Mes petits Bookinautes adorés… Si le mois de mai n’aura pas été des plus ensoleillés, il nous aura au moins permis de lire grâce à ses nombreux jours fériés ! Ce sont d’ailleurs ces derniers qui m’ont inspiré le thème qui nous a occupés pour la dernière session du Club de Lecture, à savoir :
En ce joli mois de mai, profitons des ponts pour lire un pavé !
Et à mois exceptionnel… Aventure exceptionnelle ! Parce que plus on est de passionnés, plus on se plaît à bouquiner, c’est à 22 lecteurs, oui 22 LECTEURS, que nous avons participé autour de ce thème ! En compagnie de quels titres ? A vous de le découvrir ci-dessous grâce à notre bilan : Bonne lecture !
L’idée lecture de Camille :
Dans la brume écarlate – Nicolas Lebel (Marabout – BlackLab / Livre de Poche)
« Il n’y eut pas un bruit dans la rue désolée, dans la ville morte, et pourtant elle sut que quelqu’un, quelque chose était là, qui l’épiait, vorace et concupiscent, avide, alors son cœur détona et elle se mit à courir, son haleine se mêlant à la brume épaisse qui accrochait son corps, ses vêtements, ses cheveux, qui collait à sa vie, la freinait, l’empêchait de fuir ce cauchemar éveillé. Elle hurla dans sa course impossible car quelqu’un, quelque chose était là qui la talonnait, s’enivrait de sa terreur, en voulait à sa vie. »
Paris, XIIème arrondissement. Une étudiante disparaît. À travers la ville engluée dans une brume épaisse, le capitaine Mehrlicht et son équipe mènent une course contre la montre pour retrouver celui qui sème derrière lui des cadavres exsangues.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’ai choisi cette lecture, déjà parce que Nicolas Lebel est un auteur que j’affectionne particulièrement. Puis ce livre était dans ma PAL depuis trop longtemps, et il réunit les conditions de 400 pages nécessaires à ce « pavé » de lecture pour Mai !
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
C’est avec un plaisir non dissimulé que je me suis plongée dans les aventures de ce trio de chic et de choc. Effectivement, Daniel Mehrlicht et ses acolytes ne sont pas loin d’être mes enquêteurs préférés. Grâce à qui ? A cet auteur de génie qu’est Nicolas Lebel ! Ici, encore une fois, dans ce véritable page turner, Nicolas Lebel mêle avec brio une idée de la justice dérangeante et controversée, à travers des thèmes variés et, pour certains, encore malheureusement d’actualité. Nous suivons l’enquête du Capitaine Mehrlicht sur fond de crise migratoire, de mythologie et sombre histoire roumaine. Cette dernière phase est recherchée, argumentée et nous mène à nous poser les questions suivantes… Apprend-on de ses erreurs, même si l’histoire tend à se répéter ? La fin justifie-t-elle les moyens ?
L’idée lecture de Sarah :
L’homme-feu – Joe Hill (JC Lattès / Livre de Poche)
Personne ne sait exactement quand et où tout a commencé. Sur le corps des individus contaminés apparaissent des tatouages mordorés qui s’embrasent, causant la mort par combustion. Boston, Detroit, Seattle ont déjà basculé dans le chaos. Il n’existe aucun antidote. Lorsque Harper, infirmière dévouée et bienveillante, découvre les premières marques sombres sur sa peau, elle vient d’apprendre qu’elle est enceinte. Paniqué, son mari fuit.
Dans un monde en ruine, où de petites communautés se forment et des milices traquent les malades pour les exterminer, Harper est secourue par un homme capable de contrôler ce feu intérieur. Mais l’infirmière ne dispose que de peu de temps pour percer le secret de l’homme-feu, avant qu’elle et son enfant ne soient réduits en cendres…
Dans cette fable pré-apocalyptique vertigineuse, Joe Hill explore la part obscure de l’homme et sa formidable puissance de vie.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Quand le thème du mois a pour objectif de lire un pavé, forcément je commence à ausculter mon EAL (Everest à Lire) et je choisis une brique digne de ce nom, celle qui me fera éprouver la satisfaction du devoir accompli une fois la lecture finie. Avec ses 992 pages dans mon édition poche, « L’homme-feu » cochait toutes les cases, qu’il s’agisse de l’exigence de notre rédactrice concernant le volume de l’ouvrage que les miennes !
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
J’ai réellement trouvé mon compte dans ce roman post-apocalyptique mâtiné de fantastique. Ce que j’ai apprécié par-dessus tout, c’est que 90% du roman se déroule au sein d’une communauté retranchée, dont l’auteur dévoile tous les mécanismes. Alors en 992 pages on a certes le temps d’installer une ambiance et de poser des personnages, mais là où Joe Hill est très fort (à l’instar de son célèbre père, Stephen King), c’est qu’il met en place, non seulement tout une galerie de personnages aux caractéristiques distinctives, mais qu’il prend également le temps de les faire évoluer et interagir entre eux, jusqu’à ce que chacun d’eux nous devienne aussi familier que s’il faisait partie de notre famille. Pour le meilleur et pour le pire, de la plus petite mesquinerie à l’héroïsme le plus grandiose, rien n’échappe à la plume de l’auteur qui délivre ici une formidable histoire d’humanité.
L’idée lecture d’Elodie :
Et chaque fois, mourir un peu – Karine Giebel (Récamier)
Monter au front sans arme ni gilet pare-balles. Soigner les autres au péril de sa vie. Se sentir utile en ce monde.
De Sarajevo à Gaza, en passant par Grozny, la Colombie ou l’Afghanistan, Grégory se rend au chevet des sacrifiés sous l’égide de la Croix-Rouge internationale. Chaque victime sauvée est une victoire sur la folie des hommes. Chaque vie épargnée donne un sens à la sienne. Peu importe les cicatrices et les plaies invisibles que lui laisse chaque conflit.
Poussé par l’adrénaline, par un courage hors du commun et par l’envie de sauver ceux que le monde oublie, Grégory prend de plus en plus de risques.
