Lecture commune Décembre 2018 avec Françoise et Franck : Et tu n’es jamais revenu de Marceline Loridan-Ivens

En voilà une belle journée pour vous retrouver mes petits lecteurs adorés ! Nombre d’entre vous doivent actuellement s’atteler aux fastidieux préparatifs de la soirée pour un réveillon de toute beauté, plein d’amour et autres belles émotions, joyeuse et touchante réunion couronnée par une avalanche de cadeaux… Parmi lesquels des livres, il faut l’espérer !
Et tandis que mon grand concours du Trenteniversaire touche à sa fin avec un ultime cadeau littéraire mis en jeu demain, c’est avec grand plaisir que je vous retrouve aujourd’hui pour la dernière lecture commune de l’année ! Laura et Roseline s’étant soumises à l’exercice le mois dernier, c’est au tour de Françoise et Franck de se prêter au jeu cette fois-ci : Et oui les amis, une telle aventure ne pouvait se partager qu’avec les membres de ma DreamBookTeam !
Je vous sais débordés entre les amuse-bouche, la dinde aux marrons et la bûche glacée, aussi je vous laisse dès à présent découvrir l’article du jour consacré au magnifique livre de Marceline Loridan-Ivens, “Et tu n’es pas revenu“, paru aux éditions Grasset et au format poche chez Livre de Poche

Le livre dans ses moindres détails…
Format lu : Poche – 128 pages
 
Résumé : «  J’ai vécu puisque tu voulais que je vive. Mais vécu comme je l’ai appris là-bas, en prenant les jours les uns après les autres. Il y en eut de beaux tout de même. T’écrire m’a fait du bien. En te parlant, je ne me console pas. Je détends juste ce qui m’enserre le cœur.
Je voudrais fuir l’histoire du monde, du siècle, revenir à la mienne, celle de Shloïme et sa chère petite fille.  »
Le 29 février 1944, Marceline Loridan-Ivens a quinze ans lorsqu’elle est arrêtée avec son père lors d’une rafle. Déportée à Birkenau, elle subit l’horreur des camps et parvient à survivre. Son père, lui, ne reviendra jamais d’Auschwitz. Soixante-dix ans plus tard, elle lui adresse une lettre, rédigée avec la journaliste et écrivain Judith Perrignon, où elle raconte sa captivité, son retour, sa vie d’après.
Plus qu’un témoignage, c’est une œuvre littéraire. Des pages qu’on lit en retenant son souffle.  François Busnel, L’Express.
 
Incipit : “J’ai été quelqu’un de gai, tu sais, malgré ce qui nous est arrivé. Gaie à notre façon, pour se venger d’être triste et rire quand même. Les gens aimaient ça de moi. Mais je change. Ce n’est pas de l’amertume, je ne suis pas amère. C’est comme si je n’étais déjà plus là. J’écoute la radio, les informations, je sais ce qui se passe et j’en ai peur souvent. Je n’y ai plus ma place. C’est peut-être l’acceptation de la disparition ou un problème de désir. Je ralentis.”
 
Verdict de mes acolytes…
Voilà longtemps que je souhaitais découvrir ce petit livre dont j’avais appris l’existence grâce à l’émission “La Grande Librairie“… La récente disparition de cette brillante et courageuse auteure m’a rappelé que j’avais manqué à ma littéraire volonté : Persuadée qu’il s’agirait là d’un délicat sujet qui saurait à la fois intéresser et bouleverser mes acolytes préférés, je n’ai pas hésité un seul instant à leur en proposer la lecture pour l’article qui nous occupe désormais…
Une fois n’est pas coutume, chacun d’entre nous disposait de son propre exemplaire cette fois-ci, nous permettant ainsi une expérience personnelle, intimiste et unique… Pour un verdict unanime et sans appel…
 
Premier à s’être livré à son sujet, Franck a estimé ce livre indispensable en ces temps de montée de l’antisémitisme tandis que la société oublie de manière progressive et alarmante le drame que fut la Shoah.
Au travers de cette lettre adressée à son père, Franck a pu constater que l’auteure livrait à la fois un témoignage sur l’horreur des camps de concentration et un formidable livre d’amour, tout en évitant le mélodrame. La question qui se pose ici est de savoir comment reprendre goût à la vie après de telles atrocités et humiliations vécues dans l’enfer des “camps de la mort” où l’humanité a toujours été niée. Et l’auteure elle-même en constitue la réponse. Il s’agit pour lui d’un récit émouvant, fort et admirable, dans lequel chaque mot compte. D’un livre qui défit l’oubli.
 
Dans la même lignée, Françoise a ressenti ici le prix d’une lente perte du sens de la vie, d’une lutte néanmoins pour la survie, plus instinctuelle que raisonnée qui l’a profondément touchée. Car malgré tout, dans cet ouvrage qui est une lettre adressée à son père par delà la mort, elle nous explique que c’est par amour pour lui, parce qu’il voulait qu’elle vive qu’elle a pu et su résister.
Au fil des mots, selon elle, apparaissent les stigmates de l’enfer, l’odeur de la mort, des corps brûlés, des vêtements que l’on trie, de tous les actes qu’on doit faire pour permettre à l’extermination de se poursuivre, alors même qu’on voudrait être libre et… Mort pour ne plus subir cela.
Selon Françoise, il faut lire ce livre car il témoigne de cette part sombre de l’humanité, du sort des victimes, non seulement celles qui ont péri mais celles qui sont revenues mais dont la vie est si marquée que le reste de leur âge sera rongé par les souvenirs et l’étrangeté qui s’est emparée d’eux, qui ne pourront plus jamais retrouver l’insouciance et ne pourront que grappiller quelque joie éparse toujours voilée de deuil. Un témoignage bouleversant d’après Françoise, qui devrait être lu par chacun… Un texte dépouillé, d’une extrême pudeur qui vous va droit au cœur et qu’on ne peut oublier tant il fascine et meurtrit à la fois…
 
Et votre blogueuse dans tout ça ?
Que vous dire désormais, si ce n’est que je rejoins complètement mes acolytes dans tout ce qu’ils ont déjà pu vous livrer…
En effet l’auteure s’adresse ici à son père, ce père déporté avec elle à Auschwitz-Birkenau. C’est lui qui n’est jamais revenu… Marceline, elle, est revenue… Et elle a dû vivre (ou survivre) avec toutes ces horreurs en guise de souvenirs, surmonter l’insurmontable et affronter cette inexorable absence tout au long de sa vie. Un témoignage qu’on ne peut lire autrement que les larmes aux yeux et le coeur lourd… Un témoignage qui nous livre l’indicible avec une émouvante pudeur, qui nous touche au plus profond de notre être, qu’il faut lire absolument tant ses enseignements sont importants… Pour ne jamais oublier… Jamais…
 
Le mot de la fin…
Vous l’aurez donc compris, ce petit livre a fait l’unanimité parmi ma livresque assemblée… Parce qu’il s’agit là d’un témoignage de la plus haute importance, ce dernier devrait être lu par le plus grand nombre et dès le lycée… Parce qu’il nous dévoile l’horreur des camps et l’absence de ce père qui n’est pas revenu aux côtés d’une auteure marquée à jamais par la folie des hommes…

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