Bouquinist Park Du côté de chez Franck : Je me suis tue de Mathieu Menegaux

Mes chers amis, c’est une petite blogueuse chagrine que vous retrouvez aujourd’hui derrière son PC… Je ne saurais trop vous dire si c’est la météo qui nous assomme de morosité, si c’est la fin de l’année  qui approche trop vite… Ou bien plutôt ma difficulté à reprendre pied dans notre sinistre réalité après tant de belles rencontres littéraires… Toujours est-il que je traîne des pieds pour avancer et chroniquer en ce moment, préférant bien davantage me réfugier dans la lecture d’un bon bouquin, moyen idéal de s’échapper du quotidien…
Parce qu’ici on aime les livres, on les aime, on les adore, et on le crie haut et fort à toute l’assemblée ! Si je suis une passionnée complètement délurée, j’ai même trouvé le moyen d’embrigader une partie de mon plus proche entourage dans cette folle aventure en leur proposant de nous livrer à vous et moi leurs derniers coups de coeur pour des livres que je n’ai pas (encore) lus, pour des auteurs que je n’ai pas (encore) rencontrés… Mon armée littéraire est ainsi composée de ma meilleure amie Laura, mon compagnon Franck et ma maman Roseline… Charmant trio de joyeux lurons se démenant depuis plusieurs mois maintenant pour alimenter cette petite rubrique !
Après Laura la semaine passée, c’est aujourd’hui au tour de Franck de se soumettre à l’exercice en nous proposant la lecture d’un premier roman notamment plébiscité par Bernard Lehut comme “Une véritable pépite” : “Je me suis tue” de Mathieu Menegaux, paru aux éditions Grasset puis au format poche aux éditions Points !


Ce que dit la 4ème de couverture…
“Un dîner en ville. Au menu, nourriture bio, affaires et éducation des enfants. Claire s’ennuie et décide de rentrer seule à vélo. Elle ne le sait pas encore mais sa vie vient de basculer. Tour à tour victime puis criminelle, Claire échoue en prison et refuse obstinément de s’expliquer. À la veille de son jugement, elle se décide enfin à sortir de son mutisme…”

Franck a aimé… Oui, mais pourquoi ?
Parce que ce roman constitue sans nul doute une claque monumentale au visage et au coeur du lecteur… Comment en effet ne pas être touché par une pareille histoire, dixit Franck encore sous le coup d’une émotion trop intense pour être ici décrite…
Le résumé est somme toute assez laconique et ne dit finalement rien de ce qui attend le lecteur, contenant en effet la confession d’une femme, Claire Beyle, détenue entre les quatre murs de sa cellule à la veille du verdict de son procès aux Assises. Sachant pertinemment qu’elle va être condamnée pour l’impardonnable crime qu’elle a commis, elle envisage de s’évader… Dès lors celle-ci retrace, à l’attention de son mari mais de nous aussi, le malheureux parcours qui l’a conduite à commettre l’irréparable geste qui a fait de cette victime un bourreau alors même qu’elle semblait tout avoir pour être heureuse.
Notre héroïne étant tout simplement époustouflante de réalisme, le lecteur va se laisser happer par cette histoire pour la dévorer d’un trait et en ressortir submergé d’émotions. Si on peut s’interroger sur les raisons qui l’ont poussée à taire ce drame, on ne peut que la comprendre au fil de ses révélations, lui trouver moult circonstances atténuantes malgré l’horreur de son geste, et avoir cette irrépressible envie de la soutenir.
Car plus le puzzle s’assemble au fil des révélations, plus une question se pose : Pourquoi n’avoir rien dit durant tout ce temps ? Pourquoi porter ce lourd fardeau toute seule alors qu’elle aurait pu bénéficier de soutien face à cette épreuve ? Et c’est par ce biais que l’auteur pointe du doigt les choix, souvent mauvais, qu’un être humain peut prendre dans une situation extrême qui le dépasse…
Paré d’une écriture fluide et ciselée, d’un style efficace et percutant, ce roman souffre certes de quelques petites invraisemblances, mais qui n’entachent en rien l’intensité de ce livre…

Résumons-nous pour terminer…
Ponctué de paroles de chansons, ce roman ressemble finalement à une tragédie moderne qui fait écho à notre triste actualité, à ces victimes qui, comme Claire, ont vécu l’indicible mais ont préféré se taire. Il est aussi courageux qu’exceptionnel pour un homme de se glisser dans la peau d’une femme avec tant de pudeur et de délicatesse pour décrire ces drames qui peuvent anéantir une vie. Vous l’aurez donc compris, Franck a trouvé ce roman aussi puissant que bouleversant, aussi intense qu’émouvant pour une lecture qui, longtemps, restera gravée dans sa mémoire…

A vous désormais de vous confronter à la terrible confession de cette femme qui ne pourra sans doute pas vous laisser indemne. Je vous invite donc à découvrir “Je me suis tue”, disponible aux éditions Grasset et Points dans toutes les bonnes librairies !

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