Jusqu’au risque de trop. Jusqu’au drame…
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Pour mai, il fallait un pavé… Et pour cela, rien de tel qu’un bon roman de Karine Giebel ! Je l’apprécie depuis plusieurs années maintenant, sa plume, ses personnages forts et ses livres dont on ressort rarement indemne…
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Une fois de plus, c’est un coup de cœur. On y découvre Grégory, infirmier dans l’humanitaire à travers des missions toutes plus dures les unes que les autres. Il côtoie, la guerre, la misère et la folie des hommes. Grégory ne ressortira pas intact de ses missions, lui qui aimerait sauver davantage d’êtres humains, mais qui est confronté au terrible choix de qui vit et qui meurt au quotidien. Âmes sensibles, prévoyez les mouchoirs !
L’idée lecture de Geneviève :
Usual Victimes – Gilles Vincent (Au Diable Vauvert / Les Poches du Diable)
À Tarbes, quatre femmes sont retrouvées mortes dans les locaux de Titania, multinationale du commerce en ligne.
Le capitaine Delbard, la lieutenante Rucher et le jeune stagiaire autiste Brindille, chargés de mener cette enquête, ne peuvent deviner le déchaînement dévastateur qui les attend. Une tempête qui balaie les vies et fait sombrer les existences.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’ai choisi ce livre pour le titre, petit clin d’œil au film « Usual suspects » que j’avais adoré lors de sa sortie. En plus, il fait plus de 400 pages au format broché, et le mois de mai n’est-il pas celui du cinéma avec le Festival de Cannes ?
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
C’est la première fois que je lis cet auteur, et ce ne sera pas la dernière.
Nous faisons connaissance avec une équipe de policiers, Martin Delbard, Clémentine Rucher et Stéphane Brindille, jeune stagiaire féru de films américains, qui doit intervenir à la suite des suicides de salariées chez Titania. L’auteur nous raconte l’enquête menée tambour battant avec, en toile de fond, une entreprise de e-commerce et le dark web.J’ai aimé les personnages attachants, l’écriture fluide et les chapitres courts.
C’est donc un thriller captivant qui vous tient en haleine. Un page turner que l’on ne peut pas lâcher, et que je vous conseille de glisser dans vos valises pour vos prochaines vacances.
L’idée lecture de Margaux :
La Guilde des Ombres – Tome 1 : Le Don de Mort – Anna Triss (Plume Blanche / Pocket)
Dark Fantasy, une héroïne rebelle et badass : une entrée fracassante dans l’Imaginaire !
« Nous sommes tous destinés au baiser de la Mort. Seuls les dieux sont immortels. »
La Guilde des Ombres règne sur les rues misérables de Clepsydre, alias la Cité des Vices. Ces assassins elfides sont les bras armés de la déesse de la Mort depuis cinq siècles. Pour accomplir leur œuvre ténébreuse, ils se servent de leurs lames affûtées ainsi que de leurs Dons surnaturels. En ce jour, la Guilde des Ombres accueille une nouvelle recrue dans ses souterrains. Pour la première fois de l’histoire de Terreflamme, une enfant humaine est pressentie pour devenir une Ombre. Si elle échoue à embrasser cette voie, la Mort viendra réclamer son dû.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
En termes de pavé, il faut dire que le genre de la fantasy ne fait pas dans la dentelle. Ça tombait bien, puisque la saga « la Guilde des Ombres » – dont les quatre premiers tomes ont été tout nouvellement réédités chez Pocket – me faisait de l’œil depuis longtemps. Chaque tome fait environ 850 pages, donc mon choix s’est porté tout naturellement sur le premier volet de la saga. J’ai également choisi ce roman parce qu’il s’agit d’une saga fantasy écrite par une autrice francophone, ce qui est assez rare pour ce genre littéraire.
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
J’ai beaucoup aimé cette lecture. On entre très facilement dans l’univers. Panama, le personnage principal, est une héroïne complexe et attachante. Dans le premier tome, on suit son évolution de sa sortie de l’orphelinat jusqu’à sa formation d’assassin au sein de la ligue. Le roman est bourré de rebondissements et de scènes d’action, c’est très haletant. J’ai cependant été un peu moins conquise par l’histoire d’amour assez problématique avec un autre personnage (ils ont quand même 200 ans d’écart…) mais j’en suis actuellement au 3ème tome, et l’autrice prouve au fur et à mesure de la lecture qu’elle ne nous propose pas une énième romance problématique digne des années 2000, mais apporte une véritable justification scénaristique de ce choix. Même si l’histoire est vraiment géniale, je reste quand même un brin perplexe sur l’usage parfois un peu outrancière des descriptions concernant les scènes olé olé…
L’idée lecture de Virginie :
Faites-les lire ! – Michel Desmurget (Seuil)
La lecture pour le plaisir est un antidote majeur à l’émergence du « crétin digital ». Des centaines d’études montrent le bénéfice massif de cette pratique sur le langage, la culture générale, la créativité, l’attention, les capacités de rédaction, les facultés d’expression orale, la compréhension d’autrui et de soi-même, ou encore l’empathie, avec, in fine, un impact considérable sur la réussite scolaire et professionnelle. Aucun autre loisir n’offre un éventail de bienfaits aussi large. À travers la lecture, l’enfant nourrit les trois piliers fondamentaux de son humanité : aptitudes intellectuelles, compétences émotionnelles et habiletés sociales. La lecture est tout bonnement irremplaçable.
Michel Desmurget montre que nos enfants lisent de moins en moins, rejette l’idée qu’un écolier sait lire quand il sait déchiffrer et rappelle que lire c’est comprendre. Enfin, tout en reconnaissant l’importance de l’école, il souligne le rôle essentiel du milieu familial pour susciter puis entretenir le goût de la lecture chez l’enfant.
Ce premier ouvrage de synthèse grand public livre des informations capitales, pour les parents notamment, sans jamais les culpabiliser. Passionnant et puissamment salutaire !
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
En ce mois de mai nous devions lire un pavé, alors quoi de mieux que de choisir un pavé qui parle de livres et de lecture ! Comme je suis lectrice et mère de deux enfants, le sujet ne pouvait que me passionner.
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Cet essai est très enrichissant et passionnant. Michel Desmurget nous informe sur le déclin de la fréquence de lecture de nos chères têtes blondes, il nous rappelle à quel point la lecture est importante et primordiale dans le développement linguistique, socio émotionnel et intellectuel.
