Noël !
Il me paraissait dès lors inconcevable de ne pas compléter l’expérience par un petit article de ma rubrique chérie, raison pour laquelle je ne tardais pas à contacter Nadia – puisque c’est d’elle dont il s’agit, mais vous l’avez sans doute reconnue depuis !- pour lui proposer de se prêter au petit jeu de mes questions indiscrètes, ce à quoi elle me répondait un oui franc et sincère, ce qui a tout pour me plaire, me ravir et m’emplir de reconnaissance éternelle !
Trêve de bavardages, je ne vous fais pas languir plus longtemps et vous laisse donc découvrir ses réponses… Bonne lecture !
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Bonjour Aurélie, et tout d’abord, merci de me donner l’opportunité de me présenter aux lecteurs de ton merveilleux blog. Je m’appelle Nadia, je suis marocaine d’origine, parisienne de naissance et je vis à Londres avec ma petite famille.
J’exerce un métier aux antipodes de l’écriture et du monde littéraire, alors les livres que je lis ou que j’écris sont mon jardin secret et ma bulle d’oxygène, dans un quotidien bien rempli.
Petite ou grosse lectrice ? Quelle place tient la lecture dans ta vie ?
Grosse lectrice depuis toujours. Avant même de savoir lire, je me rappelle, étant petite, avoir accompagné mon grand frère au Bibliobus qui faisait la tournée des écoles primaires de notre ville. C’était pour moi un lieu magique et je manipulais, fascinée, les ouvrages qui étaient alors, encore hélas, hors de ma portée…
Quand j’ai enfin eu la chance de pouvoir lire, j’ai pris l’habitude de dévorer les livres : bibliothèque rose, verte, classique, tout y passait. N’étant jamais rassasiée, j’étais constamment à la bibliothèque municipale pour renouveler mon stock et être certaine de ne jamais manquer de lectures.
Plus tard, le manque de temps a occasionné de la frustration, mais j’ai récemment renoué avec mon rythme d’antan, même si je dois à présent partager mon temps de lecture avec l’écriture. Je suis malheureusement incapable de lire quand j’entre en période d’écriture, mais en même temps, pour écrire j’ai besoin de lire. C’est l’équation impossible à laquelle je suis à présent confrontée…
Quel a été ton premier coup de cœur littéraire ? Et le dernier ?
Il y en a eu tant… Mais si je cite ceux qui me viennent en premier, je dirais la claque que fut ma découverte du “Journal d’Anne Franck“. Il y a incontestablement eu un avant et un après cette lecture dans ma vie…
Il y a eu aussi la découverte, en classe de 6ème, du merveilleux “Mon bel oranger” de José Mauro de Vasconcelos et son inoubliable zézé, qui est toujours quelque part dans mon cœur. Comme tous les personnages qui marquent, ils “vivent”, je crois, en chaque lecteur.
Mes coups de cœur littéraires sont toujours liés à l’émotion que leur lecture a suscitée en moi, et c’est pour cela que la lecture est aussi indispensable dans ma vie.
Pour mon dernier coup de cœur, je citerai les ouvrages du cycle du “Cimetière des livres oubliés” de Carlos Ruiz Zafón qui m’ont particulièrement plu et impressionnée. Chaque personnage de ces livres a un rapport passionné et passionnel à la littérature et à l’objet livre, ce qui ne pouvait que résonner en moi.
Y a-t-il un livre/auteur qui t’a poussée à écrire ? Quel a été ton déclic ?
