Mes petits Bookinautes chéris : La DreamBookGazette a profité de l’été pour se renouveler et s’étoffer afin d’élargir sans cesse ses horizons livresques et vous proposer toujours plus de contenu livresque ! C’est dans ce cadre qu’une nouvelle interview a fait son apparition car la lecture est décidément une affaire de passionnés ! Aussi j’ai la chance et le plaisir de vous présenter le salon “Noires Sœurs“, qui se tiendra à Souchez (62) le 09 septembre prochain, à travers les propos de son organisateur, Matthieu Delory : Belle découverte et bonne lecture !
Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Matthieu Delory, j’ai 43 ans, je suis marié et père de deux enfants. Tous les trois sont de grands lecteurs, ce qui n’est pas mon cas. Alors, me retrouver organisateur d’un salon littéraire peut sembler étrange, mais je suis fasciné depuis de nombreuses années par l’univers du livre et cette passion est croissante.
Comment est né le salon du livre « Noires sœurs » dont vous êtes l’organisateur ?
Je préside une association sportive, à l’origine. Juste faire vivre l’association n’était pas suffisant et les manifestations sportives pullulent dans nos belles collines, donc cela ne laissait aucune place à une quelconque organisation d’évènement. L’idée du salon m’est venue en novembre 2021. En décembre, je m’en allais acheter un livre de Barbara Abel à Raimbeaucourt pour mon épouse. Barbara n’était pas là, mais Salvatore Minni s’y trouvait. Je me suis présenté, nous avons discuté et mon idée a été confortée : J’allais organiser un salon du polar.
Un festival littéraire dont le joli patronyme n’est pas banal : D’où vient-il ?
Je considère que donner un nom à quelque chose, c’est lui donner vie. Il fallait allier le mot noir avec un autre. Et c’est cette rencontre avec Salvatore qui m’a permis de le trouver. Et si nous invitions des auteurs belges en plus des français, nous aurions des représentants de deux pays frères de polar. « Noires Frères » ne signifiait rien alors que « Noires Sœurs » avait cette double connotation. « Noires Sœurs » était né. J’ajouterai que, cette année, accueillant moitié moins d’auteurs belges, nous avons choisi de mettre en avant également les Louves du Polar, qui sont en quelque sorte des sœurs du Noir. Quatre d’entre elles seront présentes, dont notre trio de marraines : Magali Collet, Julie Ewa et Céline Ghys.
Comme ce nom le laisse entendre, cet événement met en lumière la littérature noire : En quoi ce genre vous inspire-t-il davantage ?
C’est déstabilisant de se rendre compte que des histoires, quasi-exclusivement de meurtres, avec parfois des tueurs en séries cannibales ou encore des sociopathes depuis le plus jeune âge, passionnent autant de gens. Le déstabilisant devient fascinant quand on rencontre les auteurs. Les autres genres littéraires peuvent être passionnants, car tous les auteurs sont des passionnés, mais ils n’ont pas ce côté déstabilisant.
Plus qu’un simple salon, il s’agit d’une belle initiative solidaire : Que pouvez-vous nous en dire ?
Notre association soutient la lutte contre la sclérose en plaques et, naturellement, l’évènement que nous avons créé suit le même combat. Etant moi-même atteint de cette maladie, c’est quelque chose qui me tenait à cœur.
« Noires Sœurs », c’est aussi un recueil de nouvelles, financé par une campagne Ulule et vendu lors du salon : Quel en est l’objectif ?
« Noires Sœurs vol.2 » est dans la lignée du premier volume. Nous y offrons aux lecteurs quinze nouvelles, toutes noires bien sûr, mais toutes différentes, les thèmes abordés sont variés, le format l’est également. La campagne Ulule nous a permis de financer l’impression des 300 livres. L’an dernier, nous avons joué la carte de la prudence en n’imprimant « que » 100 exemplaires, mais nous nous sommes retrouvés à court une heure avant la fin du salon, laissant plusieurs visiteurs frustrés. Grâce à la campagne, plus de 100 exemplaires ont déjà été réservés. Et il ne faut pas oublier que ce qui était un recueil sans prétention au départ a été préfacé par Johana Gustawsson pour le premier puis par Franck Thilliez cette année. Comme me l’a dit Hervé Hernu il y a peu : quel chemin !