L’auteur nous fait prendre conscience que la lecture quotidienne joue un rôle essentiel dans la réussite scolaire de nos enfants. Le sujet est bien trop important pour qu’il soit ignoré alors : à vos livres !
L’idée lecture d’Aurore F. :
… Jeux de vilains – Yves Laurent (Autoédition)
« Après un dernier signe de la main, il s’empara de son briquet et enflamma la mèche. Le feu se propagea inexorablement vers le véhicule dans lequel le futur grand brûlé, s’agitant comme un fou, venait de se déboîter les poignets en tentant de se libérer.
Le tueur attendit que la torche humaine cesse de hurler avant de quitter les lieux, satisfait, le sourire aux lèvres. »
Alors que leur premier roman « Jeux de mains… » a été primé par la librairie bruxelloise Mot Passant, Yves Vandeberg et Laurent Vranjes reviennent avec « … Jeux de vilains » pour clore l’enquête de l’inspecteur Corduno.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’ai choisi ce livre car j’ai beaucoup aimé le premier tome, « Jeux de mains », il respecte les critères du Club de ce mois et j’avais envie de connaître la suite de cette histoire.
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Ce second tome attaque direct et sera riche en morts et en hémoglobine ! Le duo belge ne va pas non plus hésiter à malmener ses personnages dans ce second opus. « Jeux de mains » avait déjà bien fragilisé David et son équipe, ici ils sont devenus la cible du tueur.
On est happé dans cette histoire, aux côtés des personnes avec lesquels on partage les drames mais aussi les espoirs quand une piste semble pointer son nez !
On est tenu en haleine jusqu’au bout de cette intrigue, dans laquelle on compte les morts. Une excellente suite !
L’idée lecture de Nelly :
Les poupées – Alexis Laipsker (Michel Lafon / Pocket)
Un duo de flics atypique à la poursuite d’un serial killer aux identités multiples.
Sous le soleil de Provence, un reflet accroche le regard : pourquoi ce cadenas flambant neuf posé sur une chapelle abandonnée, en pleine garrigue ? De plus près, c’est l’odeur qui prend à la gorge, puis une nuée de mouches qui annonce la couleur. Six morts. Un carnage. Pour le commissaire Venturi, en délicatesse avec l’IGPN, ce n’est pas le moment de jouer au ” cow-boy “, comme on l’appelle. L’assistance d’une jeune criminologue, Olivia Montalvert, ne sera pas de trop. D’autant qu’à en juger par l’état des cadavres, déguisés, perruqués, le malade qui a commis ces crimes aime jouer à la poupée. Et ne demande qu’à recommencer…
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Je profite de ce joli mois de mai pour lire « Les poupées » et ses 426 pages ! Il était temps pour moi de découvrir la plume d’Alexis Laipsker après en avoir tant entendu parler.
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
J’ai Quel page-turner ! J’ai dévoré cet ouvrage en deux jours, il est très efficace et bien ficelé. La conclusion est une sacrée réussite.
Je me suis attachée au duo d’enquêteurs : le commissaire Victor Venturi, surnommé Le cowboy, qui a quelques soucis avec l’IGPN et une jeune psy, Olivia Montalvert, qui ne s’en laisse pas imposer.
Ils vont enquêter sur les six cadavres retrouvés dans une chapelle abandonnée, les corps ont été modifiés et ne sont pas tous dans le même état de décomposition…
L’idée lecture d’Aurore J. :
L’homme qui a vu l’homme – Marin Ledun (Ombres Noires / J’ai lu)
La tempête Klaus vient de s’abattre sur la façade atlantique. Les rumeurs autour de la disparition d’un militant basque, Jokin Sasko, enflent. Iban Urtiz, reporter, comprend que cette affaire n’est pas un cas isolé. La jeune Eztia, sœur du disparu, lui ouvre les portes d’un monde de mensonges et de trahisons. Tandis que deux tueurs tentent d’étouffer la vérité, la vie d’Iban bascule dans une guerre sans pitié qui ne dit pas son nom.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Pour une fois, j’avais l’embarras du choix dans ma PAL afin de répondre au thème du mois de mai. J’ai finalement choisi « L’homme qui a vu l’homme » de Marin Ledun, parce que j’avais envie de lire un polar.
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Ce roman est librement inspiré d’une histoire vraie : un militant de l’ETA porté disparu en avril 2009. Je n’ai pris connaissance des détails de cette histoire vraie qu’après ma lecture, et je pense que j’ai bien fait. J’ai rapidement été happée par les enquêtes conjointes des différents protagonistes, que j’ai pourtant trouvés antipathiques. L’atmosphère est pesante. Chaque pas est source de dangers. Tous les ingrédients d’un bon polar sont réunis.
L’idée lecture de Nathalie :
L’influenceur – Patrick Bauwen (Albin Michel)
On lui avait promis la célébrité… Elle va découvrir la peur.
Lisa, assistante médicale et chroniqueuse littéraire à ses heures perdues, sera bientôt la star des réseaux sociaux. À condition de faire exactement ce qu’on lui demande. Ascension fulgurante ou engrenage mortel ?
De Paris à Dubaï, un suspense implacable dans l’univers des influenceurs, ses illusions et ses ténèbres. Après les dérives de la télé-réalité dans L’Œil de Caine, prix Polar du Livre de Poche, Patrick Bauwen révèle crument l’envers du décor des réseaux sociaux. Une plongée au cœur de la manipulation.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Ce titre est sorti assez récemment et, pour lui éviter un long séjour dans la case « PAL », lorsque j’ai vu qu’il répondait aux critères du mois, je n’ai pas hésité ! J’aime beaucoup l’auteur, et le thème de base me parlait beaucoup : une jeune femme qui aime parler sans prétention de livres sur Instagram voit sa vie bouleversée, dès le moment où une professionnelle prend en charge sa visibilité. L’objectif de base (échanger) est le même que le mien, que le nôtre… Je voulais voir comment l’auteur allait explorer les dérives possibles car, s’il faut admettre que tout n’est pas toujours rose sur les réseaux sociaux, la communauté #booksta me semble quand même relativement protégée et saine !
