Un thriller social de haute volée : “Mapuche“, de Caryl Ferey, aux éditions Gallimard (série noire) et Folio.
Le pitch : A 28 ans, Jana est une Mapuche, issue d’un peuple indigène massacré par les chrétiens avant de s’installer sur leurs terres. Aujourd’hui sculptrice, la jeune femme a débarqué à Buenos Aires dix ans plus tôt pour intégrer une Ecole d’Arts. Mais, en pleine crise économique, Jana a dû se prostituer pour vivre, c’est ainsi qu’elle s’est liée d’amitié avec Paula, un travesti un peu paumé qui partage sa vie entre les trottoirs et la blanchisserie sous la coupe de sa folle de mère. Mais un jour, Paula lui fait par de son angoisse pour Luz, un autre travesti qui ne s’est jamais présenté au rendez-vous qu’il lui avait pourtant donné la veille au soir. Parties à sa recherche, elles tombent sur les gyrophares de la police qui vient de découvrir un cadavre atrocement mutilé et émasculé : Luz. Mais, l’enquête piétinant, la mort d’un travesti n’intéressant pas les flics, Jana fini par solliciter les services du détective Ruben Calderon, l’un des rares rescapés des arrestations arbitraires commises sous la dictature militaire, contrairement à sa sœur et son poète de père. Celui-ci s’est mis au service des Mères de la Place de Mai dont la sienne fait partie. Mais quand Jana contacte Ruben, celui-ci est déjà sur une affaire. Un de ses amis journalistes lui a demandé d’enquêter sur la disparition de Maria Victoria Campallo, photographe et fille d’un notable et riche homme d’affaires argentin. Mais leur trajectoire vont étonnamment se croiser…
Je découvrais il y a peu la formidable plume de cet auteur en me plongeant dans Condor grâce au concours des éditions Gallimard et de l’opération Masse Critique Babelio. Déjà conquise et littéralement envoûtée, j’ai décidé de renouveler l’expérience sans attendre en découvrant cette fois Mapuche, transformant ainsi l’essai pour mon plus grand plaisir.
Avec un talent incontestable, l’auteur nous entraîne ici dans un thriller complexe aussi violent que passionnant. Le ton est donné dès les premières pages, plongeant le lecteur au cœur de la barbarie dont peut faire preuve l’être humain. Mais l’auteur ne laisse aucun répit à son lecteur, enchaînant à un rythme effréné les tableaux et les scènes de violences parfois insoutenables. L’intrigue est savamment orchestrée et le suspens est brillamment maintenu tout au long du roman, la tension montant crescendo jusqu’à un final totalement ahurissant.
Particulièrement fouillé et documenté, l’auteur nous livre ainsi un sombre tableau d’un pays ravagé par sa propre histoire, entre coup d’Etat et dictature, torture et corruption, assassinats et viols, vols d’enfants et autres indicibles horreurs.
Les personnages sont fouillés, entiers, singuliers, à commencer bien sûr par notre duo principal. Tous deux sont en effet des survivants de ce pays, victimes d’un passé très douloureux, ce qui renforce davantage encore le propos de ce superbe thriller.
L’écriture est vive, brutale, livrant ainsi un roman encore plus noir et dense s’il était nécessaire.
Particulièrement fouillé et documenté, l’auteur nous livre ainsi un sombre tableau d’un pays ravagé par sa propre histoire, entre coup d’Etat et dictature, torture et corruption, assassinats et viols, vols d’enfants et autres indicibles horreurs.
Les personnages sont fouillés, entiers, singuliers, à commencer bien sûr par notre duo principal. Tous deux sont en effet des survivants de ce pays, victimes d’un passé très douloureux, ce qui renforce davantage encore le propos de ce superbe thriller.
L’écriture est vive, brutale, livrant ainsi un roman encore plus noir et dense s’il était nécessaire.
En bref, l’auteur est un Maître et son thriller une pépite. Ma découverte de ses autres romans est désormais une évidence.