Une étonnante découverte à la croisée des mondes et pleine d’humanité : “L’Hôtel du Rayon Vert” de Franck Pavloff, paru le 21 août 2024 aux éditions Albin Michel.
Le pitch : « À demi allongée sur la rambarde, appareil en main, elle cadre l’agencement magique des alvéoles, comme si elle voulait décrocher des rayons de miel. Elle vient de trouver le détail qui définit le mieux l’hôtel insolite, le Rayon Vert était une ruche bourdonnante. »
Cerbère, dernier village français avant l’Espagne. Dans cette ville-frontière, il ne reste de la Belle Époque que l’hôtel du Rayon Vert, fiché comme un Titanic au cœur de la gare. De sa terrasse qui surplombe la mer, les clients guettent le salut furtif du soleil de feu avant que la nuit ne tombe.
C’est ce décor, à la fois mythique et irréel, que Franck Pavloff, infatigable voyageur littéraire, a choisi pour son nouveau roman. On y croise une photographe globe-trotteuse, un violoniste revendiquant l’héritage du poète Antonio Machado, une jeune femme à peine libérée de prison, le fantôme de Walter Benjamin, le libraire de Collioure, le responsable du poste d’aiguillage et sa fille trapéziste, qui aide les migrants de passage à Cerbère… Que sont-ils venus y chercher, tous, sinon leur propre vérité, faite de rêves et d’espérance ?
Un grand texte qui appelle à la paix et à la fraternité dans nos mondes embrasés.
C’est d’abord intriguée par cette couverture et son titre que je me suis laissée tenter par ce roman que m’ont très gentiment envoyé les éditions Albin Michel. Je n’avais encore jamais lu cet auteur auparavant, aussi cela m’a-t-il permis de découvrir sa plume et je remercie vivement l’éditeur de m’avoir offert cette opportunité.
C’est une bien étrange lecture que l’auteur nous offre ici, en tout cas une lecture que j’ai grandement appréciée mais dont il m’est pourtant difficile de vous parler sans que je ne puisse vraiment m’en expliquer… Peut-être parce qu’elle se ressent plus qu’elle se lit, d’une époque à une autre, d’un personnage à un autre… Et l’Hôtel comme un phare au beau milieu de la nuit…
L’auteur nous emmène en effet à Cerbère, un village à la frontière franco-espagnole où trône l‘Hôtel du Rayon Vert, vestige de la Belle Epoque en plein cœur de la gare. Un lieu tout à fait réel dont se dégage pourtant une sorte d’aura légendaire. On y croise de nombreux personnages d’hier et d’aujourd’hui, des protagonistes d’une remarquable densité et de grandes figures ayant réellement existé, pour autant de destins qui vont se croiser, s’entremêler et tisser une touchante ode à la tolérance, un profond rappel d’humanité.
Tandis que les migrants d’hier font écho aux migrants d’aujourd’hui, on se laisse porter et emporter par cette plume fluide, élégante et soignée, ce style enivrant entre passé et présent pour un moment de lecture presque hors du temps.
En bref, c’est un roman riche et intéressant que l’auteur nous propose en cette rentrée littéraire. Je ne sais pas si tous ses textes sont du même acabit, mais je suis curieuse de le découvrir !