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
J’aime beaucoup l’auteur, sa plume, son humour, sa façon de distiller quelques infos liées à son expérience de terrain dans ses lignes. Bon, ça partait déjà pas mal, n’est-ce pas ? Ajoutons à cela une intrigue originale, des personnages très sympathiques et un vrai dynamisme dans la narration, et on détient tous les ingrédients pour passer un bon moment ! Certes, je n’ai pas forcément adhéré à tout. Par exemple, je suis présente sur les réseaux sociaux seulement pour parler de bouquins, dès lors, des interactions, même au départ de mes prescripteurs préférés, avec des stars de l’influence ou de la téléréalité ne m’intéresseraient absolument pas, et j’ai du mal à imaginer que cela puisse présenter un intérêt quelconque. Mais je ne peux pas parler à la place des fans de ces différentes personnalités et, ce qui compte, c’est que l’ensemble se tienne pour nous proposer un excellent divertissement !
L’idée lecture d’Iris :
Du côté sauvage – Tiffany McDaniel (Gallmeister)
Arc et Daffy sont jumelles, nées à une minute d’intervalle. Unies par leurs indomptables chevelures rousses, les récits de leur grand-mère et une imagination fertile, les deux sœurs sont inséparables. Ensemble, elles fuient un quotidien sordide en plongeant dans un monde imaginaire. Pourtant, irrémédiablement engluées dans les ténèbres familiales, elles ne peuvent échapper aux fantômes qui les hantent. Devenue adulte, Arc lutte toujours avec ses souvenirs lorsqu’on découvre le corps d’une femme noyée dans la rivière. Bientôt, les cadavres s’accumulent. Alors que ses amies disparaissent autour d’elle, Arc se rend peu à peu à l’évidence : tenir la promesse qu’elle a faite à Daffy de les protéger des puissants remous du “côté sauvage” de l’existence s’avère impossible.
Le nouveau chef-d’œuvre élégiaque de Tiffany McDaniel est une ode à toutes celles qui ont disparu ou perdu un être cher, qui transcende par une plume virtuose et lumineuse.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’ai choisi ce livre pour deux raisons : Tout d’abord parce qu’il est dans le thème puisqu’il fait plus de 700 pages en grand format. On peut donc dire qu’il s’agit d’un beau pavé. Ensuite parce que j’adore la plume de cette autrice depuis que je l’ai découverte avec « Betty », et que je ne pouvais pas le laisser plus longtemps dans ma PAL.
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
L’univers de Tiffany McDaniel est empreint d’une nette dualité entre noirceur et lumière, et celle-ci éclate au grand jour avec ce troisième roman. Le côté sauvage et le beau côté, incarnés par les jumelles Arc et Daffy, qui sont une moitié de la même. Cette dichotomie imprègne chaque aspect de l’histoire, de la narration à la caractérisation des personnages.
Malgré la noirceur brutale des thèmes abordés – la pauvreté, la drogue, la brutalité et les meurtres de femmes retrouvées dans la rivière –, la plume poétique de l’autrice illumine le récit de couleurs vives et d’éclats de lumière. Cette écriture magistrale offre une lueur d’espoir, même dans les ténèbres les plus sombres.
La construction narrative sur deux temporalités annonce rapidement le destin tragique qui attend les sœurs et laisse peu de place à l’espoir. Pourtant, l’amour profond qui unit Arc et Daffy transcende les épreuves, offrant un répit dans un monde marqué par la cruauté. Tout comme la sororité très présente dans le roman (je pense à la scène du baptême qui est d’une beauté touchante).
Une femme en particulier porte en elle toute la lumière du récit : Mamie Milkweed. Seule étoile lumineuse dans ce ciel sombre, elle émerge comme une figure d’espoir et de sagesse qui guide les jumelles à travers les ténèbres. Elle leur permet de voir le beau côté à travers le côté sauvage…
Ce roman est inspiré d’un fait divers qui a eu lieu aux États-Unis et connu sous le nom de « Chillicothe Six ». L’autrice ne va pas tenter d’élucider l’affaire, mais va rendre un hommage bouleversant à la féminité, à ces six femmes disparues dans la plus grande indifférence des forces de l’ordre. Des femmes écrasées par le monde des hommes.
C’est surtout la plume envoûtante de l’autrice qui porte ce roman. Elle transcende les mots et offre une expérience littéraire unique. Lire du Tiffany McDaniel, c’est embarquer pour un voyage comme nul autre, dans un univers qui ne ressemble à rien, que vous ayez déjà pu lire. Ses romans sont de la poésie, ils sont comme une douce brise sur un feu ardent.
Lire ses romans, c’est être transporté dans un univers où l’amour, le deuil, la douleur et la lumière se mêlent pour créer une symphonie inoubliable et riche en émotions. Tiffany McDaniel me rappelle pourquoi j’aime lire. Elle arrive à elle seule à réunir tous les ingrédients que je recherche dans un beau texte et à toucher mon âme et mon cœur. A elle seule, elle est toute la littérature. Et bien que ce roman ne soit pas mon préféré de l’autrice (« L’été où tout a fondu »), cela reste une œuvre remarquablement aboutie et inoubliable. Ne passez pas à côté de ce livre et de cette autrice !
L’idée lecture d’Aurore B. :
Les Extraordinaires – Julien Sandrel (Calmann Levy / Livre de Poche)
Dans l’entourage d’Anna, tout le monde le sait : à six ans, elle voulait être astronaute. Quarante ans plus tard, cependant, sa vie est loin des étoiles, arrêtée net par un très grand chagrin. Mais ses proches lui ont réservé une surprise : ils l’ont inscrite en secret au concours de l’Agence spatiale européenne, qui cherche ses futures recrues. Le piège affectueux est on ne peut mieux tendu : un jour, Anna a promis à son plus jeune fils, qui se battait contre une maladie grave, de tout faire pour réaliser ce rêve. Ne pouvant plus se défiler, elle se lance à corps perdu dans l’aventure. Elle sait bien que ses chances sont minces, mais, quand on est épaulée par un petit groupe de candidats décidés à s’entraider, rien n’est impossible…
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’adore les romans de Julien Sandrel, c’est un coup de cœur à chaque lecture, un attachement à ses personnages et une déchirure à chaque fin de livre. Mais, va savoir pourquoi, « Les Extraordinaires » patientait depuis des mois dans ma bibliothèque. Il était temps qu’il me livre son histoire et j’avoue qu’après quelques romans noirs bien tortueux, j’avais besoin d’une lecture plus lumineuse.
