La mort lui va si bien… Pour mieux célébrer la vie : “La Faille” de Franck Thilliez, paru ce jour aux éditions Fleuve Noir.
Le pitch : La frontière entre la vie et la mort est peut-être plus trouble qu’il n’y paraît…
Une interpellation qui tourne au fiasco. Un officier admis à l’hôpital en urgence absolue. Pour le commandant Sharko, la lieutenant Lucie Henebelle et le reste de l’équipe, la déroute est totale. Violente. Mais la soif de justice est plus forte que jamais. Mis à l’écart le temps que l’IGPN tranche sur sa responsabilité, Sharko se lance alors dans des investigations en dehors de tout cadre légal. Une enquête dangereuse et éprouvante qui laissera des traces.
Du fin fond d’une abbaye ancestrale aux couloirs austères d’un hôpital psychiatrique, Sharko va être confronté à la folie et découvrir que lorsque la science ignore l’éthique, tout peut basculer.
Vous dire que j’attendais le nouveau roman de Franck Thilliez avec une franche impatience relève autant de l’euphémisme que de la banalité tant je sais ne pas être la seule à me trouver dans une telle situation… Seulement j’ai eu la chance de pouvoir le lire en avant-première, non pas uniquement parce que j’ai pu me procurer ce livre avant sa sortie, hier à Arras mais aussi au Festival du Livre de Paris – ce qui est pourtant doublement vrai -, mais aussi et surtout parce que j’en ai reçu les épreuves non corrigées courant mars en vu du Salon Sang pour Sang Polar de Saint Chef : J’en profite donc pour remercier très chaleureusement Franck et Fleuve Editions ainsi que ma très chère Gaëlle Perrin Guillet pour ce joli cadeau !
Après nous avoir entraîné dans des “Labyrinthes” plus sombres et tortueux que jamais, Franck Thilliez revient cette année en compagnie de Franck Sharko et Lucie Henebelle pour une enquête dont personne, je dis bien personne, ne sortira indemne.
“La Faille“, c’est l’exploration d’un thème à la façon d’un diamant, brut de préférence : Sous tous les prismes, tous les angles, des plus visibles aux plus inattendus. Comme à son habitude, Franck Thilliez s’est donc soumis à un impressionnant travail de recherche pour aborder la question d’un point de vue médical et médiatique, scientifique et juridique, éthique et biologique, artistique et philosophique. En résulte une intrigue d’une noirceur extrême tant l’ambiance que Franck Thilliez parvient à installer se révèle dense, saisissante, étouffante, émouvante…
Car “La Faille“, c’est aussi un pur maelstrom d’émotions. Parce que Sharko et son équipe constitue une vraie famille dont chaque enquêteur est membre. Et nous aussi. Dès lors toucher à l’un d’eux, c’est les toucher aussi, c’est nous toucher aussi. Si Franck Thilliez a toujours pris soin d’étoffer ses personnages en substance, il leur insuffle ici un véritable supplément d’âme et de conscience qui leur fait gagner en consistance et sensibilité pour mieux nous atteindre au plus profond de notre cœur et de notre esprit. Dès lors Sharko renouera avec ses vieux démons en s’accommodant des rigueurs procédurales et nous suivrons cette intrigue à double révolution sans jamais reprendre notre souffle, comme si notre vie en dépendait, tout en abordant d’autres thématiques particulièrement fortes telles que l’acharnement thérapeutique ou le statut du fœtus mais aussi la notion de repos éternel.
“La Faille“, c’est sans aucun doute la frontière entre la vie et la mort – qu’il faudra explorer jusqu’au fin fond des catacombes – mais aussi la frontière entre le génie et la folie… Certaines scènes nous heurtent comme jamais, certaines informations aussi… Mais si jamais vous doutiez de ce que vous lisez, n’oubliez jamais qu’il s’agit bien d’une fiction… Inspirée d’éléments tout à fait véridiques, dont France Culture se faisait encore l’écho hier matin dans “Le Journal des Sciences“, s’agissant notamment des ondes cérébrales gama dans la jonction TPO lors du retrait du système de maintien en vie. Oui.
Ainsi “La Faille“, c’est un polar plus sombre et profond que jamais dont jaillit pourtant la lumière (Au bout du tunnel…! ^^), la tendresse et l’espoir, une intrigue tout à la fois dense et prenante, qui nous enrichit autant qu’elle nous passionne, un incroyable page-turner impossible à lâcher sitôt qu’on l’a commencé, mené tambour battant par une équipe à laquelle on appartient tant on s’y est profondément attaché, une plume toujours aussi fluide, efficace et soignée, un style toujours aussi vif et palpitant qu’on savoure autant qu’il nous happe… Non, qu’il nous envoûte.
Vous l’aurez compris mes Bookinautes chéris, je suis une fervente lectrice de Franck Thilliez mais “La Faille” m’a tout simplement soufflée et époustouflée, bouleversée et sidérée au point même d’en connaître une petite panne de lecture à l’issue. Lisez-le, vous comprendrez…