Un thriller sacrément déjanté : “Allez tous vous faire foutre” de Aidan Truhen, paru aux éditions Sonatine.
Le pitch : Ne vous fiez pas aux apparences, Jack Price a tout du criminel exemplaire. Dealer de cocaïne, il gère son business comme personne. Tout allait pour le mieux dans le pire des mondes jusqu’à l’exécution sans sommation de sa voisine du dessous… Et bientôt de redoutables tueurs se lancent à ses trousses : Alors qu’il était tranquille, Jack a des ennuis… Mais il a aussi des ressources… Et il n’est pas content du tout…
Rien de tel qu’une belle couverture pour venir à bout d’une panne de lecture ! Victime d’un coup de foudre pour un bouquin qui m’a valu une nuit blanche sans que je ne puisse en parler avant deux mois, la lectrice passionnée que je suis déambulais l’âme en peine entre ses livres, sans que l’un d’entre eux ne parvienne à trouver grâce à ses yeux… Jusqu’à ce que ces derniers bloquent sur ce titre et s’attardent sur ce doigt outrageusement bagué et fièrement tendu… Pareille audace ne saurait trop longtemps s’ignorer : Et la panne de lecture est d’ores et déjà oubliée !
Vous dire que cette lecture est aussi surprenante qu’inattendue relève tout simplement de l’euphémisme… A peine le lecteur franchit-il la première ligne qu’il se retrouve en effet plongé dans la tête du personnage principal et confronté à une narration des plus déconcertantes par voie de conséquence… Au diable les règles de grammaire et la ponctuation, boutons structuration et mise en page hors du bouquin ! Rien de tout cela ne trouve ici sa place en effet…
Alors le lecteur s’interroge : Désastre littéraire ou idée de génie ? Et bien figurez-vous qu’on se laisse happer par cette folle intrigue, détonante et improbable… On se laisse embarquer par toutes ces péripéties au réalisme somme toute assez relatif… On se surprend à s’attacher à notre narrateur qui a pourtant tout du parfait salopard complètement taré… Alors on s’accroche et on accroche, sans jamais décrocher ni se prendre trop au sérieux, pour finalement parvenir au point final sans l’avoir vu arriver…
Car la vraie force de ce roman, c’est effectivement ce personnage principal dont on partage les péripéties comme les pensées, qu’elles soient originales ou malsaines… Mais le plus souvent les deux à la fois, fallait-il seulement le préciser ?
Si l’on ne peut pas vraiment parler du style sauf à considérer son absence comme en être un, il y a lieu de noter cette plume particulièrement percutante, caustique, scénaristique et efficace… Pour un récit qui n’en aurait sans doute pas supporté d’autre au final !
En bref, un thriller complètement barré, à expérimenter !