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Une fois de plus, Julien Sandrel décrit une aventure humaine qui nous touche en plein cœur. Des larmes de joie mais aussi de tristesse, des moments épiques, drôles, touchants, et une grande intrigue en fond. Tout cela rend la lecture de ce roman rythmée, dynamique, addictive. Avec une écriture sensible et toute en émotions, l’auteur nous livre un véritable page-turner. Alternant les points de vue de différents personnages, selon les nécessités de l’intrigue, « Les Extraordinaires » est un récit qui incite à croire en ses rêves.
L’idée lecture de Callie :
Les yeux de Mona – Thomas Schlesser (Albin Michel)
Cinquante-deux semaines : c’est le temps qu’il reste à Mona pour découvrir toute la beauté du monde. C’est le temps que s’est donné son grand-père, un homme érudit et fantasque, pour l’initier, chaque mercredi après l’école, à une oeuvre d’art, avant qu’elle ne perde, peut-être pour toujours, l’usage de ses yeux.
Ensemble, ils vont sillonner le Louvre, Orsay et Beaubourg. Ensemble, ils vont s’émerveiller, s’émouvoir, s’interroger, happés par le spectacle d’un tableau ou d’une sculpture. Empruntant les regards de Botticelli, Vermeer, Goya, Courbet, Claudel, Kahlo ou Basquiat, Mona découvre le pouvoir de l’art et apprend le don, le doute, la mélancolie ou la révolte, un précieux trésor que son grand-père souhaite inscrire en elle à jamais.
Grand roman d’initiation à l’art et à la vie, histoire d’une relation solaire entre une petite fille et son grand-père, Les Yeux de Mona connaît un destin fabuleux : traduit dans plus de vingt pays avant même sa parution en France, c’est un phénomène international.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Je vous propose de découvrir « Les yeux de Mona » de Thomas Schlesser, presque 500 pages en grand format, ou presque 17h d’écoute si, comme moi, vous choisissez la version audio. Une vraie visite au musée mais pas seulement…
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
C’est un joli roman dont les deux protagonistes sont attachants et incarnent une belle complicité intergénérationnelle. Un grand-père aimant se fait un devoir d’éduquer sa petite-fille à l’art avant que l’enfant perde définitivement la vue. Le secret partagé entre Mona et son Dadé les emmène chaque mercredi au musée. Du Louvre au Centre Pompidou en passant par le Musée d’Orsay, l’auteur nous fait découvrir ou redécouvrir cinquante-deux œuvres artistiques à travers les yeux naïfs de l’enfant et l’analyse spécialisée du grand-père.
Du mystère, du secret, de belles valeurs, de l’humour et de belles descriptions des cinquante-deux œuvres. J’ai vraiment passé un bon moment, une histoire que je recommande vivement.
L’idée lecture de Béatrice :
Le Cimetière de la Mer – Aslak Nore (Le Bruit du Monde / 10/18)
Les secrets d’une famille norvégienne fortunée, des héritiers machiavéliques : le nouveau maître du polar scandinave.
La matriarche d’une riche dynastie norvégienne se suicide sur le domaine familial. Elle laisse derrière elle le mystère d’un testament disparu et un manuscrit, seule trace d’un drame familial : une catastrophe maritime durant la deuxième guerre mondiale dans laquelle son mari et des centaines de personnes ont perdu la vie. Sa petite-fille se lance à la recherche de ce testament. Aidée par un journaliste, ancien agent des services du renseignement qui a ses propres motivations, elle se retrouve plongée dans le passé labyrinthique de la famille. Une histoire sombre et hantée de secrets, de trahisons et d’amours vouées à l’échec.
Le cimetière de la mer est une fresque sociale, une saga familiale et un drame sur le pouvoir et l’héritage inspiré à la fois des grands récits du XIXème siècle et des séries télévisées d’aujourd’hui.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’ai choisi ce livre pour deux raisons. D’abord parce que je venais de l’acheter dans un petit salon du livre organisé dans mon village d’enfance, en Provence. Ensuite, parce qu’il est présenté comme un parfait combo entre polar dit « scandinave » et saga familiale. Il avait donc tout pour m’attirer.
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Mais m’a -t-il plu ? Oui et non.
Quel est le lien entre le suicide d’une septuagénaire en Norvège, l’Etat Islamique aujourd’hui et la seconde guerre mondiale ? La famille Falck, d’accord. Mais encore ? Pour le découvrir, il faut lire « Le Cimetière de la mer », non pas le livre qu’on tient dans les mains, mais le manuscrit, écrit par Vera Lind, dont les pages sont insérées dans le roman. L’idée est originale. Mais le style de l’auteur m’a moins convaincue. Peut-être justement parce qu’il semble chercher tant son style d’écriture que son genre de roman. C’est dommage, mais je n’ai pas été emportée autant que je l’espérais.
L’idée lecture d’Ingrid :
Les chroniques de l’érable et du cerisier – Tome 1 : Le masque de Nô – Camille Monceaux (Gallimard Jeunesse)
Enfant abandonné, Ichirô est élevé comme un fils par un mystérieux samouraï qui lui enseigne la voie du sabre. Vivant reclus dans les montagnes, au cœur d’une nature sauvage, il grandit au rythme des saisons, entre une insouciance bienheureuse et un apprentissage qui exige persévérance et courage.
Mais par une nuit terrible, Ichirô voit sa vie basculer. Il doit tourner le dos à son enfance pour affronter le monde et son destin.
Héros sublimes, amitiés et trahisons, passion et vengeance… Le Masque de nô est le début d’une épopée éblouissante dans le Japon du XVIIe siècle et la révélation du talent de Camille Monceaux.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
416 pages d’un livre broché : défi du pavé relevé, mais j’aurai pu faire mieux je pense… Quoique maintenant que j’ai lu ce livre, il me reste les deux tomes suivants, respectivement de 432 et 448 pages !
