Un roman noir teinté de science-fiction aussi violent qu’addictif : “Les racines du mal” de Maurice G. Dantec, initialement paru aux éditions Gallimard et désormais disponible au format poche chez Folio.
Le pitch : En proie à des délires hallucinatoires et psychotiques, Andreas Schaltzmann est persuadé que la Terre a été envahie par les habitants de la planète Vega. Alors il vide ses comptes, quitte son domicile et se lance alors dans une fuite particulièrement meurtrière. Lorsqu’il est arrêté, il réfute toutefois certains des meurtres que la justice tente de lui imputer. Une équipe de scientifiques aidée d’une intelligence artificielle vont toutefois soutenir sa thèse… Et se lancer à la poursuite des véritables meurtriers, peut-être plus dangereux encore qu’Andreas…
Alors que je l’ai dans ma bibliothèque depuis un moment, je ne me suis jamais lancée dans la lecture de ce roman… Il m’aura fallu ces temps troublés et le #challengedulecteurconfiné pour enfin m’y plonger, ce d’autant plus qu’il correspond à l’un des livres préférés d’une personne chère à m’en coeur… Pas besoin de le nommer, il saura se reconnaître si d’aventure il passe par ici, et j’en profite au passage pour le remercier…
Si je suis une confinée disciplinée ne sortant que pour mon travail et mes impérieuses nécessités, je reste toutefois une inconsciente passionnée… C’est donc sans précaution aucune que j’ai démarré cette lecture : Le choc littéraire fut rude et l’addiction immédiate !
En effet l’auteur n’a décidément pas volé son Grand Prix de l’Imaginaire pour ce roman en 1996. Avec un talent aussi impressionnant qu’exemplaire, celui-ci nous déroule une intrigue d’une incroyable noirceur, particulièrement bien pensée et bien ficelée, sans doute bien plus futuriste lors de sa sortie qu’aujourd’hui mais la prouesse reste la même , et le lecteur immanquablement soufflé !
Une intrigue qui démarre sur les chapeaux de roue et nous entraîne d’abord à la rencontre d’Andreas Schaltzmann, ses délires et ses tueries… Et alors même que c’est déjà froid, brutal, sombre et violent, on est loin d’être au bout de nos peines comme de nos surprises. Peu à peu le récit se fait plus noir encore mais aussi plus profond, plus scientifique et sociologique également pour mieux nous torturer l’esprit en plus de nous remuer les tripes…
D’un réalisme tout à fait sordide mais cruellement pertinent, l’histoire s’avère bien vite impossible à lâcher, curieux que l’on est de découvrir la vérité et conquis par cette plume incroyablement nerveuse et fluide, ce style riche et soigné pour un moment de lecture difficile à oublier…
En bref, je suis navrée que ma chronique ne rende pas davantage hommage à ce roman noir, subtil mélange scientifico-policier prenant et marquant à souhait… Lisez-le : Vous comprendrez…