Sans doute l’enquête la plus sombre de notre Capitaine Mehrlicht adulé : “Sans pitié ni remords“, de Nicolas Lebel, aux éditions Marabout.
Le pitch : Après l’enterrement de son collègue et ami Jacques Morel auquel il assisté avec toute son équipe, le Capitaine Mehrlicht se rend dans le bureau du notaire, lequel lui remet un bien drôle d’héritage : Un diamant brut appartenant à une statue dérobée il y a dix ans au cours du déménagement du MAAO. Il décide alors de profiter de ses congés, non plus pour rejoindre Mado mais pour mener l’enquête avec le Capitaine Kabongo.
Pendant ce temps, le commandement de l’équipe est confié à l’indigeste Capitaine Cuvier. Tandis que Latour et Dossantos sont appelés sur la scène de ce qui s’apparente à un suicide, ils assistent à la défenestration d’une femme qui se disait menacée et avait sollicité la protection de la police… Tous deux travaillaient au MAAO lorsqu’il a déménagé…
Voilà bien longtemps que je n’avais pas retrouvé le Capitaine Mehrlicht, ses sonneries détonantes et ses remarques percutantes… Il me manquait, vous savez… Aussi n’ai-je pas pu résister plus longtemps pour délester ma PAL de cette troisième enquête particulièrement haletante.
Cette fois-ci notre cher auteur a décidé de mettre les petits plats dans les grands pour inviter Baudelaire à sa table et en fait l’élément principal de sa surprenante et sanglante chasse aux trésors. Démarrant sur les chapeaux de roue, l’auteur entraîne alors son lecteur pour une enquête aussi rapide qu’affolante, aussi tendue que captivante. Si l’intrigue s’avère parsemée d’embûches comme de morts, l’auteur ne ménage décidément pas son lecteur et ne lui épargnera rien au cours d’une enquête dont l’objectif premier sera de rétablir l’honneur de Jacques. Comme dit en préambule, si cette enquête est sans aucun doute la plus noire et la plus triste menée jusqu’à ce jour, le roman ne manque cependant pas de ces scènes cocasses dont seul notre Capitaine adoré a le secret, pour un roman qui se lit sans s’arrêter jusqu’au point final.
Si on ne se lasse décidément pas de ces personnages uniques en leur genre, mention spéciale doit être accordée à notre regretté Jacques Morel qui, par son absence, n’aura jamais été aussi présent. Et tandis que son ombre plane au-dessus de nous tout au long du roman, c’est finalement lui qui nous mène à la baguette, bien décidé à faire de nous des apprentis enquêteurs à la hauteur de notre Capitaine Mehrlicht, comme un au revoir pour nous comme pour lui. Je ferai cependant l’impasse sur la Capitaine Cuvier, un abruti fini dont la stupidité n’a d’égale que son incompétence, qu’on adorera sans doute détester, et que je vous laisse le soin de vous coltiner (Et oui, chacun son tour…! ^^).
Fidèle à lui-même, l’auteur nous régale une nouvelle fois de sa plume aussi soignée qu’addictive, son style aussi vif qu’accrocheur, le tout saupoudré d’humour qu’on servira bien noir pour un polar tout simplement incontournable.
En bref, tiercé gagnant avec ce polar haletant de cet auteur addictif !