Un roman d’une subtilité sans égale : “(…) Un chat à la fenêtre“, de Loli Artésia, disponible dès aujourd’hui sur Amazon.
Le pitch : “Au 13, rue de Ségur, appartement 1, à l’une des fenêtres du salon, une frimousse rouquine aux oreilles pointues observe les passants. Le chat étudie l’été triomphant, et les oiseaux qu’il amène. De temps en temps, il pousse quelque miaulement pour attirer l’attention de son humaine.
Mariette lui répond en miaulant de la même manière. Leïla hausse les épaules et retourne vaquer à ses occupations. Elles sont deux humaines dans cet appartement, pourtant elles ne se connaissent pas. Elles partagent un espace-temps inaltérable qui ne les réunit pas.
Ce qu’elles sont l’une pour l’autre ? Un reflet. Leïla est l’image flamboyante de tressautante de Mariette ; Mariette est la mélancolie de Leïla.
Un huis-clos en miroir, dans lequel Mariette redoute de voir Leïla, et Leïla craint le fantôme de Mariette.
Et un chat à la fenêtre, qui les regarde se débattre contre elles-mêmes”.
Savez-vous ce qui est à mon sens le défi suprême, le défi ultime d’un blogueur littéraire ? Défier un roman dont il ne sait que penser tant il l’a perturbé… Affronter l’angoisse de ne savoir que dire au travers d’une chronique dont il saura par avance qu’elle ne pourra être de qualité… Présenter un roman imprésentable tant il le dépasse et l’impressionne… Et bien voilà… J’en suis là… Comme une apprentie nageuse qui s’apprête à sauter là où elle n’a pas pied pour nager très loin… Comme un gladiateur entrant dans l’arène en sachant pertinemment qu’il n’en sortira pas…
“Une œuvre doit avant tout attenter à la sûreté de l’esprit” me confiait l’auteure lorsqu’elle me faisait l’honneur de m’accorder une interview : On peut dire que cet audacieux pari est réussi par ici, car dès l’instant où ses yeux se posent sur ces fameux points de suspension, le temps se suspend, c’est évident, et les parenthèses se referment, comme un piège sur un lecteur parfaitement inconscient du danger qui le guette au détour de chaque page…
Telle une sirène, l’auteure nous envoûte et nous emporte dès les premiers mots, dès les premières lignes, dès cet étrange prologue… Et très vite le lecteur s’égare et se perd au cœur de cette histoire, ne disposant plus de repères et n’en cherchant plus d’ailleurs, se laissant dès lors porter au gré des évènements qui jalonnent ce singulier roman et des chapitres qu’il ne peut quitter des yeux jusqu’à son prologue tout aussi captivant et déroutant…
Autant de questions traversent l’esprit du lecteur que d’émotions s’immiscent dans son cœur, traitant de tant de sujets avec une sincère profondeur, voire une certaine philosophie… Car oui, ce récit pousse à la réflexion, peut-être même une réflexion intérieure, comme si l’on était enfermé en soi-même, contraint à réfléchir… Curieux effet que celui-ci pour un lecteur…
Et le lecteur ne peut détacher son regard de cet étrange ballet que réalisent Mariette et Leïla, si différentes et pourtant si proches… Si divergentes et pourtant si similaires… Si discordantes et pourtant si complices… Car si le chat constitue l’élément inaltérable et même le fil conducteur de cette intrigue, il n’est pas le seul à faire le lien fragile entre ces deux êtres que tout oppose et dont chacune craint de croiser le reflet de l’autre au détour d’un miroir…
La plume est fluide, hypnotique, voire même onirique… Le style ensorcelant… Pour un moment de lecture tout simplement surprenant…
En bref… Je me sens bien incapable de vous parler de ce roman correctement tant il me paraît déroutant… A vous de plonger… Alors prenez-vos respiration… Et lisez !