Chroniques 2018 Les fantômes du passé de Gaëlle Perrin-Guillet

Henry et Billy de retour pour un second opus qui vaut le détour : “Les fantômes du passé” de Gaëlle Perrin-Guillet, paru ce 22 août 2018 aux éditions City.
 
Le pitch : Alors que la soirée ne fait que commencer ce premier jeudi de mai 1893, celle-ci tourne court pour Scott Anderson et son cochet dont la calèche explose sans autre forme de procès… Un terrible fait divers qui ne fait même pas sourciller Henry Wilkes, ancien policier qui a rendu son insigne à l’issue de sa dernière enquête, et qui depuis dépérit sous le regard impuissant de son jeune protégé Billy Bennet… Un terrible fait divers qui va pourtant sortir Henry Wilkes de sa sombre torpeur quand son ancien collègue le sollicite et lui fait part d’étranges indices pouvant laisser croire à la présence d’un… Mort sur les lieux du crime…
 
Dire que j’étais ravie de retrouver le sympathique duo que forment Wilkes et Bennett est un doux euphémisme… Rencontrés après m’être fait dédicacer leurs premières aventures par leur charmante auteure au Salon du Livre de Nemours en début d’année, je désespérais de les retrouver jusqu’à leur adoption par un nouvel éditeur ! Aussi étais-je au rendez-vous à leur sortie en librairie, et les retrouvailles furent d’autant plus belles qu’elles étaient préfacées par Sonja Delzongle puis inaugurées par une citation extrait de Sleepy Hollow de Tim Burton ! Mais revenons-en à notre enquête…
 
Fort d’un véritable travail de recherche et de documentation, l’auteure nous entraîne ici dans un Londres à l’époque victorienne plus vrai que nature pour rejoindre notre duo d’enquêteurs pratiquement là où nous l’avions laissé à l’issue du précédent opus… Henry a bel et bien rendu son insigne et sombre dans la dépression au fin fond de son fauteuil tandis que le petit Billy assiste impuissant à la scène et maintient à lui seul un semblant de vie dans leur logis…
Le décor ainsi posé, les affaires reprennent et l’auteure entraîne ainsi son lecteur avec ces deux-là des quartiers les plus huppés jusqu’aux bas fonds londoniens pour une intrigue particulièrement prenante, finement pensée et savamment orchestrée d’un bout à l’autre du récit dont on dévore les chapitres jusqu’à un dénouement tout à fait réussi, qui laisse présager bien des choses, moi je vous le dis !
Mais si l’intrigue est aussi captivante, c’est aussi et surtout pour les personnages qui l’agrémentent. Plus que richement étoffés et soignés, l’auteure a su leur insuffler substance et âme, ce qui les rend d’autant plus attachants et touchants qu’on apprend à les connaître un peu plus à chaque chapitre. Alors on les suit et on les soutient du mieux qu’on peut, dans leurs investigations comme sur le plan moral, et on les quitte à regret une fois l’histoire terminée…. En attendant la prochaine avec impatience : reste les jours à compter !
Car ce fut un réel plaisir que de retrouver cette plume toujours fluide et élégante, plus maîtrisée peut-être aussi, ce style à la fois simple et travaillé, toujours aussi efficace et teinté d’un brin d’humour, pour un roman qu’on lit d’une traite sans voir le temps passer…
 
En bref, Sir Arthur Conan Doyle n’a qu’à bien ce tenir : Sherlock Holmes et le Docteur Watson ont de la concurrence avec ce délicieux duo dont j’attends désormais les nouvelles aventures au plus vite !

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