Si la machine a quelque peu calé en début d’année, il semblerait qu’elle se soit remise en route au terme d’un peu de repos bien mérité pour avoir été trop longtemps repoussé… Chroniques et interviews ont repris leur cours, les rubriques se maintiennent à jour, les déambulations au fil des salons ont repris depuis Nemours… Oui c’est officiel : C’est reparti pour un tour !
Et pour preuve d’une reprise normale de mes folles activités, retrouvons-nous ce samedi pour l’une de mes petites interviews chéries, réunies dans cette rubrique pour laquelle je pars à la rencontre d’auteurs et autres acteurs du monde littéraire, ceci afin de vous dévoiler leurs lectures et le lecteur qui sommeille en chacun d’eux… Simple, rapide et efficace : Parce que la lecture est bien ce qui nous réunit par ici les amis !
C’est justement à Nemours, à l’occasion de mon premier salon de l’année sur lequel je l’ai retrouvé, que l’idée m’est venue de mettre en lumière l’auteur que je m’apprête à vous présenter aujourd’hui dans mon antre littéraire… Un auteur aussi simple et charmant que sa plume est complexe et percutante… Un auteur que j’ai découvert grâce aux judicieux conseils de mon coup de coeur 2017 : J’ai bien sûr nommé Sire Cédric, le seul et l’unique ! Tous deux dédicaçaient alors sur le même Salon à Noeux Les Mines… L’un comme parrain, l’autre comme auteur d’un premier roman récompensé par le Festival… L’un me suggérait donc d’aller rencontrer l’autre pour découvrir enfin “Les Démoniaques“… Et c’est ainsi que Mattias Köping faisait une entrée fracassante dans mon univers et ma PAL…
Depuis j’ai dévoré “Les Démoniaques” et c’est avec “Le Manufacturier“, son second roman également paru aux éditions Ring, que je l’ai retrouvé en novembre dernier au Salon du Livre du Touquet… Même plaisir, même curiosité… Même uppercut littéraire… Aussi me tenait-il à coeur de le mettre ici en lumière, et c’est avec une joie immense que je l’ai vu accepter dimanche dernier de se prêter au petit jeu de mes questions indiscrètes : Qu’il en soit très chaleureusement remercié, je ne suis plus que joie et bonheur de pouvoir ici vous le présenter !
Trêve de bavardages, je ne vous fais pas languir plus longtemps et vous laisse donc découvrir ses réponses… Bonne lecture !
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai quarante-six ans, je suis marié et père de deux enfants. Je mène une vie calme quelque part dans la campagne normande.
Petit ou grand lecteur ? Quelle place tient la lecture dans ta vie ?
Même si je lis beaucoup moins ces derniers temps, je peux me placer sans souci dans la catégorie des grands lecteurs. Je lis vraiment de tout, dans tous les genres et de toutes les époques. La place de la lecture peut être variable, en fonction des circonstances et des obligations du moment, mais elle reste importante pour moi, de toute façon.
Quel a été ton premier coup de cœur littéraire ? Et le dernier ?
Question difficile ! Il y a tellement de livres qui méritent d’être lus, et tellement de genres littéraires différents… C’est une promenade sans fin sur un véritable océan ! Premier coup de cœur ? Hum, si l’on remonte très loin dans mon enfance, ce serait en fait des bandes-dessinées, des comics et des périodiques (Tintin, Lucky Luke, Astérix, etc.), et non des œuvres littéraires, qui sont arrivées plus tard. J’étais vraiment un lecteur assidu de Picsou, de Pif, de Rahan, de Strange, etc. J’en lisais tout le temps. À table, il fallait me faire la guerre pour me les enlever. Juste après venait la mythologie dans des ouvrages réservés aux gamins, les contes, le Petit Nicolas. C’est vraiment comme ça que j’ai aimé lire ! Et mon premier coup de cœur littéraire ? Rabelais, je crois bien. Dernier livre m’ayant vraiment marqué ? “Dynamique du chaos“, de Ghislain Gilberti.
Y a-t-il un livre/auteur qui t’a poussé à écrire ? Quel a été ton déclic ?