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
On est plongé dans un Japon du XVIIème siècle et on suit l’histoire d’Ichiro, orphelin recueilli par un ancien samouraï, qui l’élève comme son fils et lui apprend la voix du sabre. Un jour, il est contraint de quitter sa maison natale nichée dans les montagnes et se retrouve vagabond, avec une seule idée en tête : venger la mort son père adoptif. Après de multiples mauvaises rencontres, il est recueilli par une famille et intègre un théâtre où il croise une mystérieuse jeune fille portant un masque.
Malgré une lecture facile et poétique, j’ai trouvé une différence de rythme entre les différentes parties du livre. Des passages m’ont émue, et ce fut l’occasion pour moi d’en apprendre plus sur cette civilisation : les samouraïs et les courtisanes, le théâtre nô et le kabuki, le mouvement antichrétien et la lutte politique entre le Shogun et l’héritier dont on a usurpé le pouvoir.
L’épilogue est haletant et finit de nous harponner. Nul doute que je lirai les deux tomes composant la suite !
L’idée lecture de Sandra :
Bigoudis et petites enquêtes – Tome 5 : Panique au Festival du Livre – Naëlle Charles (ArchiPoche)
Jocelyne Courtecuisse a une nouvelle lubie avec ses amies du club féminin : organiser un grand salon du livre en mai à Wahlbourg ! Ses filles, Léopoldine et Constance sont sceptiques. Elles acceptent malgré tout d’intégrer le comité organisateur pour soutenir leurs parents.
Au fil des réunions, des tensions apparaissent entre Constance et Agathe Meyer, la bibliothécaire de Wahlbourg et sœur du maire. Un soir, la querelle entre les deux femmes prend de telles proportions que Léopoldine jette l’éponge, épuisée par ce climat délétère.
Aussi, quand une semaine avant le festival, on retrouve le corps d’Agathe, tous les regards se tournent vers la cadette du clan Courtecuisse. N’a-t-elle pas menacé la victime devant témoins ?
De son côté, Quentin Delval se voit retirer l’enquête au profit de la police, en raison de ses liens avec les Courtecuisse. Il décide donc de mener ses propres investigations en parallèle et sollicite pour cela ses collègues et surtout sa complice préférée, Léopoldine.
Pour notre duo de choc, l’enjeu est double : prouver que les gendarmes sont les meilleurs – question d’honneur ! – et innocenter Constance qui fait figure de suspecte idéale. Il n’y a pas une seconde à perdre !
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
En ce mois de mai où le thème était de lire un pavé (clin d’œil à mai 68 ? ^^), j’ai choisi de lire le tome 5 des aventures de Léopoldine Courtecuisse (400 pages chez Archipoche). Ce qui me permet en plus d’être à jour dans cette série.
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
J’ai trouvé très bonne l’idée de situer l’action de cette enquête dans le milieu littéraire. Fréquentant les salons du livre, j’ai beaucoup ri de certaines situations.
Comme d’habitude, l’enquête est sympathique et bien menée. Les personnages sont toujours aussi attachants et farfelus.
Mon mois de mai ayant été un peu « rude » je dois bien avouer que ce livre m’a sorti de ma morosité car il est très divertissant.
Bien entendu, vous pouvez lire ce volume indépendamment des autres, même si je vous conseille de lire les volumes dans l’ordre afin de bien vous imprégner de la psychologie des personnages.
L’idée lecture d’Alice :
La neige ne tombe pas en hiver – Bruno Combes (Michel Lafon)
Trois jours, trois mois et toute une vie.
On peut partir à l’autre bout du monde. On peut imaginer qu’un quai de gare ou un hall d’aéroport sera le début d’une nouvelle vie. Oui, on peut ! Mais le plus beau des voyages, celui qui nous changera à jamais, c’est notre voyage intérieur.
Valentine s’élance dans un road-trip initiatique autour du monde après des études de psychologie. Si elle était prête pour l’aventure, elle ne s’attendait pas à se retrouver bloquée par une tempête de neige dans les Cévennes. Elle trouve refuge chez Constance, une libraire à la retraite qui a pour seule compagnie ses livres. Elles vont être réunies pendant trois jours dans un face-à-face troublant. Mais sa soif de découvertes oblige Valentine à poursuivre son voyage.
Et si elle avait déjà trouvé ce qu’elle part chercher si loin ?
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Bruno Combes fait partie de ces auteurs qui sont dans ma PAL, mais sans vraiment un titre défini. Je dois avouer que la nouvelle de son décès m’a bouleversée, surtout lorsque je savais que son livre devait sortir quelques jours plus tard. Il me fallait absolument le lire, je ne sais pour quelle raison. J’ai refusé de lire la 4ème de couverture : je me suis plongée dans l’inconnu, je ne voulais pas savoir, je voulais juste découvrir…
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Ce roman a été une incroyable lecture. Je l’ai dévoré tout en ne cessant de penser à son auteur. J’ai gardé certains passages qui résonnaient en moi… Tout en pensant à lui et à d’autres personnes qui m’ont quittée.
Ce livre est, selon moi, une ode à la vie. Il nous montre que chaque instant est important, que les jours, les mois passent vite et que la vie vaut la peine d’être vécue. L’histoire de vie de Constance qui, tantôt nous chagrine, tantôt nous questionne, tantôt nous intrigue… Le parcours de Valentine qui débute sa vie, semée d’embûches, la rencontre avec Julien qui vient tout bouleverser… Tout cela et plus encore m’ont amené à aimer ce roman que j’ai dévoré.
Au fur et à mesure de la lecture, à chaque début de chapitre, Bruno Combes nous pousse à la réflexion en nous proposant une pensée, une réflexion sur la vie et ses aléas. L’une d’entre elles m’a particulièrement émue aux larmes :
« Il faut aimer la vie à perdre haleine, ne jamais avoir peur de trop aimer, de trop le dire, de trop le répéter. Nous ne sommes que de passage sur cette terre, nous la quitterons sans rien emporter, alors à quoi bon hésiter, se retenir, se méfier, accumuler. La seule trace qui restera de nous, ce seront les souvenirs que nous laisserons, alors qu’ils soient sincères, doux et légers. Ne nous retenons pas : il faut pardonner, partager, rire, pleurer, aimer la vie ! »
A méditer…
L’idée lecture de Maud :
Norferville – Franck Thilliez (Fleuve Noir)
Dans l’univers hostile du Grand Nord, personne ne vous entend crier.
