Un thriller… De folie : “La nuit des fous” d’Anouk Shutterberg, paru le 02 novembre aux éditions Récamier.
Le pitch : Élise, jeune trentenaire atteinte d’une grave pathologie, découvre à la mort de son père l’existence d’une tante. Un secret familial. Elle décide de renouer les liens avec cette femme, seule famille qui lui reste. Alors que les rencontres entre elles se multiplient, surviennent d’étranges incidents. Comme la morsure d’un crotale, un venin vient s’infiltrer dans son quotidien.
Mai 2022. Dole, Jura. Cinq squelettes sont déterrés lors d’un chantier. Placés dans des caisses en bois, parfaits parallélépipèdes, les corps ont été façonnés au fil de fer avant la rigidité cadavérique.
Le tueur a figé ses victimes pour délivrer un message. Un jeu macabre semble avoir débuté…
Le commandant Jourdain en charge de l’enquête l’ignore encore mais, dans ce dossier, la folie est à ses trousses.
Ce roman vous plongera dans cette enquête remplie de noirceur. Un livre policier qui fera ressortir vos pires cauchemars !
Après l’avoir découverte avec “Jeux de peaux” puis confirmée avec “Bestial“, il me tardait de retrouver Anouk Shutterberg pour un troisième opus, désormais publié aux toutes jeunes mais très prometteuses éditions Récamier, collection noire bien sûr ! Et s’il débarquait ce 02 novembre dans toutes les bonnes librairies, le destin a voulu que je puisse me le procurer avec quelques jours d’avance au Salon Iris Noir Bruxelles !
Si l’on reconnaît incontestablement l’ADN littéraire de l’autrice, force est de constater que celle-ci semble avoir monté autant en noirceur qu’en intensité et nous propose ici une intrigue aussi redoutable que machiavéliquement maîtrisée, incroyablement immersive tant les lieux sont remarquablement croqués, tout à la fois prenante et saisissante de ses premières lignes jusqu’à son épilogue, mais aussi touchante dès lors que cette fiction se révèle intimement liée à son autrice comme on l’apprend dans les dernières pages, oui, celles d’après.
Mais au-delà de l’atmosphère ô combien pesante et pressante qu’elle a réussi à installer, l’autrice a su nous intégrer à l’équipe, notre équipe et pas seulement celle du Commandant Stéphane Jourdain nouvellement muté à l’OCRVP. Parce qu’on s’y sent bien, parce qu’on est partie prenante à l’affaire, parce qu’on se soutient, parce qu’on se plaît à voir notre chef reprendre du poil de la bête, parce qu’on le voit faire de ses blessures une véritable force pour lever toutes les zones d’ombre qui planent sur cette (double) enquête.
Augmentée d’une playlist pour nous mettre dans l’ambiance et de quelques photos pour donner corps à son texte, l’histoire est aussi servie d’une plume fluide, vive et incisive, un style simple, accrocheur et dynamique pour un moment de lecture qui passe beaucoup trop vite.
En bref, avec ce thriller psychologique, Anouk Shutterberg nous dévoile une nouvelle facette, de son personnage mais aussi de sa plume, et nous entraîne jusqu’aux confins de la folie…