Non, ce n’est pas une sollicitation extérieure qui m’a poussé à écrire. C’est plutôt une nécessité intérieure, parfois très agaçante… Agaçante, oui, car écrire n’est pas toujours un plaisir pour moi, loin de là. C’est plutôt comme une démangeaison… Autant la lecture est presque toujours un plaisir, autant l’écriture peut s’avérer frustrante et pénible. Cela me met souvent de mauvais poil ! Je passe des mois sans écrire, et ça ne manque pas, puis ça se réveille et ça me titille. Et il faut que je m’y remette, parce que le fait de ne pas écrire me cause plus de désagréments que le fait d’écrire…
Peux-tu nous parler de tes romans, et notamment de ton dernier, paru en octobre dernier ?
“Les Démoniaques” et “Le Manufacturier” sont deux livres très sombres, à réserver à un public averti (j’en profite pour le redire : âmes sensibles, passez votre chemin !). Ils correspondent vraiment à l’idée que je me fais de ce qu’on appelle le « roman noir ». Rien n’est allusif, rien n’est évité. Je n’ai pas envie de me rassurer quand j’écris. Je n’ai pas envie de rassurer les lecteurs non plus. Le premier n’est pas véritablement un thriller, alors que le second en est un, mêlant de multiples enquêtes, en France et en Yougoslavie.
Quel livre aurais-tu rêvé d’écrire ?
L’un des romans de Cormac Mac Carthy ou de Russell Banks (“La dérive des continents“, par exemple, ou “Sous le règne de Bone“).
Si tu devais comparer ta vie à un roman, lequel serait-ce ?
Hum… Un roman assez sage, assez banal, un texte réaliste écrit par Maupassant ou Zola. Je mène une vie rangée.
Quel est ton livre de chevet ? Celui qui cale ta bibliothèque ? Ta lecture en cours ?
Commençons par le plus facile. Ma lecture en cours : “Au revoir là-haut“, de Pierre Lemaître, qui est vraiment très bien mené et très bien écrit. Mes livres de chevet (ceux que j’ai lus plus d’une fois déjà) : des tragédies grecques antiques et françaises, de la poésie, des bandes-dessinées… Il m’est impossible de choisir. Pour les romans, je ne peux tout simplement pas choisir, c’est trop dur, désolé 😉 . Un livre qui me résiste est souvent un livre qui m’ennuie prodigieusement, même si j’aime bien laisser sa chance à un bouquin jusqu’au bout. Je garde pour moi cette information, car il est inutile d’être désobligeant et il en va de la lecture comme de tout : les goûts des uns sont les dégoûts des autres…
As-tu déjà une idée pour ton prochain roman ?
J’ai quelques démangeaisons, oui ! Mais ça ne gratte pas encore assez !
Un petit mot pour la fin ?
Oui, un grand merci à toutes les lectrices et tous les lecteurs qui aiment mes deux bouquins et qui prennent de leur temps pour le faire savoir, comme toi actuellement, Aurélie ! Je les en remercie du fond du cœur et je me réjouis de les voir lors des signatures. C’est ce que je préfère, en ce qui concerne la partie publique du boulot d’écrivain, et de très loin. Savoir qu’on a pu contribuer à l’enthousiasme et à la joie de quelqu’un est une bonne chose, très plaisante !
Voilà donc le lecteur qui se cache derrière cet auteur de grand talent, dont la plume est si prenante et sidérante qu’elle restera à jamais gravée dans votre mémoire et votre âme une fois que vous y aurez goûtée… Je tiens une fois encore à le remercier, non seulement de s’être si volontiers soumis à ce petit exercice littéraire en se livrant avec une captivante sincérité, mais aussi pour cette paire de claques littéraire qu’il a su m’administrer, comme à bon nombre d’autres lecteurs d’ailleurs… Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ses bouquins font autant de bien qu’il font mal : Car jamais vous ne vous sentirez aussi vivant qu’en les lisant ! Alors si vous avea le cœur et les nerfs assez solides, osez donc vous plonger dans “Les Démoniaques” et “Le Manufacturier“, tous deux parus aux éditions Ring et désormais disponible au format poche s’agissant du premier aux éditions La Mécanique Générale. Vous en trouverez mes chroniques par ICI pour plus d’informations… Me reste donc à vous souhaiter un bon week-end… Outre de belles lectures bien sûr !