Chroniques 2016 Ce qui reste de la nuit de Ersi Sotiropoulos

Une invitation à la poésie : “Ce qui reste de la nuit“, d’Ersi Sotiropoulos, aux éditions Stock.
 
Le pitch : Voyageant depuis un mois et demi à travers l’Europe, Constantin Cavafy et son frère John font escale à Paris, en pleine affaire Dreyfus. D’origine grecque mais ayant vécu entre Liverpool et Constantinople avant de rejoindre Alexandrie, ayant souffert de la faillite de sa famille qui l’a conduit à vivre dans la précarité durant son enfance, ce jeune homme ambitionne ardemment de devenir un poète reconnu par ses pairs. Profitant d’une rencontre avec Nicos Mardaras pour tenter d’approcher l’influent Jean Moréas à qui il a envoyé deux de ses poèmes, trois mots de ce dernier ne manqueront cependant de remettre en cause ses espoirs, résonnant telle une sentence lapidaire aux oreilles et au cœur du jeune poète qui, déjà tourmenté, va dès lors les ressasser jusqu’à l’obsession…
 
Membre du Cercle des Lecteurs du Furet du Nord, c’est dans ce cadre que j’ai eu l’immense privilège de recevoir ce roman dont le titre comme la couverture se révèlent intrigants.
 
Ce roman m’a permis de faire la connaissance de Constantin Cavafy, poète d’origine grecque qui a réellement existé. Très peu connu de son vivant, il semble désormais avoir acquis une certaine notoriété dans la littérature grecque du XXème siècle.
Avec un talent remarquable, l’auteur nous permet ici de découvrir cet auteur et plonger dans les affres de sa création. Soutenu par une écriture particulièrement soignée et soulignant à merveille la poésie évoquée, je n’ai cependant jamais réussi à pénétrer ce roman tant j’ai ici manqué d’empathie pour ce personnage pourtant intéressant.
Tel un de nos poètes maudits, cet homme, déjà tourmenté par une enfance douloureuse, une mère envahissante et une sexualité qu’il semble difficilement assumer, vit pleinement sa poésie, obsédé qu’il est d’atteindre la perfection et le niveau de ses maîtres. Jamais satisfait et particulièrement soupe au lait, il n’aura dès lors de cesse de créer en s’inspirant de tout ce qui l’entoure, de remanier ses textes jusqu’à l’excès, et d’en détruire un bon nombre sur un coup de tête tant il doute de lui-même.
 
En bref, un rendez-vous que je regrette d’avoir manqué mais qui fera sûrement le bonheur des amoureux de la poésie.
 

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