Coup de cœur pour le retour de Maxime Tellier au gré d’une enquête qui ne ressemble décidément à aucune autre : “Le dernier procès de Victor Melki” de Sandrine Destombes, paru en octobre 2021 aux éditions Hugo Thriller avant une seconde vie aux éditions Pocket.
Le pitch : Quand des criminels se retrouvent la proie d’un tueur en série, qui est réellement coupable ?
La commissaire Maxime Tellier reçoit d’un expéditeur anonyme un faire-part de décès. D’un homme qu’elle ne connaît pas. Intriguée, elle se rend à l’enterrement. Là, une couronne de fleurs l’interpelle : “L’ordalie a parlé”. Commence alors, pour Max, un sordide jeu de pistes aux frontières du bien et du mal – où les innocents se font coupables, les coupables, innocents, entre providence divine et justice expéditive…
Si je me souviens m’être procurée ce roman peu de temps après sa sortie, mes folles tribulations livresques conjuguées à ma fièvre acheteuse dès que je glisse un pied en librairie l’ont noyé parmi les nombreux titres de ma PAL qui s’apparente plutôt à une MAL dont je ne vois plus le sommet depuis des temps immémoriaux… Jusqu’au formidable Salon du Coquelicot Noir – et grâce à Isabelle, bibliothécaire de choc qui m’y a confiée l’animation d’une table ronde à Nemours, je la remercie vivement pour la confiance qu’elle m’a accordée – m’ont permis de l’extraire de là en ce début d’année : Mon seul regret ? Avoir tant tardé pour retrouver Maxime Tellier !
En effet notre Commissaire préférée revient pour une quatrième aventure aussi unique qu’atypique : S’il n’est d’ailleurs pas indispensable d’avoir lu les trois précédents opus pour savourer ce récit, vous vous priveriez de passionnants bouquins… Ne commettez pas un tel crime !
Je disais donc une aventure aussi unique qu’atypique. Parce qu’on y retrouve donc Maxime Tellier. Seulement la Commissaire s’est mise en disponibilité, nous proposant un peu de changement pour mieux se/nous retrouver, la révélant ainsi sous un autre jour, ce qui la rend d’autant plus entière, humaine et profondément attachante car vectrice d’émotions dans toute leur authenticité. A défaut d’équipe pour la soutenir et la seconder cette fois-ci, elle trouve de l’aide auprès du Capitaine Antoine Brémont qu’on prend aussi plaisir à retrouver tant ces deux-là se sont bien trouvés !
Mais des personnages, aussi bien croqués soient-ils, ne sont rien sans une intrigue à défendre. Et celle que Sandrine nous propose est époustouflante tant elle est inédite et pleine de suspense. L’autrice frappe, nous happe et nous attrape dès les premières lignes et nous tient en haleine jusqu’à la dernière page tournée. Parce qu’il suffit d’un message anonyme pour éveiller la curiosité de Maxime, et la nôtre par la même occasion, dès lors nous voilà rendus à l’enterrement d’un parfait inconnu à l’autre bout de la France : Ce n’est pourtant que le début d’une diabolique intrigue !
Une intrigue particulièrement sombre et redoutablement bien ficelée qui questionnera de façon audacieuse la notion de culpabilité et plus encore celle de justice au gré d’un récit servi par une plume fluide, tout à la fois plaisante et percutante, que j’ai peut-être trouvée plus mûre, plus mature… D’autant plus captivante !
En bref, j’ai adoré retrouver Maxime Tellier qui se renouvelle tout en restant la même à travers ce polar énigmatique bigrement original… Mon seul regret désormais ? C’est de l’avoir déjà quittée !