Chroniques 2016 Ce qu’il reste d’Alice de T.R. Richmond

Un roman atypique : “Ce qu’il reste d’Alice“, de T.R. Richmond, chez Calmann Lévy et Livre de poche.
 
Le pitch: De retour dans sa ville universitaire, à Southampton, en vue d’y passer une soirée plus qu’arrosée avec ses amies, Alice Salmon, journaliste pleine d’avenir de 25 ans, est retrouvée morte, noyée dans une rivière. Ne sachant s’il s’agit d’un accident, d’un meurtre ou d’un suicide, une enquête est ouverte mais piétine très vite faute d’indices.
Le professeur et anthropologue Jeremy Cooke, proche de la retraite et atteint d’un cancer de la prostate, décide alors de recueillir toutes les traces qu’a pu laisser Alice au cours de son existence, afin de reconstituer le fil de sa vie et percer les mystères de sa disparition. Ce qui va dévoiler de sombres secrets et ne va pas plaire à tout le monde…
 
Pourtant repéré à sa sortie, j’ai finalement découvert ce thriller psychologique grâce à la sélection d’avril de Livre de Poche, que je remercie d’ailleurs de m’avoir offert cette occasion.
 
Partant d’une idée brillante et originale, l’auteur nous livre là un roman à la construction peu banale, constitué uniquement de courriers, mails, articles, extraits de journaux intimes ou de blogs, messages vocaux ou écrits, posts laissés sur divers réseaux sociaux…
En dépit de quelques longueurs, l’auteur a su immédiatement capter l’attention de son lecteur au travers d’une intrigue particulièrement bien maîtrisée. Le suspense est brillamment maintenu tout au long de ce récit, le lecteur allant de vrais doutes en fausses pistes, et le dénouement, quoique assez frustrant, est plutôt inattendu.
Bien que ne répondant pas à toutes les questions que le lecteur est en droit de se poser au cours de cette lecture, l’auteur a su atteindre son but et conduire son lecteur à une intéressante réflexion sur les traces qu’une personne peut laisser derrière elle sur Internet et les réseaux sociaux, et sur les délicates notions de vie privée et de droit à l’oubli.
Même s’ils n’ont suscité chez moi aucune empathie, les personnages sont plutôt intéressants, et même profonds pour certains d’entre eux.
Le style, parfois trop pompeux dans les courriers du professeur, n’en reste pas moins agréable dans l’ensemble et contribue à la qualité de cette lecture.
 
En bref, un roman original et intéressant.

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