Détective et criminologue à Lyon, Teddy Schaffran apprend que le corps de sa fille a été découvert dans une ville minière très isolée du Grand Nord québécois, Norferville. Morgane a été sauvagement mutilée, abandonnée dans la neige non loin d’une réserve autochtone. Sans réfléchir, Teddy plaque tout pour se rendre sur place, bien décidé à comprendre ce qui s’est passé.
Là-bas, Léonie Rock, une flic métisse, est mise sur l’affaire. Elle est alors contrainte de renouer avec cet endroit coupé de tout où elle est née et où, adolescente, trois inconnus l’ont violée. Un retour vers son enfer, alors que les températures frôlent les -20°C.
Ensemble, ces deux êtres éprouvés par la vie vont se démener pour trouver des réponses malgré l’inhospitalité de la nature et des hommes.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Pour ce mois-ci, j’ai choisi « Norferville » de Franck Thilliez. C’est un chouette pavé mais finalement pas tant que ça, on n’a jamais assez de pages dans un Thilliez. Je suis toujours ravie de découvrir ses nouveaux romans, je les dévore et puis il faut attendre le prochain ! Quel drame ! Merci pour ce thème qui m’a permis de lire ce magnifique roman. Je n’aurais pas attendu plus longtemps pour le lire !
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Voici une lecture rafraîchissante… Non ! Glaçante ! Franck Thilliez nous emporte dans le grand nord Canadien, là où la neige et la glace recouvrent le paysage. Imaginez un village d’où aucune route n’arrive ou ne repart. Seul le « Tshiuetin », train du nord mythique, vous permettra de rejoindre cette contrée éloignée. Nous voici dans un décor oppressant, parfait pour une enquête haletante et renversante. On tremble autant de froid que de peur à la lecture de ce roman (rappelez-moi de le lire en temps caniculaire).
Au-delà de l’histoire policière qui est parfaite, j’ai aimé la part de ce roman qui met en lumière le triste sort réservé aux peuples premiers en Amérique du Nord. Ces peuples qui ont été parqués dans des réserves, se sont vu piller leurs terres, et tant d’autres horreurs orchestrées par les colons, c’est révoltant.
Pour la qualité d’écriture, le thème choisi et une enquête de grande qualité, ce roman est un gros coup de cœur. Pas de temps mort et des personnages extrêmement bien travaillés et attachants par leurs histoires personnelles. Une histoire dont j’avais hâte de découvrir le dénouement final, tout en appréhendant le moment où je quitterai Teddy et Léonie.
L’idée lecture de Lucile :
Les Enfants de la Terre – Tome 1 : Le Clan de l’Ours des Cavernes – Jean Auel (Presses de la Cité / Pocket)
Il y a 35 000 ans, une longue période glaciaire s’achève et la Terre commence à se réchauffer. L’homme s’est peu à peu dégagé de la bête et il apparaît à peu près tel qu’il est aujourd’hui. Il connaît l’outil, le feu, le vêtement. Il fabrique des armes pour chasser, aménage des grottes pour s’abriter. Dans le chaos de la nature, il est parvenu à créer un peu d’harmonie.
En ces premiers temps du monde, Ayla, une fillette de 5 ans, échappe à un tremblement de terre et se sort des griffes d’un lion pour se réfugier auprès d’un clan étranger. On l’adopte. Très vite, les gestes et les paroles d’Ayla suscitent l’étonnement et l’inquiétude.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Certaines périodes de l’histoire me fascinent plus que d’autres. La Préhistoire en est une, sur laquelle je n’ai pas énormément de connaissances. Alors lorsque j’ai trouvé ce livre dans une brocante, j’ai sauté sur l’occasion. Et puis j’ai lu la préface et son auteur, qui est historien, y dit bien que le roman était très réaliste par rapport aux connaissances que les historiens ont de cette époque. Je devais aussi visiter ce mois-ci un musée sur cette période, qui faisait aussi lieu de reconstitution, alors les choses se goupillaient bien. D’autant plus qu’il y avait 532 pages pour une édition poche, ce qui rentre parfaitement dans la catégorie « pavé » !
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Eh bien je n’ai pas été déçue ! Les racines du machisme et du sexisme remontent donc si loin…? Si ce roman est réellement réaliste, quel chemin les femmes ont parcouru, et devront encore parcourir ! Sans trop en dire, le personnage principal est vraiment maltraité par les hommes, et je n’ai pas du tout aimé cela. Mais dans les tomes suivants, il paraît que la situation s’améliore, alors je me suis accrochée pour terminer. Reste que le sujet de l’évolution de l’Homme est bien expliqué et c’est un des points positifs. La peur de la différence aussi. En bref, ce livre, en parlant de l’Histoire, nous fait réfléchir sur des sujets qui sont encore actuels aujourd’hui. Nous n’avons donc pas tant évolué que cela…
L’idée lecture de Roseline :
La Lisière – Niko Tackian (Calmann Levy)
Un choc sous la voiture, en pleine nuit, alors que Vivian, Hadrien et leur fils Tom roulent dans les monts d’Arrée. Hadrien s’arrête, descend pour voir, Tom le suit. Une minute passe, puis deux. Vivian s’inquiète, elle ne les entend plus. Elle appelle. Personne. Mais quand elle s’avance de quelques pas, un homme armé d’une hache surgit et la prend en chasse. Elle court vers la route, se jette quasiment sous les roues d’un camion, qui la conduit à la gendarmerie. Là, elle raconte. La lieutenante Maëlys Mons envoie une équipe sur place. Rien. Aucune trace. Ainsi commence une attente d’autant plus insoutenable pour Vivian que, dans ses rêves, elle retrouve son mari et son fils. Puis la voiture est retrouvée, mais vide. Où sont Hadrien et Tom ?
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’ai choisi « La Lisière » de Niko Tackian, déjà parce qu’il répondait aux critères du « pavé » précisé dans les modalités de participation pour ce Club. En outre, Niko Tackian est un auteur que j’apprécie énormément, j’ai adoré tous les titres que j’ai lus et je n’avais pas encore lu celui-ci. « La lisière » m’attirait d’ores et déjà avec son intrigante couverture, cette corneille à l’œil ensorceleur qui m’évoque immédiatement le film « Les Oiseaux » de Hitchcock !