Tous les auteurs qui m’ont touchée, et qui continuent de me toucher, sont en quelque sorte des mentors. Quand je tourne les pages d’une histoire qui me bouleverse, je comprends pourquoi il y a des “grands” livres. Cette sensation de toucher du doigt le vrai, le sublime, l’authentique, celui qui transcende les lieux, les langues et les époques… C’est très impressionnant et ça peut aussi être bloquant, car on peut se remettre en question et se demander à quoi bon écrire quand de tels auteurs et de tels livres existent…
J’ai toujours écrit, depuis toute petite, des journaux intimes, des centaines de lettres et des ébauches d’histoires. Pourtant, l’envie d’écrire était en sommeil ces derniers temps. Puis il y a trois ans, un soir de janvier, elle s’est imposée à moi, impérative et irrépressible… Et depuis je ne peux plus m’arrêter…
Quel livre aurais-tu rêvé d’écrire ?
Un livre est tellement ancré et lié à son auteur et son imaginaire qu’il me serait difficile de choisir de m’en approprier un. Ce qui est certain, c’est que je rêve d’écrire des livres qui touchent le lecteur de la même manière que certains livres m’ont touchée et continuent de vivre en moi.
Quand un lecteur me dit avoir ri, pleuré, voyagé ou même été en colère en me lisant, cela dépasse mes rêves les plus fous. Je suis émue, bouleversée et tellement heureuse. Cet échange privilégié avec les lecteurs est tellement gratifiant et enrichissant que j’en suis éternellement reconnaissante.
Si tu devais comparer ta vie à un roman, lequel serait-ce ?
Difficile de choisir… Je dirais un de ces ouvrages qu’on lisait enfant, “Un livre dont vous êtes le héros“.
A chaque chapitre de la vie comme de ces romans, on a la possibilité de choisir une direction, une destination et, selon ses décisions, l’histoire prend une autre tournure, vous fait vivre d’autres rebondissements, avec toujours la multiplicité des possibilités et la liberté du choix, sans cesse renouvelée.
Quel est ton livre de chevet ? Et celui qui cale ta bibliothèque ?
Sur ma table de chevet, j’ai un livre avec des citations en calligraphie arabe du Prophète de Khalil Gibran. Dernièrement, j’y ajouterais bien aussi “La puissance de la Joie” de Frédéric Lenoir ou encore “Soufi mon amour” d’Elif Shafak. Ça me forcerait à les relire et à me rappeler ce que le quotidien me fait parfois oublier ou occulter.
Je n’ai pas de livre qui cale ma bibliothèque, je les respecte trop pour cela, même si, parfois, rarement, je les abandonne en milieu de lecture. Je me dis que la rencontre n’a tout simplement pas eu lieu, mais qu’il comblera certainement un autre lecteur.
Que nous prépares-tu pour ton prochain roman ?
Beaucoup de projets se bousculent actuellement dans ma tête. Il y a une histoire d’amour qui a pour cadre la banlieue parisienne, qui commence à m’obséder et que j’ai très envie de raconter.
Puis, il y a un projet de longue haleine et que j’ai de longue date dans mes cartons, mais que je ne veux absolument pas bâcler. Il s’agit du récit de la vie d’une femme extraordinaire et qui compte énormément pour moi : ma Grand-Mère.
Un petit mot pour la fin ?
Merci !
Voilà donc quelle lectrice se cache derrière cette formidable auteure dont les réponses transpirent de cette même finesse, de cette même sensibilité que chaque page née de sa plume. Il y a, pour ma part, bien longtemps que j’ai dépassé, et de loin, ses rêves les plus fous, tant son talent a toujours su me captiver et me toucher. Aussi je suis ravie d’avoir pu vous la présenter autrement, au travers de ces quelques confidences littéraires qu’elle a bien voulu me dévoiler depuis l’autre côté de la Manche, je l’en remercie d’ailleurs très chaleureusement.
N’hésitez pas vous aussi à succomber à la tentation comme à la curiosité pour vous plonger dans la lecture d’un des romans de Nadia, laquelle saura inévitablement vous faire fondre par la simple magie de son talent. “Puisque tu pars” et “Le fou de Layla” vous tendent désormais les bras pour être lus et vécus ! Et si vous souhaitez plus d’informations, n’hésitez pas à venir découvrir mes chroniques concernant ces deux romans juste ici :