Un thriller hors du commun, désopilant et déjanté, absolument… Mortel : “77 Assassins” de Henri Duboc, paru aux éditions Beta Publisher.
Le pitch : Fraîchement diplômé et directement propulsé médecin chef à l’Institut Médico-Judiciaire… A 34 ans, Damien Hachett est un légiste a priori sans histoires… Mais plein d’histoires à ses heures perdues puisqu’il lui arrive aussi de prendre la plume comme il a pu le faire avec Octet Noir… Et puis un soir sa table d’autopsie reçoit le corps sans vie de son plus vieux lecteur, lequel a littéralement dévoré le 77ème exemplaire de son premier roman… Et la vie de notre jeune médecin prend de suite une tournure plus… Apocalyptique…
Qu’il est déconcertant de pouvoir enfin parler d’un bouquin que l’on a cependant découvert deux ans auparavant ! C’était en octobre 2017… “Vous allez mourir mais je n’ai plus de batterie” était encore à l’état d’embryon littéraire, la trilogie “Dieu 2.0” attendait sagement la sortie de son petit dernier pour être au complet et je venais quant à moi de découvrir “Après.com“, le premier né de la plume de Henri Duboc, auteur aux multiples casquettes, à la fois prolifique, imprévisible et tellement passionnant ! C’est donc avec la plus grande curiosité mais dans la plus grande confidentialité que je plongeais alors dans ce manuscrit… A mes risques et périls…
Juin 2019 : Je suis toujours en vie et ma parole se libère enfin pour vous présenter “77 assassins” ! Un inclassable bouquin à la frontière entre “Le Livre Sans Nom” du célèbre auteur Anonyme, “Avec tes yeux” de Sire Cédric, “La Part des Ténèbres” de Stephen King et “Le Nom de la Rose” de Umberto Eco… Ou quand l’auteur écrit sous ecstasy pour nous livrer un véritable objet littéraire absolument pas identifié !
Vous l’aurez compris, l’auteur s’est ici affranchi de toute limite et de tout code pour inventer son propre genre et nous offrir une sombre intrigue absolument inédite et complètement barrée… Tout en réussissant l’exploit de ne jamais nous égarer. En plus d’être particulièrement drôle et originale, celle-ci est solide, bien pensée et maîtrisée d’un bout à l’autre du roman…
Si j’avoue avoir éprouvé quelques craintes au démarrage quant à une éventuelle lourdeur du récit comme du personnage principal, il n’en est finalement rien une fois ma lecture terminée : L’auteur nous pose de solides bases et prend le temps de nous présenter son héros malgré lui afin qu’on le cerne, qu’on l’assimile et qu’on puisse le suivre sans rechigner, et ce en toute confiance malgré tout ce qui va bien pouvoir lui arriver. On pourrait venir à douter de lui… Pourtant non, l’auteur parvient à faire de nous ses soutiens indéfectibles, ses témoins de moralité, ses complices au cours de l’aventure. Plutôt tranquille pour commencer, le rythme monte crescendo puis s’accélère sur la dernière partie avant les révélations finales, ce qui piège le lecteur, celui-ci ne parvenant finalement plus à lâcher ce livre avant d’en avoir fini avec lui. C’est tout à fait fantaisiste, bourré de jeux de mots, mais ça tient bien la route, c’est à la fois délirant et prenant.
Mais au-delà de cette incroyable intrigue qu’il ne faut absolument pas prendre au 1er degré, c’est avec un immense plaisir que j’ai retrouvé cette plume si attrayante et addictive, cet inimitable style à la fois vif et plus soigné qu’il n’y paraît… Oui, définitivement c’est un immense plaisir que d’avoir retrouvé cette écriture qui m’avait tant manquée !
En bref, un bouquin totalement décalé, qui ne fera sans doute pas l’unanimité, mais que j’ai pris plaisir à dévorer… Sans me préoccuper du danger auquel je m’exposais… Oups… 🤢🤮👹