Chroniques 2017 Friend Zone de Mickaël Parisi

Un second roman tout aussi hors du commun que le précédent : “Friend Zone” de Mickaël Parisi, disponible sur Amazon.
Le pitch : Offrant ses services sur le Dark Net, Thomas Grant est un détective détestable qui réussit l’exploit d’avoir tous les défauts et ne dispose en outre d’aucune existence légale. Opaline quant à elle est une jeune militante vegan à la recherche de son frère qui s’est laissé embarquer dans une redoutable secte… Tandis que l’un croise la route de l’autre, le manque d’argent et l’apparente facilité de la mission pousse Grant à accepter cette proposition… Sauf que rien n’est aussi simple qu’il n’y paraît…
Souvenez-vous… C’est grâce aux réseaux sociaux, et plus particulièrement à Twitter, que je croisais la route de ce jeune auteur, ce dernier m’offrant alors l’occasion de découvrir son premier roman intitulé “Néant“, dans lequel je me plongeais sans tarder pour vous livrer mon verdict tout de go : Un OVNI littéraire ! Je suis donc ravie de la confiance que m’accorde une nouvelle fois l’auteur en me confiant le dernier né de sa plume, m’offrant ainsi l’opportunité de chroniquer son second roman, tout aussi atypique et déjanté…
Ne prenant toujours pas de gants pour plonger les mains dans le cambouis, l’auteur nous ramène ici aux côtés de Thomas Grant, détective privé infréquentable que l’on avait déjà côtoyé dans “Néant“… Pas de panique si vous n’avez pas lu ce livre cependant, l’auteur prend soin de planter son décor et situer ses personnages, permettant dès lors à quiconque lit ce livre de ne pas se sentir égaré. “Gardez l’esprit ouvert” m’avait soufflé l’auteur lors de notre premier échange à propos de “Néant“… Sachez que ce judicieux conseil s’avère tout aussi précieux pour ce nouvel opus…
Fidèle à lui-même, l’auteur ne nous épargne rien et nous entraîne au plein coeur d’une intrigue particulièrement bien construite et rondement menée. Si l’auteur a parfois tendance à partir dans tous les sens, aucun temps mort n’est cependant laissé au lecteur qui se laisse embobiner, voit les scènes s’enchaîner, les violences se multiplier, et les dialogues fuser à un rythme infernal. Dans le même temps, l’auteur ne manque pas non plus d’aborder des sujets particulièrement sérieux sans livrer de jugements, ceci permettant au lecteur de réfléchir et se forger ses propres opinions.
Véritable atout de ce roman peu banal, ce sont bien évidemment les personnages qui jalonnent ce roman. Si on n’avait pas apprécié Thomas lors du premier round, cela ne va pas vraiment s’arranger… A la fois  misogyne, alcoolique, cynique, ultraviolent et passionné d’armes à feu, Thomas Grant représente décidément l’archétype du parfait abruti fou dangereux. Alors on ne peut évidemment pas parler d’attachement ni d’affection pour un personnage aussi exécrable, pour autant on s’y intéresse et on le suit au fur et à mesure que les chapitres défilent et tandis que les carnages s’empilent… Et ce n’est quand même pas de veine pour un type pareil de tomber sur une militante vegan… S’ils ne sont décidément pas faits pour s’entendre, Opaline est le personnage qu’il faut pour constituer un duo étonnant et détonnant, de quoi rester dans la mémoire du lecteur très longtemps.
La plume n’est décidément pas commune mais remarquablement travaillée, et le style particulièrement efficace, vif et borderline. Ne manquant pas de vocabulaire, l’auteur ne lésine pas cependant en vulgarités et autres propos franchement crus, provocants, virulents mais non dénués d’autodérision, de quoi alléger l’atmosphère.
 
En bref, un roman trash toujours aussi inclassable, qui ne pourra pas plaire à tout le monde mais saura faire son petit effet…

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