Un court roman d’une douloureuse beauté : “Le ciel par-dessus le toit” de Natacha Appanah, paru ce 22 août aux éditions Gallimard.
Le pitch : A 17 ans, Loup se retrouve incarcéré en maison d’arrêt… Lui, qui vit avec sa mère Phénix, voulait seulement rejoindre sa sœur Paloma qui lui manque tant… Alors il a pris le volant sans avoir le permis, a provoqué un accident… Un malheureux concours de circonstances qui a le triste mérite de faire renouer mère et fille pour le bien de la famille… Une famille éclatée suite à une trop grande succession d’accidents de la vie dont se souvient Phénix, qui n’a pas toujours été ainsi…
Si je connais l’auteure de nom, jamais encore je n’avais eu l’occasion de découvrir sa bibliographie… Cette rentrée littéraire m’a permis d’y remédier avec ce nouveau titre tiré d’un poème de Verlaine… Duquel transpire la même poésie…
Au travers de cette famille abîmée et à partir d’un événement d’une dramatique banalité, l’auteure analyse les liens qui en unit et désunit les membres au gré de leurs expériences, de leur passé, de leurs relations, de leur histoire. En résulte cette émouvante intrigue construite avec beaucoup d’intelligence et de subtilité, nous invitant nous-mêmes à cette réflexion concernant l’incidence familiale sur nos comportements, réactions, agissements et autres actes.
Si ce texte est très court, l’auteur a pris soin d’y mettre l’essentiel mais surtout d’étoffer chacun de ses personnages d’une personnalité complexe, à la fois pleine de rudesse et de finesse, pour leur donner une émouvante crédibilité.
Et comme pour répondre à ce titre de Verlaine qui couronne si bien ce sombre texte, la plume de l’auteure est lumineuse, empreinte de poésie, son style est parfois brut, parfois doux mais toujours efficace.
En bref, on regrettera seulement que ce livre soit si court, mais il n’en demeure pas moins lumineusement sombre, brutalement poétique, cruellement touchant…
Une autrice que j'aime beaucoup et que je suis depuis plusieurs années. Je te conseille son précédent roman : Tropique de la violence.