Méfiez-vous des apparences… “La mère et l’assassin” d’Alexandra Echkenazi, paru le 11 mai 2023 aux éditions Plon.
Le pitch : La mère parfaite n’existe pas. Elle peut mentir, tromper. Et parfois même tuer.
Saint-Malo, la nuit, à bord d’un voilier de plaisance en pleine tempête. Une arme à la main, Morgane Le Dantec tient dans ses bras le cadavre de Glenn Bennec, l’homme présumé coupable de la disparition d’Océane, sa fille de dix-sept ans.
Quelques jours plus tôt. Une jeune capitaine de police de Rennes, Nina Kaminski, s’empare de l’affaire Bennec. Ce professeur de sport accusé de meurtre trois mois auparavant vient de sortir de détention provisoire pour vice de procédure. En épluchant le dossier, Nina découvre rapidement de nombreuses incohérences dans l’instruction et un détail qui retient particulièrement son attention. Morgane Le Dantec et sa fille Océane semblaient partager un intérêt commun pour le séduisant professeur. Mère et fille étaient-elles rivales ? Et si Glenn Bennec était innocent comme il le clame depuis le début ?
En dépit des années qui se sont écoulées depuis, je conserve un merveilleux souvenir de mon unique rencontre avec Alexandra Echkenazi. C’était en mars 2018 à Livre Paris, elle avait alors publié “Le joueur de baccara” quelques mois auparavant. Un roman que j’ai beaucoup aimé et qui m’a permis de découvrir sa plume, que j’ai ensuite retrouvée avec “Le journal de Mary“, son premier roman que j’ai beaucoup apprécié également. C’est donc avec un immense plaisir que je l’ai retrouvée en live avec les Louves du Polar à l’occasion du mois de l’Ultra Noir sur BePolar… Le plaisir fut double en apprenant qu’elle s’apprêtait à publier un troisième roman… Le plaisir fut triple en le découvrant dédicacé dans ma boîte aux lettres à quelques jours de sa sortie : J’en profite donc pour remercier chaleureusement cette adorable autrice pour ce joli cadeau !
Après s’être jouée des codes et des frontières pour nous régaler de cinquante nuances de littérature grise à travers deux livres, l’autrice a fini par basculer du côté obscur pour son troisième bouquin.
Oscillant cette fois-ci entre polar et roman noir, l’autrice nous balade autant que ses protagonistes en suivant le cycle d’une marée pour nous offrir une intrigue prenante et originale, mais surtout judicieusement construite, alternant les temporalités avec audace et subtilité afin d’aborder l’histoire sous tous les angles sans omettre de ménager son suspense.
Mais l’intrigue ne manque pas non plus de nous inviter à la réflexion, tant sur les thématiques qui s’avèrent très intéressantes que sur le plan moral, par l’intermédiaire de personnages croqués en substance, foncièrement étoffés. Tous ne suscitent pas forcément l’empathie mais beaucoup de sentiments, énormément d’émotions qui nourriront notre lecture de la première ligne à la dernière page tournée. Si l’on retiendra évidemment Océane, omniprésente par son absence mais aussi Morgane dont on partage la quête, j’avouerai bien volontiers une affection toute particulière pour Nina, notre enquêtrice, pour sa force de caractère et sa détermination.
Servie par une plume fluide, dynamique et soigné, un style agréable et efficace, l’intrigue n’en est que plus sombre sans toutefois annihiler la lumière, et se révèle plus complexe qu’il n’y paraît.
En bref, j’ai vraiment apprécié redécouvrir Alexandra Echkenazi avec ce roman qui s’apparente à un puzzle dont il vous faudra assembler toutes les pièces pour en révéler le secret !