Chroniques 2019 Un métro pour Samarra d’Isabelle de Lassence

Un premier roman à la fois déroutant et fascinant : “Un métro pour Samarra” d’Isabelle de Lassence, paru aux éditions Marabout dans la collection La Belle Etoile.
 
Le pitch : Nourrissant le doux rêve de devenir un jour un penseur influent, Swann Delva a déniché un job à la RATP pour financer ses études de philosophie à la Sorbonne. Bien qu’ennuyeux, cet emploi de guichetier lui permet toutefois d’explorer les stations désaffectées du métropolitain, lieux fantomatiques pour lesquels il se découvre une passion, et notamment pour la station Haxo dans laquelle une rame abandonnée le transporte et l’emporte au Moyen-âge jusqu’à Samarra, petite ville irakienne où le Messager d’un grand Calife qui le soumet à une question bien difficile : Y a-t-il une vie après la mort ?
 
Que n’aurais-je sans doute jamais lu cet ouvrage si je ne l’avais pas découvert dans le cadre d’une opération Masse Critique Babelio ? C’est en effet grâce à ce formidable site que j’ai découvert l’existence de ce bouquin, premier roman d’une auteure dont je n’ai pas encore eu vent dans mon petit monde littéraire. Un livre à la couverture envoûtante et au titre intrigant, par lequel je me suis volontiers laissée séduire sans m’attendre au(x) voyage(s) qui m’attendai(en)t alors…
 
En effet l’auteure nous livre ici un roman tout à la fois déroutant et enivrant, promesse d’un voyage de tous les instants, auquel on ne s’attend décidément pas. Naviguant entre le triste Paris d’aujourd’hui et la belle Samarra d’un autre temps digne des 1001 nuits, le lecteur se laisse gagner par le même émerveillement que celui de notre protagoniste…
Swann. Un étudiant effacé mais un brillant messager. Plus qu’un voyage dans le temps et dans l’espace, c’est aussi à une petite introspection qu’il nous invite. Car s’il a eu une fâcheuse tendance à m’agacer de prime abord, il a su gagner mon estime au fur et à mesure des chapitres, se délestant de son armure et s’ouvrant lui-même à la vie tandis qu’il cherche une réponse à la grande question du Calife, nous poussant ainsi nous-même à la réflexion par la même occasion.
Servie par une plume particulièrement fluide et agréable mais aussi poétique, presque hypnotique, un style élégant et plaisant, rythmé par des chapitres judicieusement construits, l’aventure n’en est que plus belle, le voyage plus exaltant, la réflexion plus profonde.
 
En bref, un premier roman étonnant, qui nous ouvre les horizons comme les possibles…

Laisser un commentaire