Chroniques 2025 \ Sulak de Philippe Jaenada

Il rêvait juste de liberté : “Sulak” de Philippe Jaenada, initialement paru aux éditions Julliard le 22 août 2013 et désormais disponible en version poche aux éditions Points, Grand Prix des Lycéennes Elle 2014.

Le pitch : Itinéraire d’un gentleman cambrioleur doublé d’un roi de l’évasion.
Le livre qui a inspiré le film !
Flics ou voyous, nul n’a oublié Sulak, garçon charmant, généreux, intègre. Accessoirement l’homme le plus recherché des années 1980. Déserteur de la Légion (l’avenir tout tracé, non merci), il braque des supermarchés avant de dévaliser les grands bijoutiers, de Paris à Cannes. Le fric, il s’en fout, il hait la violence : il veut juste vivre libre.

S’il s’agit du quatrième ouvrage que j’ai lu de cet auteur alors que je préparais son grand entretien pour le salon du livre de Boulogne Billancourt en décembre dernier, je vous avouerai bien volontiers que j’en ai découvert l’existence par hasard en le dénichant dans… Ma propre bibliothèque. Voilà, voilà ! ^^ Paru il y a plus de dix ans, il me paraissait (peut-être) (un peu) moins gros que les autres, c’est donc avec plaisir et curiosité que je l’ai glissé (au forceps) dans mon planning, juste avant de bouquiner son “petit” dernier dont je vous parlerai une autre fois. Aujourd’hui, faisons plus ample connaissance avec Bruno Sulak

Il l’aurait inventé qu’on n’y aurait sans doute pas cru, tant sa vie se révèle absolument incroyable. Pourtant Philippe Jaenada reste fidèle à ses bonnes habitudes et n’invente absolument rien dans ce roman biographique du gentleman cambrioleur des années 1980. Gentleman parce qu’il nous apparaît comme un homme au grand cœur, épris de vie, d’amour, de liberté et d’argent sans jamais faire couler le sang. Cambrioleur parce qu’il s’avère un voleur invétéré et un braqueur patenté mais aussi un roi de l’évasion et un filou des Palais.
Ainsi le rom(a/e)nquêteur Philippe Jaenada s’est-il minutieusement documenté pour retracer l’ébouriffante existence de Bruno Sulak, de sa naissance sans effusion en Algérie jusqu’à son décès dans d’obscures circonstances en détention en passant par un engrenage infernal dans lequel il s’est laissé emporter pour… Le pire, n’en déplaise au meilleur. Fléau des banques et des bijouteries, il n’en demeure pas moins un bel homme qui nous semble bien sympathique, sous le regard de Georges Moréas, mais plus encore sous l’inénarrable plume de Philippe Jaenada, qui sait toujours alléger son propos en digressant, nous livrant moult anecdotes tout en nous confiant son travail de recherche, nous glissant dans la confidence comme le ferait un ami autour d’un verre… Et c’est finalement deux personnages à part entière qu’on quitte à regret en tournant la dernière page de ce livre : le brigand et son auteur…

En bref, Philippe Jaenada a encore frappé avec ce passionnant roman d’une extrême densité !

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