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
« La Lisière » est un roman noir édifiant qui nous emmène dès le début en Bretagne et retranscrit à merveille les lieux ainsi que son atmosphère mystérieuse. Nous suivons Vivian le Goff, qui est à la recherche de son mari Hadrien et de son fils Tom, avec la lieutenante Maëlys Mons et son équipe. On fait également connaissance avec la docteure Blair et bien d’autres captivants, j’ai beaucoup aimé ces personnages et j’aimerais bien retrouver certains d’entre eux. Un roman surprenant dont j’ai trouvé l’intrigue captivante !
L’idée lecture de Hamida :
Veiller sur elle – Jean-Baptiste Andrea (L’Iconoclaste)
Prix du roman FNAC et Prix Goncourt 2023
Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains. Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d’une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l’ombre d’un palais génois. Mais elle a trop d’ambition pour se résigner à la place qu’on lui assigne.
Ces deux-là n’auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l’autre. Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l’Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s’il doit perdre Viola ?
Un roman plein de fougue et d’éclats, habité par la grâce et la beauté.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Pour une fois, j’avais l’embarras du choix dans mes bibliothèques pour ce qui est du pavé… Restait donc à choisir le pavé ! J’ai opté pour un pavé primé dont je n’ai entendu que des louanges, justement parce que je traînais à le lire par crainte de trop en attendre et d’être déçue. Le Club de lecture m’a donné l’occasion de franchir le pas… C’est parti !
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
C’est le premier roman de Jean-Baptiste Andrea que je lis mais ce ne sera clairement pas le dernier. Quelle plume, quelle aventure, quel ouvrage ! J’ai adoré me plonger dans ce roman historique qui m’a permis de voyager dans le temps et dans l’espace, pour faire connaissance avec Mimo et Viola, deux incroyables destins que j’ai adoré découvrir, suivre et m’en émouvoir. Car ce livre est aussi une bulle d’émotions qui nous submergent de la première à la dernière ligne. L’écriture de l’auteur est sublime, je comprends complètement l’engouement pour ce roman et la distinction qui l’a récompensé : Bravo M. Andrea !
L’idée lecture d’Aurélie :
Les Aiguilles d’Or – Michael McDowell (Monsieur Toussaint Louverture)
Dans le New York de la fin du XIXe siècle coexistent deux mondes que tout oppose. D’un côté, l’opulence et le faste. De l’autre, le vice monnayé et l’alcool frelaté. C’est à leur frontière, au coeur de l’infâme Triangle Noir, qu’une famille fortunée va chercher à asseoir sa notoriété en faisant mine de débarrasser la ville de sa corruption. Les Stallworth, dirigés d’une main de fer par leur patriarche, l’influent et implacable juge James Stallworth, assisté de son fils Edward, pasteur aux sermons incendiaires, et de son gendre Duncan Phair, jeune avocat à la carrière prometteuse, ont un plan impeccable : déraciner le mal en éradiquant une lignée corrompue de criminelles : les Shanks.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Parce que j’avais déjà essayé de me plonger dans cette lecture en début d’année… Mais alors que j’avais immédiatement accroché et me suis même passionnée pour la saga « Blackwater » du même auteur, je n’arrivais pas à m’immiscer au cœur du Triangle d’or. J’ai donc tenté une deuxième fois, ai essuyé un deuxième échec cuisant. Mais quelque chose au fond de moi me poussait à insister… Le Club de Lecture m’a permis de réitérer l’expérience, il représentait pour moi le « pavé » parfait !
Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Si le premier tiers du roman peut paraître d’une longueur sans nom, c’est pour mieux nous immerger dans un New York du XIXème siècle plus vrai que nature, presque un personnage à part entière, tout à la fois envoûtant et impitoyable, où la guerre des sexes fait autant rage que la lutte des classes. Ainsi le prologue et sa nuit du Nouvel An vous offrent un bref aperçu de ce qui vous attend au fil de pages, le décor s’installe, les protagonistes se présentent et le piège se referme sur nous qui prenons dès lors part à une stupéfiante partie d’échecs façon Michael McDowell, aussi brillante que redoutable et cruelle, où chaque camp usera de manigances pour mieux damer le pion à son adversaire, le sang des uns réclamant toujours le sang des autres. Si je retiendrai particulièrement les personnages féminins de cette captivante histoire comme les plus marquants, les plus fascinants, tout dans ce roman est absolument époustouflant, et la critique acerbe de la société de l’époque que nous offre alors l’auteur n’en est que plus pertinente, éloquente, saisissante. Bien que fluide, la plume n’en demeure pas moins subversive et teintée d’un certain cynisme, le style est vif, attrayant, presque ensorcelant, tant et si bien qu’on n’échappe pas à la puissance de cette écriture. En conclusion, je ne regrette pas un seul instant d’avoir insisté car j’en ai saisi tout l’intérêt. C’est un roman noir qui se mérite pour mieux nous passionner.
Et c’est la fin de cet impressionnant bilan… Serons-nous aussi nombreux à lire ensemble en juin ? Je l’espère de tout cœur ! C’est d’ailleurs le moment de vous dévoiler le thème qui nous occupera pour l’occasion :
A l’approche des vacances, on retombe en enfance !
Pour rappel, les modalités de participations sont les suivantes :
– On s’inscrit par mail jusqu’au 10 juin 2024 à l’adresse suivante : aurelie.deslivresetmoi7@gmail.com
– On bouquine
– On répond aux deux petites questions…
* Pourquoi avoir choisi ce livre ?
* Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Le tout en un maximum de dix lignes, transmises par mail à la même adresse au plus tard le 24 juin 2024 !
Je ne vous retiens pas plus longtemps : De nombreuses pages et autant d’univers livresques nous attendent ! En attendant de découvrir les lectures que ce thème vous aura inspirées, je vous donne rendez-vous dès le 30 juin 2024 dans la Gazette du Lecteur puis directement sur le blog pour un bilan complet dans les jours qui suivront : Belle aventure littéraire et joyeux mois de juin à tous !