Un court thriller aussi intense qu’une décharge électrique : “220 volts” de Joseph Incardona, paru aux éditions Fayard et en format poche chez Milady.
Le pitch : Fort du succès de ses deux premiers romans, l’écrivain Ramon Hill se trouve pourtant en panne d’écriture, faute d’inspiration. Son éditeur le presse… Et sa femme aussi pardi, trop habituée qu’elle est au mode de vie qu’ils ont désormais adopté. Se pourrait-il qu’un séjour à la montagne dans le chalet familial, sans les enfants et loin de tout, puisse servir d’électrochoc pour lui rendre l’inspiration et rétablir le courant entre eux… Ou va-t-il au contraire tout faire disjoncter…?
Je n’avais encore rien lu de cet auteur et pourtant cela a fait tilt lorsque mes yeux ont croisé son nom sur le programme du Salon du Livre de Genève en avril dernier. Aussi suis-je allée à sa rencontre et c’est au terme d’un chaleureux échange avec lui en terre helvète que je suis repartie avec, non pas un mais deux romans dédicacés, n’étant pas parvenue à choisir… Oui je sais, je suis incorrigible… Mais il est tout petit celui-là…
Petit oui… Mais costaud ! On ne parle pourtant pas d’un petit Gervais mais bien d’un auteur Suisse, et malgré tout je peux vous dire que ce dernier n’a pas besoin d’un pavé pour vous ébouriffer le cuir chevelu à grand coup de huis clos aussi montagnard qu’électrique !
En moins de 200 pages en effet, l’auteur nous entraîne au coeur d’une histoire assez banale pour commencer, celle d’un écrivain victime du syndrome de la page blanche, celle d’un couple qui va mal, tout simplement… Seulement nos personnages sont sous haute tension, l’orage approche sans crier gare et la foudre s’apprête à frapper, et pas au hasard…
Car il suffit d’un coup de jus pour que tout bascule, pour rallumer la lumière à tous les étages… Et s’enfoncer dans la noirceur davantage encore tandis que l’auteur électrise des thèmes particulièrement forts et intimes jusqu’au court-jus final…
Servie par une plume à la fois dynamique et efficace, un style vif et percutant, l’intrigue n’en est que plus prenante et captivante, promesse d’une lecture dont on ressort soufflé, les batteries vidées.
En bref, un court thriller aussi noir que brillant… Première incursion réussie dans le courant de l’auteur que j’entends bien découvrir plus avant…