Un salon du livre n’est rien sans son libraire : Qui sont vos partenaires ?
Comme l’an dernier, c’est La ruche aux livres 2 Caroline qui nous accompagne dans l’aventure. C’est une librairie « à taille humaine » dont la renommée est grande. J’ai l’impression de passer mon temps à remercier Caroline tellement son aide m’est précieuse toute l’année.
La prochaine édition se tiendra le 9 septembre prochain : Qu’est-ce qui attend les lecteurs pour l’occasion ? Qu’avons-nous au programme ?
Nous accueillerons 31 auteurs de polar, thriller, roman noir, ou polar jeunesse. Plus de 100 romans seront présentés, dont près de la moitié en jeunesse (Sophie Laroche, notamment avec ses « Anatole Bristol », représente près de 20 titres à elle seule). La journée sera ponctuée d’évènements, comme ou la remise du Prix Noires Sœurs et de son homologue Jeunesse. Il y aura ensuite plusieurs présentations, à commencer par l’ouvrage réalisé par la classe de CM1 de l’école de Souchez, nos trois marraines présenteront quant à elles le collectif des Louves du polar, encore trop peu connu, bien que très bien représenté par ses autrices à travers la France. Enfin David Belo, portraitiste et désormais auteur de polar, nous parlera de ses œuvres. Nous travaillons sur une ou deux animations supplémentaires qui seront annoncées plus tard.
Que pouvons-nous faire – en plus d’être à Souchez le 9 septembre – pour vous soutenir ?
Ce qui fait notre force, c’est cette ambiance très familiale qui fait que plusieurs auteurs ont accepté de revenir sans hésiter, même s’ils ne vendent pas autant de livres que sur d’autres salons plus grands. Accueillir le public, lecteurs ou curieux, afin qu’ils découvrent quel est ce petit salon de campagne qui commence à faire parler de lui, au point d’être cité en exemple sur un salon de plus grande envergure, est une chose essentielle pour nous. Je dirais donc qu’en plus d’être à Souchez le 9 septembre, notre meilleur soutien serait d’en parler encore et encore autour de vous. Et puis, nous avons 183 exemplaires du recueil de nouvelles « Noires Sœurs vol.2 » qui vous attendent afin de pouvoir reverser plus de 1.600€ à la Fondation Hopale.
Si vous aviez un dernier mot à ajouter pour démontrer que le salon “Noires Sœurs” est un incontournable auquel tous les lecteurs doivent se rendre, lequel serait-ce ?
C’est un peu ce que je disais juste avant. Les auteurs qui touchent assez peu de lecteurs sur les salons en général en ont touché davantage chez nous et, à l’inverse, ceux qui ont l’habitude de dédicacer plus de 100 romans chaque week-end en ont vendu moins. Malgré tout, les uns comme les autres reviennent car, en plus de l’accueil que nous offrons, une grande majorité de nos visiteurs n’ont jamais fait de salons et sont donc plus curieux, plus à l’écoute de la passion que communiquent les auteurs, et c’est aussi ça que ces derniers aiment retrouver, enfin c’est ce que je pense. Les personnes qui viennent à « Noires Sœurs » achètent tout autant grâce à l’envie de lire qu’ils procurent qu’en fonction de sa notoriété. Les auteurs et les lecteurs forment aussi une famille dans laquelle les membres sont importants, à mesure égale. C’est ça « Noires Sœurs ».
Je terminerai en précisant que ce sont les auteurs et les visiteurs qui font que nous, organisateurs, avons une raison d’exister en tant que tel. Et il y a aussi les passionnés, les chroniqueurs, quel que soit leur mode de communication, qui deviennent vite, tel qu’on me l’a dit à plusieurs reprises, des incontournables pour promouvoir un auteur, un livre, un salon. Merci Aurélie.