Une nouvelle affaire pas très catholique pour un curé… Qui ne l’est pas davantage… “Dieu pardonne, lui pas !” de Stanislas Petrosky, publié aux éditions Lajouanie.
Le pitch : Lorsque Requiem tombe sur un article de journal relatant la découverte d’un cadavre sur le Port du Havre, la tentation est trop forte pour ce curé de ne pas aller y fourrer son nez et son chapelet… Bien vite le voilà prêt à démanteler un trafic d’armes et bouffer du docker néonazi… Tout un charmant programme en perspective…
Pardonne-moi cher lecteur parce que j’ai péché… Oui j’ai péché car je n’ai pas résisté à la tentation de me procurer ce nouvel opus des aventures de mon curé préféré… Oui c’est parfois grossier et souvent irrévérencieux… Seulement cette littéraire tentation était trop forte à l’occasion de la soirée organisée par les éditions Lajouanie en juin dernier… Après cet achat j’ai pourtant lutté… Enfin non, c’est ma PAL qui a lutté pour moi, depuis de nombreux mois déjà… Et puis, à l’approche du Salon “Polar’Osny” celui-ci est revenu à la charge, m’aguichant de sa sombre couverture au titre ravageur et de ses truculentes pages… Alors oui j’ai péché et me suis délicieusement plongée dans cette intrigue à l’image même de son héros… Pardon… Mais c’est trop bon !
Sous couvert d’un humour aussi noir que sa soutane, cet étonnant et détonant curé nous entraîne à sa suite pour mener à bien cette nouvelle enquête particulièrement sombre et haletante (à bien des niveaux…^^), admirablement conduite et remarquablement maîtrisé… Si Requiem ne perd pas un instant à se reposer, il n’en laisse pas davantage à son lecteur qui n’a pas la moindre minute pour souffler… Ni s’ennuyer d’ailleurs ! C’est si prenant qu’on ne voit pas le temps passer et c’est en se heurtant aux remerciements qu’on remarque que le livre est déjà terminé…
Parce qu’on était bien, en compagnie d’Estéban Lehydeux dit Requiem… On l’aime bien ce curé qui ferait (re)venir n’importe quel athée au cathé… On l’adore cet exorciste qui, faute de missions, s’en est trouvé d’autres pour bannir le mal selon sa propre conception de la chose, plutôt large il faut le confesser… On l’adule ce curé, furieux mélange de Don Camillo et San Antonio, saupoudré des dialogues de Michel Audiard, toujours à se retrouver dans des situations rocambolesques, et dont les répliques sont aussi grinçantes que savoureuses… On le surkiffe ce curé qui n’hésite pas à nous interpeller tandis que les chapitres défilent à un rythme effréné…
Et comme toujours, la plume est aussi vive qu’efficace, le style savoureusement travaillé, soigné jusqu’aux notes de bas de pages qui sont justes immanquables… Un régal !
En bref… Un livre à ne pas mettre entre toutes les mains, je vous l’accorde ! Mais pu***, si vous n’êtes pas trop coincé de la frange et des mocassins, je vous le conseille ! Déniaisez-vous : vous m’en direz des nouvelles !