Une lecture de Noël en dehors de ma zone de confort : “Les azalées fleurissent en hiver” de Dahlia Blake, paru le 07 octobre 2021 aux éditions Hugo Poche.
Le pitch : La douceur du soleil à Noël.
1er décembre. Vingt-trois jours avant Noël, vingt-quatre avant l’anniversaire d’Azalea, vingt-cinq avant son mariage. Pourtant, ce jour-là, Azalea laisse ses clefs sur le meuble de l’entrée, attrape une valise et son livre préféré, et s’envole pour la Martinique. Là-bas, elle retrouve la chaleur de son enfance, les traditions qui l’ont vue grandir, les Chanté Nwel et les colibris, et… Kaï. Kaï qui, en dépit du temps qui a passé, est toujours aussi insupportable avec ses plaisanteries dignes d’une cour de récré et sa détermination à la rendre folle. Alors pourquoi ne peut-elle s’empêcher de baisser sa garde ? Et pourquoi, dans ses yeux à lui, a-t-elle l’impression de devenir la fleur la plus précieuse du monde ? Elle n’était pourtant pas venue pour ça, et n’est pas du tout prête à faire confiance à qui que ce soit. Plus maintenant. Mais si c’était ça, Noël : l’heure de rencontrer enfin les personnes qui nous étaient destinées ?
Vous me faites rire, mes Bookinautes adorés, je vous vois écarquiller les yeux depuis mon PC : Qui aurait pensé que l’accro aux thrillers que je suis puisse pousser ses lectures de Noël jusqu’à s’offrir une petite incursion en new romance, un genre qui ne m’est absolument pas familier ? Mais laissez-moi vous expliquer : C’est en décembre que j’ai rencontré l’autrice, marraine avec Johanna Gustawsson du salon Noir Charbon, pour une édition qui réunissait pour la première fois la littérature noire et la dark romance. Je m’y suis rendue avec Aurore du blog “Des plumes et des livres“, et j’ai fait la queue à ses côtés… Pour patienter, je me suis penchée sur les ouvrages de cette romancière que je ne connaissais pas, puis me suis laissée attirer par cette couverture, noire et portant pourtant les couleurs de Noël… Ajoutez à cela un titre d’une grande beauté et me voilà intriguée, j’étais une lectrice ferrée : Un festival littéraire n’est-il pas l’occasion idéale pour faire des découvertes et élargir sans cesse ses horizons livresques ? Alors en route pour un Noël au soleil !
Si je vous avouerai tout de même que la new romance n’est franchement pas ma tasse de thé, n’étant définitivement pas adepte des scènes muy caliente que je trouve toujours dépourvues d’intérêt (à l’instar de la violence gratuite en littérature noire, n’allez pas non plus me lyncher ! ^^), force est de constater que j’ai passé un bon moment de lecture en compagnie de Dahlia Blake !
Au fil de cette intrigue fort bien construite, alternant judicieusement les points de vue de nos principaux protagonistes, nous faisons justement connaissance avec ces derniers. Bien que n’ayant pas tout de suite accroché avec Azalea et Kaï, ils ont su m’amadouer, m’ont poussé à vouloir en savoir plus, à comprendre leurs réactions, leur attitude, à percer à jour leur personnalité… Pour finalement m’attendrir et me toucher. Parce qu’ils sont profondément humains, parce que la vie ne les a pas épargnés. A travers eux, l’autrice prend le contrepied de la romance – ou en tout cas de ce à quoi je m’attendais – pour aborder des thématiques difficiles et profondes, pour une lecture plus sérieuse qu’il n’y paraît. Si l’autrice maîtrise l’art des passages hot, elle a bien davantage suscité mon empathie et mes émotions en remontant l’histoire, le passé de ses deux-là, en explorant, dévoilant les failles et les blessures de chacun, tant et si bien que c’est à regret que je les ai quittés.
Mais l’autrice bouscule encore les codes en nous invitant en Martinique pour les fêtes de fin d’année, au gré d’un récit bigrement immersif, nous faisant découvrir l’île et son décor de rêve, ainsi que ses traditions et sa gastronomie. Immédiatement je me suis sentie dépaysée, détendue et rassérénée, entourée d’une ambiance chaleureuse et bienveillante, qu’un seul être a failli troubler. Alors même que Noël est plutôt synonyme pour moi de froid, de neige, de sapins et de marrons chauds, j’ai adoré passer cette fête sous les palmiers, à écouter les Chanté Nwel en dégustant des frites de patates douces !
J’en terminerai avec la plume de l’autrice, pleine d’amour évidemment, pleine d’humour aussi, fluide et accessible, sensuelle et suggestive… Mais aussi teintée de poésie. Je me suis surprise à noter quelques citations qui ont fortement fait écho en moi, avec lesquelles j’achèverai cette chronique :
“Le plus grave, quand on a été un connard fini, est de se rendre compte que le pire de nous a atteint le meilleur de l’autre. Ma part sombre et mesquine a griffé en plein cœur sa vulnérabilité, jusqu’à transformer ce qui fait d’elle un être merveilleux en une personne blessée dans son intimité.”
“De même que les promesses n’engagent que ceux qui les croient, les rêves ne trompent que ceux qui refusent d’ouvrir les yeux.”
“La vie m’a donné une chance inouïe de faire d’une détresse une délivrance, d’une errance une rencontre, d’une mort lente une renaissance.”
En bref, je suis heureuse de ce Noël atypique en Martinique et de mon initiation à le new romance avec Dahlia Blake. Merci à Aurore d’avoir su susciter ma curiosité et, avec un jour de retard : Bon Nwel, Mele Kalikimaka mes Bookinautes adorés !