
Duo de choc pour duel au sommet : « Ultimatum » de Marc Voltenauer et Nicolas Feuz, paru le 27 février 2025 aux éditions Istya & Cie.
Le pitch : Le premier roman à quatre mains des deux stars du polar helvétique
À l’approche de Noël, la Suisse s’embrase. Des terroristes lancent un ultimatum aux autorités fédérales : un attentat d’envergure menace le pays. Leur revendication ? La libération d’un prisonnier de l’État islamique en attente d’extradition vers les États-Unis.
Dans le même temps, le chef de l’armée est accusé de viol. À la veille du procès, la plaignante est assassinée au marché de Noël de Montreux.
Désigné procureur extraordinaire, Norbert Jemsen (le personnage récurrent de Feuz) va collaborer avec l’inspecteur Andreas Auer (celui de Voltenauer) pour faire éclater la vérité sur cette affaire troublante. Une course contre la montre effrénée s’engage entre Lausanne, Fribourg et Berne. Pour la première fois (et sans doute pas la dernière) la confrontation de deux géants du polar.
Au pays du chocolat, le polar est roi ! N’allez donc pas me lyncher, cela fonctionne aussi pour la Belgique, même si c’est de la Suisse que je vous parle aujourd’hui. Je connais fort bien la bibliographie de Nicolas Feuz avec qui je suis toujours ravie de parler bouquins et boulot, déformation judiciaire oblige. Je connais un peu moins l’univers de Marc Voltenauer, mais c’est aussi un romancier dont je suis les parutions avec beaucoup d’intérêt. Aussi, lorsque j’ai appris que ces deux-là avaient associé leurs plumes pour nous offrir une enquête à quatre mains, j’étais fin prête pour rejoindre l’équipe pour mener les investigations en leur compagnie ! Ce que j’ai commencé par faire au Festival du Livre de Paris en me procurant ce livre dédicacé… Ce que j’ai poursuivi ces derniers jours en me plongeant dans cette lecture… Et, bien qu’étant désormais animée d’une furieuse envie de les frapper (je sais qu’ils savent pourquoi ^^), force est de constater que ce combo suisse se révèle aussi captivant qu’explosif !
Ce n’était pourtant pas gagné d’emblée me concernant… J’ai tendance à fuir quand je vois se regrouper les mots « polar », « terroriste », « islamique », « armée ». Pas envie. Pas motivée. Pas inspirée. Pour autant j’ai préféré faire confiance à ces deux-là car je sais qu’ils ont l’imagination et le talent nécessaires pour me convaincre, me surprendre, me prendre au piège de leurs filets littéraires… Et ça n’a pas loupé !En effet, Nicolas Feuz et Marc Voltenauer n’ont pas fait les choses à moitié pour organiser la rencontre entre leurs personnages – tout à la fois emblématiques et récurrents – que sont le Procureur Norbert Jemsen et l’Inspecteur Andreas Auer. A peine franchissons-nous les premières pages que nous voici entraînés sans délai dans une intrigue à tiroirs comme à rebondissements, menée tambour battant afin d’échapper au pire (ou pas). Plus qu’une simple enquête, c’est une véritable course contre la montre qui est lancée, dans laquelle on se retrouve embarqué, ballotté, malmené, chamboulé.
Parce qu’ils savent y faire, nos grands auteurs suisses : On ne sait pas qui a écrit quoi, toujours est-il que l’intrigue s’avère redoutablement orchestrée, pleine de suspense et de surprises, sans oublier l’émotion en prime. Très vite la tension monte, la pression grimpe, le rythme s’emballe, les pages s’enchaînent sans discontinuer… Et le coup de poing frappe, inévitable et fatal. Parce qu’on vibre aux côtés de ces groupes de personnages, qu’on est heureux de retrouver après les avoir côtoyés durant plusieurs ouvrages, qu’on est enchanté de les voir collaborer pour faire éclater la vérité, peu importe les enjeux comme les dangers. Les thématiques sont ambitieuses, le pari audacieux, c’est complexe mais bien ficelé.
Ajoutez à cela une plume indissociable, fluide, dynamique et entraînante, un style vif, efficace sans manquer de sensibilité, un rythme soutenu jusqu’à un dénouement ahurissant, vous comprendrez alors que ce binôme helvète a réussi son coup… Mais que les deux auteurs feraient bien de recommencer s’ils ne veulent pas s’attirer des problèmes !
En bref, Nicolas Feuz, Marc Voltenauer, j’ai encore deux mots à vous dire : Bravo, seulement va falloir qu’on cause (oui je sais, ça fait plus que deux, mais c’est ma chronique, je fais ce que je veux ! ^^) !