Chroniques 2017 La fureur du Prince de Thierry Berlanda

Une suite sombrement réussie : “La fureur du Prince“, de Thierry Berlanda, aux éditions La Bourdonnaye et Numerik Livres.
 
Le pitch : Francis Aravahani. Stoppé net dans sa course à l’horreur par deux balles dans le thorax, celui qu’on appelle le Prince attend patiemment son procès, incarcéré au SMPR de Fresnes. Pour autant Jeanne Lumet ne se remet pas de cette affaire qui a fait basculer sa vie un an plus tôt, s’imaginant croiser le monstre à chaque coin de rue et jusque dans la chambre de son fils. Mais celle-ci n’est pas au bout de ses peines lorsqu’on apprend que la Chambre de l’Instruction vient de déclarer le Prince irresponsable pénalement, signant par là même son transfert à l’UHSA de Villejuif… Et s’il venait à s’en échapper…?
 
Souvenez-vous… C’est sur Twitter que je croisais la route de cet auteur fort sympathique, rencontrant ainsi son terrifiant Prince et sa trilogie par la même occasion. Me plongeant dès lors avec délice et curiosité dans la lecture de son premier opus, j’en ressortais aussi malmenée que conquise, me promettant alors de renouveler l’expérience dans les plus brefs délais, ce qui est désormais chose faite !
 
Optant ici pour un tout autre angle d’attaque, l’auteur nous permet ici de retrouver les protagonistes qui ont mené l’enquête dans “L’insigne du Boiteux”. Outre le Prince, le fameux avec son inquiétante psychologie et sa terrifiante personnalité, on retrouve aussi Jeanne, à la fois exaspérante et attachante par tant de fragilité, de plus en plus névrosée, qui ne parvient pas à remonter la pente. Ou encore Fallier, ce grand flic bourru au cœur tendre, à la fois solitaire et esseulé, auquel on ne peut que s’attacher, désormais à la retraite et diminué par la maladie. Quant à François Savant, si ces malheureuses aventures l’ont marqué à jamais lui aussi, c’est avec flegme et philosophie qu’il envisage désormais la vie. On retrouve encore le professeur Bareuil, son bagout et sa suffisance, toujours aussi mystérieux voire inquiétant, presqu’autant que le Prince dont il se targue d’avoir assuré la capture. Mais on fait aussi la connaissance d’autres personnages qui ne manquent pas d’intérêt, tels que l’ambitieuse et arrogante Elisabeth Turner, experte psychiatre à l’origine de l’irresponsabilité du Prince… Vaste programme !
Il n’est pourtant pas dans mes habitudes de démarrer une chronique en vous parlant des personnages. Pour autant ils constituent à mon sens l’essence même de ce deuxième opus, tant leur présence est essentielle, leur personnalité étudiée, leur psychologie approfondie, leurs émotions exacerbées, leurs failles dévoilées sur la première partie du roman, avant d’embrayer sur une deuxième partie à toute allure, avec une enquête qui reprend, une chasse à l’homme qui démarre, un suspense de tous les instants, une tension qui ne cesse de grimper, une intrigue qui prend son lecteur aux trippes, le submerge de doutes et autres rebondissements, pour ne plus le lâcher avant le point final. Un point final qui n’en est pas vraiment un, laissant son lecteur frustré, avide qu’il est de connaître la suite (d’ores et déjà chargé dans ma tablette…)
L’écriture est vive et plus intense, le style efficace et même plus nerveux, ce qui fait de ce thriller un roman plus noir et dangereux encore, véritable piège à lecteur qui se referme instantanément sur sa proie.

En bref, une lecture diabolique dont il me faudra lire la suite dans les plus brefs délais !

Cet article a 2 commentaires

  1. Unknown

    Merci pour vos deux chroniques, et non seulement pour leur orientation (qui bien sûr me touche et me plaît), mais aussi leur pour propre excellence formelle. Bravo !

  2. Unknown

    Merci pour vos deux chroniques, et non seulement pour leur orientation (qui bien sûr me touche et me plaît), mais aussi leur pour propre excellence formelle. Bravo !

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